Fin septembre, les massifs commencent à se figer, l’air devient plus frais, et la lavande que vous admiriez encore en juillet semble s’endormir pour de bon. C’est souvent là que l’on se dit : “tant pis, ce sera pour l’année prochaine”. Et pourtant… certains jardiniers voient leur lavande refleurir juste avant les premières gelées. Pas un miracle, mais le fruit d’un bon choix de variété, et d’un geste simple, fait au bon moment.
Certains plants, bien choisis, bien entretenus, peuvent offrir une seconde vague de fleurs, parfois en moins de deux semaines. Ce n’est pas réservé aux professionnels ni aux climats d’exception. C’est une question de timing, et surtout, de variété. Voici comment reconnaître les lavandes capables de ce petit miracle d’automne, et comment leur donner toutes les chances de réussir.
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Pourquoi certaines lavandes ne refleurissent pas après l’été ?
Les lavandes classiques, surtout les lavandins très florifères, donnent tout leur potentiel entre juin et août. Une fois cette période passée, elles se mettent naturellement au repos. Le raccourcissement des jours, la baisse des températures et l’épuisement des réserves bloquent toute reprise spontanée.
Mais ce n’est pas une fatalité. Certaines variétés, plus flexibles, peuvent relancer une floraison si on les y invite. Il ne s’agit pas d’un énième “truc de jardinier” mais d’une vraie réaction physiologique : en taillant au bon moment, vous redonnez un signal de croissance à la plante. Encore faut-il que ce soit une variété capable de répondre.
Quelles sont les variétés qui peuvent vraiment refleurir en automne ?
Les plus connues pour cette capacité sont ‘Munstead’ et ‘Hidcote’, toutes deux issues de Lavandula angustifolia. Ce sont des lavandes dites “vraies”, bien adaptées aux climats tempérés. Elles se distinguent par leur port compact, leur parfum marqué et leur floraison plus stable. Surtout, elles supportent très bien une taille tardive sans s’affaiblir.
‘Munstead’ a un feuillage fin, gris-vert, et des fleurs d’un bleu clair. ‘Hidcote’, elle, est plus dense, plus sombre, avec une floraison violacée très soutenue. Ces deux variétés sont rustiques et s’adaptent bien aux jardins français.
Elles sont aujourd’hui faciles à trouver en jardinerie, en pot ou en godet. Truffaut, Gamm Vert, Botanic, Willemse, Promesse de Fleurs : la plupart des enseignes en proposent en ce moment. Il est tout à fait possible d’en planter dès maintenant pour les installer avant l’hiver.
Comment reconnaître ces variétés dans un jardin sans étiquette ?
Si vous avez planté votre lavande depuis plusieurs années, vous ne savez peut-être plus quelle variété vous avez. Pourtant, quelques indices peuvent vous aider.
Une lavande ‘Munstead’ a souvent une silhouette arrondie, assez basse, avec des fleurs fines et claires. ‘Hidcote’ est plus compacte, avec des tiges plus courtes, un feuillage plus gris, et des fleurs plus foncées. Si votre plante garde un port dense même sans taille sévère, et produit encore de petits bourgeons en septembre, elle a de bonnes chances d’appartenir à cette famille.
En cas de doute, prenez une photo nette de la plante et montrez-la à un conseiller en jardinerie. Certains pourront vous confirmer la variété d’après l’aspect général et la période de floraison.
Quand et comment tailler pour déclencher une floraison rapide ?
Le moment idéal pour intervenir se situe entre le 15 et le 30 septembre. Passé le 1er octobre, les nuits sont souvent trop fraîches pour permettre une vraie relance. Il faut agir quand la lumière est encore suffisante et que la plante n’est pas complètement entrée en dormance.
La taille doit être légère mais précise. On commence par enlever toutes les fleurs fanées et les tiges sèches. Ensuite, on coupe les tiges restantes juste au-dessus d’un petit départ de feuilles encore vert. L’objectif est de stimuler sans fatiguer. Et surtout : ne jamais couper dans le vieux bois.
“Couper dans le bois sec, c’est signer l’arrêt de croissance de la plante. Elle n’a plus la capacité de repousser à cet endroit.” Ce rappel, entendu chez un horticulteur en Haute-Vienne, résume bien l’importance du geste.
Après la taille, on évite d’arroser sauf en cas de sécheresse extrême. Pas d’engrais non plus. Le stress modéré est bénéfique à cette période : il concentre l’énergie sur les fleurs plutôt que sur les feuilles.
« J’ai brûlé mes tiges de lavande et j’ai obtenu un engrais gratuit pour tout l’automne »
Ce que les jardiniers observent réellement
Dans les régions à climat doux, comme l’ouest ou le sud de la France, les résultats sont concrets. Une lavande ‘Munstead’ taillée autour du 20 septembre montre des signes de reprise en dix jours. À Bordeaux, une ‘Hidcote’ installée en bordure a produit de nouveaux épis floraux début octobre après une taille douce. À condition d’avoir du soleil et un sol bien drainé, le phénomène se répète d’année en année.
Ce type de floraison n’atteindra pas l’intensité de l’été, mais il suffit de quelques tiges fleuries pour relancer l’intérêt visuel et olfactif du jardin. C’est une transition idéale vers l’hiver, sans effort démesuré.
Comment savoir si votre lavande peut encore refleurir cette année ?
Observez-la dès maintenant : y a-t-il encore quelques pousses vertes actives sur les tiges ? Des débuts de bourgeons au creux des feuilles ? Un feuillage dense et sain malgré la fin de saison ? Si oui, tentez la taille. Et si la variété est bien l’une de celles adaptées à une relance automnale, vous verrez sans doute les résultats en moins de deux semaines.
Et vous, vous l’avez tentée cette taille de septembre ? Partagez vos retours en commentaire. Dites-nous la variété, votre région, le résultat. C’est en comparant qu’on affine les bons gestes, et qu’on prolonge un peu plus longtemps la belle saison !
