Publié par Michel

« J’ai brûlé mes tiges de lavande et j’ai obtenu un engrais gratuit pour tout l’automne »

21 septembre 2025

lavande sechee
lavande sechee

Chaque année, une fois la lavande taillée, la question revient. Que faire de toutes ces tiges sèches, trop dures pour le compost, trop ligneuses pour les bouquets ? Elles s’entassent dans un coin, en attendant d’être jetées ou brûlées sans but. On les regarde comme un rebut, alors qu’elles pourraient nourrir tout le jardin.

Ce gâchis discret, beaucoup le reproduisent chaque saison, sans savoir qu’ils jettent l’équivalent d’un engrais complet, naturel, stable et gratuit. Et pendant ce temps, on continue à acheter des sacs de fertilisant, parfois chimiques, parfois coûteux, pour préparer les plantes à l’hiver. On cherche des solutions compliquées alors qu’elles sont déjà là, sous nos yeux.

Brûler les tiges de lavande, les tamiser, et les utiliser en toute petite quantité sur la terre : ce geste simple peut transformer un sol fatigué. Il renforce les plantes, équilibre le pH, soutient les cultures sans aucun additif. C’est rapide, ça ne coûte rien, et ça change la manière de jardiner.

Pourquoi ces tiges sont-elles une ressource précieuse ?

La lavande, comme beaucoup de plantes méditerranéennes, concentre dans ses tiges une forte densité de minéraux absorbés pendant la croissance : calcium, potassium, phosphore, magnésium. Une fois brûlées, ces tiges rendent tous ces éléments disponibles sous forme de cendre fine, prête à enrichir la terre sans aucun traitement chimique.

La cendre produite est particulièrement alcaline. Elle agit comme un amendement minéral en régulant l’acidité du sol, en favorisant la floraison et en consolidant les défenses naturelles des plantes à l’approche de la saison froide.

Comment produire et utiliser cette cendre sans risque ?

tas lavande

Les tiges doivent être bien sèches et exemptes de traitement (aucun bois peint, verni ou souillé). Elles se brûlent en extérieur, dans un récipient adapté : vieux seau en métal, incinérateur de jardin, brasero. Une fois la combustion terminée, la cendre doit être laissée à refroidir, puis tamisée pour éliminer les morceaux noirs non calcinés.

On obtient une poudre gris clair, légère, qu’on peut conserver dans une boîte hermétique, à l’abri de l’humidité. Elle s’épand ensuite à très petite dose (environ 70 à 100 g par m²), en griffant légèrement la terre pour l’incorporer ou en la recouvrant d’un paillage.

« Le piège, c’est d’en mettre trop. Une poignée suffit pour stimuler un massif entier. Au-delà, le sol peut devenir trop alcalin, ce qui bloque certains nutriments. » — conseil souvent partagé sur les forums d’horticulture amateur.

Quels effets réels observe-t-on au jardin ?

Les retours sont nombreux : feuillage plus vert, floraison relancée, rosiers plus denses, tomates plus vigoureuses, arbustes visiblement renforcés. La cendre agit vite et en profondeur, surtout lorsqu’elle est appliquée en automne, à un moment où les plantes stockent leur énergie pour l’hiver.

Elle convient aussi bien aux massifs qu’au potager, aux fruitiers, ou même aux jardinières en ville. Quelques jardiniers l’utilisent aussi en barrière physique contre les limaces, en traçant un petit cercle de cendre autour des jeunes pousses.

Faut-il l’éviter dans certains cas ?

Oui. Les plantes acidophiles comme les rhododendrons, camélias, myrtilles ou hortensias n’apprécient pas les sols alcalins. Dans ces cas-là, la cendre, même naturelle, est à éviter. De même, elle ne doit jamais être laissée en surface sans être intégrée ou protégée : elle peut former une croûte imperméable qui empêche l’eau de pénétrer.

Enfin, les jeunes semis ou les plantes sensibles peuvent souffrir si l’application est trop concentrée. Un test sur une petite zone est toujours préférable avant de généraliser.

Une solution 100 % circulaire et zéro-déchet

La lavande, même fanée, continue de rendre service. Ce recyclage simple permet non seulement de nourrir le sol gratuitement, mais aussi de réduire les déchets de taille, d’éviter le recours à des engrais industriels, et de s’inscrire dans une routine de jardinage plus sobre et durable.

Certains l’utilisent même au compost, à très faible dose, pour réguler l’acidité du mélange. D’autres en ajoutent dans le fond de leurs pots de fleurs pour enrichir progressivement la terre avec chaque arrosage.

Et vous, que faites-vous de vos tiges de lavande ?

Si cette cendre vous a donné des résultats visibles, si elle a changé la façon dont vous préparez votre jardin pour l’hiver, ou si vous avez développé une autre astuce à partir de la lavande fanée, vos retours sont bienvenus. Cette méthode simple gagne à circuler, se transmettre, s’adapter aux pratiques de chacun.

Mis à jour le 21 septembre 2025

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Michel Dupont est un expert passionné en agriculture durable et fondateur de EcoleDagriculture.fr, une plateforme éducative innovante dédiée à la formation et au développement des compétences dans le secteur agricole. Retrouvons-nous sur : 👉 notre page Facebook ! Et partagez nos articles, commentez, c’est le meilleur moyen de nous soutenir !

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