Quand les jours raccourcissent et que le jardin semble ralentir, beaucoup de jardiniers remisent leurs outils, persuadés que la saison s’achève. Pourtant, sous la terre, une activité invisible continue : celle des fraisiers qui préparent déjà le printemps. Au fil des années, leurs fruits se font plus petits, les rangs s’éclaircissent, et la tentation d’acheter de nouveaux plants revient. Mais ce réflexe masque une vérité simple : les fraisiers se régénèrent d’eux-mêmes, à condition d’intervenir au bon moment. Et ce moment, c’est octobre.
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Pourquoi vos fraisiers s’essoufflent après quelques années
Un fraisier vit environ trois à quatre ans. Passé ce cap, il consacre toute son énergie à la production de stolons, ces tiges rampantes porteuses de jeunes pousses, au détriment de ses fruits. Même dans une terre riche, la plante-mère s’épuise, les fraises rapetissent et perdent leur saveur. C’est le cycle naturel du fraisier : il se renouvelle, mais encore faut-il l’y aider.
Plutôt que de racheter des plants, il suffit de multiplier ceux que vous avez déjà. Octobre offre les conditions parfaites : un sol encore tiède, une humidité régulière, et des stolons bien formés. En quelques gestes, vous pouvez régénérer toute votre fraisière gratuitement.
Le geste d’octobre qui change tout
Observez vos fraisiers : les stolons, longs et fins, se terminent par de petites plantules prêtes à s’enraciner. L’astuce consiste à poser ces jeunes pousses dans un petit pot ou une motte de terre sans les séparer de la plante-mère. Laissez-les ainsi deux à trois semaines, le temps qu’elles développent leurs propres racines. Ensuite seulement, coupez le lien et replantez-les à 30 cm d’intervalle, dans une terre ameublie et enrichie en compost.
Cette technique douce assure une reprise rapide, car le jeune plant continue de se nourrir via la plante-mère tant qu’il n’est pas autonome. En octobre, le sol encore tiède favorise la croissance des racines avant l’hiver, garantissant des plants robustes dès le printemps suivant.
« Le secret, c’est de ne jamais attendre les premières gelées », confie un jardinier amateur. « En octobre, la terre garde juste assez de chaleur pour que les fraisiers s’installent avant le froid. Ceux que je multiplie à cette période sont toujours les plus productifs. »
Limiter les stolons pour préserver les plants mères
Les fraisiers sont généreux, parfois trop. Un pied peut produire jusqu’à dix stolons, mais chacun d’eux puise de l’énergie. Pour garder vos plants mères en forme, sélectionnez deux ou trois stolons maximum par pied. Les autres peuvent être coupés sans regret : cela renforcera la plante et améliorera la qualité des fruits restants.
Attention : prélever trop de stolons affaiblit la plante-mère. Mieux vaut moins de plants, mais plus vigoureux, qu’une multiplication excessive et fragile.
Et si vos fraisiers ne produisent pas de stolons ?
Certaines variétés, notamment les fraisiers remontants, émettent peu de stolons. Dans ce cas, une autre méthode fonctionne très bien : la division. Soulevez le plant et séparez délicatement le cœur en plusieurs éclats racinés. Chaque fragment, replanté immédiatement, donnera un nouveau pied l’année suivante. C’est une manière simple de prolonger la vie d’une fraisière vieillissante.
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Les bons gestes pour favoriser la reprise
Une fois vos jeunes plants repiqués, arrosez légèrement mais régulièrement. La terre doit rester fraîche, jamais détrempée. Un paillage de paille ou de feuilles mortes protège du gel et garde l’humidité. Un peu de compost mûr ajouté à la plantation suffira à nourrir les nouvelles racines pendant tout l’hiver.
Les jardiniers les plus économes utilisent souvent des pots de récupération : pots de yaourt, cagettes, vieilles jardinières. L’idée n’est pas de faire joli, mais de permettre à chaque jeune fraisier de s’enraciner avant d’être transféré au potager au printemps. Cette approche anti-gaspillage fonctionne parfaitement, tout en limitant les dépenses.
Culture suspendue ou en gouttières : une autre piste
Certains jardiniers amateurs choisissent de repiquer leurs jeunes fraisiers en jardinières suspendues ou en gouttières. L’objectif : éviter les limaces et gagner de la place. La méthode demande simplement un suivi plus attentif, car le substrat sèche vite. Avec un arrosage régulier et un paillage léger, les résultats sont étonnamment bons pour les petits espaces.
Octobre, le mois du renouveau au jardin
Multiplier ses fraisiers, c’est redonner vie à son jardin sans rien dépenser. C’est aussi renouer avec le rythme naturel des saisons, celui où l’automne prépare déjà le printemps. En quelques gestes simples, vos plants se régénèrent, vos rangs se densifient, et votre récolte de l’année suivante s’annonce prometteuse.
Et vous, comment procédez-vous pour renouveler vos fraisiers à l’automne ? Avez-vous vos propres astuces ou expériences à partager ? Racontez-les en commentaire : les meilleures méthodes viennent souvent des jardiniers eux-mêmes.
Mis à jour le 5 octobre 2025
