Publié par Michel

Fraises : 3 feuilles de journal en septembre suffisent à gagner un mois de floraison

15 septembre 2025

papier journal fraisier
papier journal fraisier

Le scénario est connu de tous les jardiniers amateurs : les fraisiers, pleins de promesses à l’automne, se réveillent lentement au printemps. Et au moment où l’on s’attend à voir les premières fleurs, rien ne bouge. Le sol est encore froid, la reprise se fait attendre, et les récoltes sont repoussées de plusieurs semaines. Pour ceux qui misent sur les fraises précoces, c’est un petit drame de saison.

Cette lenteur n’a rien d’un hasard. À nu, la terre perd vite sa chaleur et son humidité. Pire, elle laisse les mauvaises herbes s’installer pendant l’hiver, volant de précieuses ressources aux plants au moment de la reprise. Alors, que faire pour donner un vrai coup de pouce à ses fraisiers sans investir dans du matériel coûteux ? Une réponse aussi simple qu’astucieuse revient chaque année sur les lèvres des jardiniers malins : le papier journal.

Pourquoi les fraisiers ont du mal à repartir tôt au printemps ?

Le fraisier est une plante vivace qui, même en hiver, reste active sous la surface. Dès la fin de l’été, ses racines continuent de se développer, et c’est en septembre qu’elle prépare sa floraison future. Mais pour cela, elle a besoin d’un sol stable, légèrement humide, protégé des aléas de la saison froide.

Or, un sol nu en automne, c’est l’assurance d’un appauvrissement progressif. L’humidité s’évapore plus vite, les écarts de température deviennent brutaux, et les pluies lessivent les nutriments. Résultat : en mars ou avril, quand le fraisier tente de redémarrer, il doit d’abord “réparer” les dégâts de l’hiver avant de songer à fleurir.

Quels effets concrets apporte le papier journal sur les fraisiers ?

En posant trois feuilles de journal au pied de chaque fraisier en septembre, on agit à plusieurs niveaux. Le papier forme une barrière légère mais efficace contre les mauvaises herbes. Il limite l’évaporation de l’eau, protège les racines des variations brutales de température, et maintient une activité biologique continue dans les premiers centimètres du sol.

Contrairement au plastique ou aux paillis synthétiques, le journal laisse respirer la terre. Il se décompose lentement, enrichissant le sol sans l’étouffer. Ce geste tout simple permet souvent aux fraisiers de se réveiller plus tôt — parfois avec jusqu’à un mois d’avance sur les plants laissés à nu. Et cette avance se transforme directement en floraison, puis en récolte plus précoce.

Est-ce que ça marche vraiment ?

Dans le jardin partagé de Célia, à Angoulême, l’expérience est devenue un rituel. “On a couvert une rangée sur deux avec du papier journal en septembre. Au printemps suivant, les plants paillés ont fleuri trois semaines avant les autres. Et ce n’était pas qu’un hasard : même les fruits sont arrivés plus tôt, et ils étaient plus nombreux.”

Elle précise qu’ils utilisent uniquement du papier journal en noir et blanc, sans pages glacées ni couleurs. Chaque plant reçoit trois feuilles bien à plat, légèrement humidifiées, puis recouvertes d’un peu de paillis végétal pour maintenir le tout en place.

“Le piège, c’est de croire que plus on met de couches, mieux c’est. En réalité, trop de papier bloque l’air et crée un effet bâche. Trois feuilles, c’est suffisant, au-delà on étouffe le sol.”

Comment mettre en place ce paillage sans se tromper ?

Le moment idéal pour installer les feuilles de journal, c’est juste après un petit désherbage léger de fin d’été. Le sol est encore chaud, les fraisiers en pleine activité. Il suffit de poser les feuilles au sol, autour du pied, sans les serrer contre la base. Un peu d’herbe coupée ou de feuilles mortes par-dessus, et le tour est joué.

Pensez à bien retirer les agrafes, rubans ou encres trop chargées. En cas de vent, l’humidité ou un petit poids suffit à maintenir les journaux au sol. Et dès le retour du printemps, vous verrez : les plants repartiront plus vite, avec une vigueur visible. Le sol sera meuble, vivant, sans herbes concurrentes à l’horizon.

Nos lecteurs ont apprécié : Fraisier : comment favoriser l’enracinement des stolons avec une chaussette usée

Un geste presque oublié, mais d’une efficacité redoutable

Ce n’est pas un miracle, c’est de la physique simple : le papier isole, retient l’humidité, freine les mauvaises herbes et crée une bulle protectrice autour du système racinaire. Les jardiniers qui l’ont intégré à leur routine ne reviennent pas en arrière. C’est une de ces astuces modestes, presque invisibles, qui font toute la différence sur la saison suivante.

Et si on en parlait entre jardiniers ? Certains ont peut-être d’autres matériaux malins à partager. D’autres auront testé le journal sur des légumes ou des vivaces. Quels sont vos retours ? Vous avez observé un vrai bénéfice, ou pas du tout ? Dites-le-nous en commentaire, ça nourrit la terre… et les idées.

Mis à jour le 15 septembre 2025

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Michel Dupont est un expert passionné en agriculture durable et fondateur de EcoleDagriculture.fr, une plateforme éducative innovante dédiée à la formation et au développement des compétences dans le secteur agricole. Retrouvons-nous sur : 👉 notre page Facebook ! Et partagez nos articles, commentez, c’est le meilleur moyen de nous soutenir !

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