Planter des myrtilles chez soi, c’est souvent une belle idée qui tourne court. Beaucoup s’y essaient au printemps, confiants, mais se retrouvent quelques mois plus tard avec des plants chétifs, des feuilles rouges ou jaunes, et pas l’ombre d’une baie. À force de tentatives infructueuses, certains finissent même par abandonner le projet. Pourtant, tout tient à une erreur fréquente, mais facile à corriger.
Le problème, c’est que le myrtillier est exigeant, mais discret : il ne crie pas quand ça ne va pas. Il pousse lentement, souffre en silence si le sol n’est pas adapté, et refuse simplement de fructifier. Et comme il met du temps à s’installer, chaque mauvaise saison repousse d’un an la récolte rêvée. C’est frustrant, surtout quand on pense avoir tout bien fait.
Mais une méthode simple permet de renverser la situation. En ajustant le moment et la manière de planter, on peut stimuler le développement racinaire, offrir à l’arbuste un vrai démarrage… et récolter ses premières baies dès l’été suivant.
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Pourquoi les myrtilles ne donnent pas (ou très peu) la première année ?
Beaucoup de jardiniers plantent leurs myrtilles au printemps, pensant leur donner un bon départ avant l’été. En réalité, c’est trop tard pour qu’elles s’installent correctement. Le myrtillier a besoin de plusieurs mois pour développer son réseau racinaire. Or, si cette phase est écourtée, le plant passe l’été à survivre plutôt qu’à grandir. Résultat : pas de fleurs, donc pas de fruits.
Autre facteur sous-estimé : le sol. Le myrtillier ne tolère pas les terrains neutres ou calcaires. Un sol inadéquat le bloque totalement. Il peut rester vivant, oui, mais figé. Sans feuilles vigoureuses, sans rameaux, sans énergie pour fructifier.
Quand planter les myrtilles pour une récolte dès l’année suivante ?
Le secret, c’est l’automne. De fin octobre à début mars, la terre est encore meuble, l’humidité revient, et surtout : les racines peuvent s’ancrer en profondeur avant le redémarrage printanier. Ce temps d’avance change tout. Même si la partie aérienne reste discrète pendant l’hiver, sous terre, le plant se prépare activement à la saison suivante.
Un myrtillier planté à l’automne avec les bonnes conditions peut fleurir dès le printemps suivant, surtout les variétés précoces comme ‘Bluecrop’ ou ‘Patriot’. Et si la floraison a lieu, les fruits suivent quelques semaines plus tard.
Quelle terre utiliser pour garantir une bonne reprise ?
C’est là que beaucoup se trompent. Le myrtillier a besoin d’un sol acide, très acide même : un pH entre 4 et 5,5. Une terre de bruyère pure est trop pauvre. Il faut un mélange riche, bien drainé, mais toujours acide. L’idéal : deux tiers de terre de bruyère et un tiers de compost de feuilles ou de terreau forestier. Le tout posé sur un lit de graviers pour éviter que l’eau ne stagne aux racines.
« Si votre terre est calcaire, ne tentez pas de la corriger : plantez directement en pot ou en bac avec le bon substrat. Sinon, vous risquez de perdre des années. » prévient Didier M., horticulteur en Dordogne, qui cultive ses myrtilles en conteneur depuis plus de 10 ans avec une production régulière dès la deuxième saison.
Faut-il arroser souvent un myrtillier en pleine terre ?
Oui, mais pas n’importe comment. Le myrtillier déteste le calcaire, y compris dans l’eau. L’eau du robinet, dans beaucoup de régions, est trop dure. Utilisez uniquement de l’eau de pluie, stockée dans un récupérateur, pour les arrosages. Un apport régulier, sans excès, permet de maintenir le sol frais sans l’asphyxier.
Un paillage épais – écorces de pin ou copeaux de bois, aide aussi à garder l’humidité et protéger le sol des variations de température. En prime, il renforce l’acidité avec le temps.
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Quel résultat attendre dès la première saison ?
Un myrtillier bien planté à l’automne peut produire quelques dizaines de fruits dès sa première saison estivale, surtout si le pied est déjà âgé de deux ou trois ans à l’achat. Ce ne sera pas une récolte abondante, mais c’est suffisant pour valider que la méthode fonctionne. Et l’année suivante, la fructification peut doubler, voire tripler.
La taille joue aussi un rôle. En supprimant les branches les plus faibles à la sortie de l’hiver, on concentre l’énergie sur les rameaux florifères. Cette taille légère, souvent négligée, booste la productivité.
Et si on veut se lancer tout de suite ?
Bonne nouvelle : l’automne arrive, et c’est le moment idéal pour commencer. Les pépinières reçoivent leurs stocks de myrtilliers dès octobre. Privilégiez des plants en racines nues ou en pot de 2 litres minimum. Préparez votre sol, testez son acidité, installez vos bacs si besoin, et prévoyez un bon paillage dès la plantation.
Les premiers fruits, vous les goûterez dans moins d’un an. Et à chaque été suivant, ils reviendront, plus nombreux, plus sucrés, sans effort supplémentaire.
Vous avez déjà essayé de cultiver des myrtilles ? Une variété préférée ? Un conseil à partager ? Racontez votre expérience en commentaire.
Mis à jour le 15 septembre 2025
