Vous avez peut-être déjà tenté l’expérience. Un joli plant de myrtillier acheté au printemps, planté avec soin sur votre balcon ou dans un coin du jardin. Et à l’arrivée de l’été, rien. Quelques feuilles pâlichonnes, pas l’ombre d’une baie, voire un arbuste sec qui donne l’impression d’avoir renoncé. Le plus frustrant ? Vous aviez pourtant tout bien fait, ou presque.
Ce que personne ne vous avait dit, c’est que pour récolter des myrtilles maison, tout commence dès septembre. Attendre le printemps, c’est déjà planter avec un temps de retard. À cette époque, le sol se réchauffe lentement, les racines peinent à s’installer, et la croissance démarre trop tard pour espérer une vraie fructification la première année.
Planter maintenant, c’est donner à votre myrtillier un vrai coup d’avance. L’automne et l’hiver permettront aux racines de se développer tranquillement, sans stress hydrique ni excès de chaleur. Résultat : des fleurs au printemps, des fruits en été, et une plante bien plus résistante.
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Pourquoi planter un myrtillier en septembre est la meilleure stratégie ?
Le myrtillier est une plante de climat tempéré, qui aime prendre son temps. Ce qui se passe sous terre est bien plus important qu’on ne le pense. En septembre, le sol est encore tiède, l’humidité naturelle revient avec les pluies, et la plante entre doucement en dormance. C’est la période idéale pour que les racines s’étendent sans être bousculées par la chaleur ou les sécheresses estivales.
Les myrtilliers plantés en automne sont toujours plus vigoureux, plus fleuris, et donnent plus tôt. Attendre le printemps, c’est souvent rater la fenêtre de croissance souterraine la plus bénéfique.
Quels sont les vrais risques d’une plantation trop tardive ?
Ceux qui ont tenté une plantation en avril ou mai l’ont vite remarqué : le plant peine à s’installer. Le substrat est encore froid, les arrosages doivent être fréquents, et la moindre erreur de drainage peut freiner le développement ou faire pourrir les racines. En pot, un plant mal enraciné face à un coup de chaud est condamné à végéter, voire à dépérir.
Beaucoup ne s’en rendent compte qu’en été suivant, quand aucune baie ne se forme, malgré tous les soins apportés.
Comment réussir la plantation de son myrtillier en septembre ?
Tout commence par le bon substrat. Le myrtillier a besoin d’un sol acide, autour de pH 4.5 à 5.5. La terre de bruyère est la base, enrichie si possible avec du compost de feuilles, des aiguilles de pin ou de l’écorce de pin broyée. Ces éléments maintiennent l’acidité et l’humidité dans le sol.
En pleine terre, creusez une fosse d’au moins 50 cm de profondeur et de largeur. Si votre sol est calcaire, remplacez la terre par un mélange entièrement acide. En pot, optez pour un contenant d’au moins 40 cm, avec des trous de drainage. Disposez des billes d’argile ou du gravier au fond.
Avant de planter, immergez la motte dans de l’eau tiède pendant 15 minutes. Démêlez doucement les racines si elles sont trop serrées. Ne jamais enterrer le collet (la zone entre les racines et le tronc), au risque de faire pourrir la plante. Tassez bien, arrosez, et paillez généreusement.
« Une motte plantée trop profondément ou sèche à cœur, c’est une récolte perdue d’avance », rappelle Pierre, jardinier passionné en région Centre. « C’est un détail, mais il fait toute la différence. »
Quel paillage utiliser pour garder un sol acide et frais ?
Le paillage est l’arme secrète. Une couche de 10 à 15 cm d’écorce de pin, d’aiguilles de pin ou de feuilles mortes non compostées permet de conserver une bonne humidité, d’éviter les chocs thermiques et de maintenir un pH stable. C’est aussi une barrière contre les mauvaises herbes et l’évaporation excessive.
Faut-il deux plants pour avoir des fruits ?
Pas nécessairement. Certaines variétés sont autofertiles, comme ‘Bluecrop’, ‘Duke’ ou ‘Legacy’. Elles donnent des fruits même seules. Mais si vous avez un peu de place, planter deux variétés différentes améliore nettement la pollinisation, et donc la récolte. La différence peut être visible dès la première saison.
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Peut-on faire pousser des myrtilles en pot sur un balcon ?
Oui, à condition de respecter leurs besoins. Utilisez un grand pot, un substrat acide, et arrosez régulièrement sans jamais laisser sécher. L’exposition doit être adaptée : plein sud dans le nord de la France, mi-ombre dans le sud. Une ombre légère l’après-midi évite les feuilles brûlées en été.
Certains jardiniers installent le pot près d’un mur qui filtre le soleil, ou utilisent un voile léger pour protéger la plante aux heures les plus chaudes.
Faut-il faire attention à l’eau d’arrosage ?
Oui. L’eau dure ou calcaire peut neutraliser l’acidité du sol, bloquer l’absorption du fer et provoquer un jaunissement des feuilles. Si votre eau du robinet est calcaire, privilégiez l’eau de pluie ou utilisez un filtre. Vous pouvez aussi acidifier légèrement l’eau une fois par mois avec quelques gouttes de vinaigre blanc diluées dans un arrosoir.
Quand espérer ses premières vraies récoltes ?
Planté en septembre, un myrtillier peut fleurir dès le printemps suivant. La première récolte arrive en juillet ou août, avec quelques poignées de baies bien sucrées. L’année suivante, la production peut doubler si la plante est bien entretenue. Chaque année qui passe renforce sa vigueur… à condition d’avoir bien démarré.
Et maintenant, que faire ?
Le calendrier joue pour vous, mais pas pour longtemps. Septembre est la meilleure période pour planter, et chaque semaine compte. Un bon substrat, un arrosage attentif, un bon emplacement… et un peu de patience. Les myrtilles demandent peu, mais elles le demandent au bon moment.
Vous avez tenté une plantation en automne ? Ou au contraire, vu vos espoirs s’envoler à cause d’un printemps trop tardif ? Laissez un commentaire : votre expérience peut éviter bien des erreurs à d’autres.
Mis à jour le 21 septembre 2025