Les feuilles se recroquevillent, les tiges se raidissent, et les pucerons s’installent en colonie. Chaque été, les rosiers exposés plein soleil montrent des signes évidents de stress. Malgré les arrosages et les soins, la chaleur intense assèche le sol, favorise les parasites et épuise la plante. Le problème est bien connu des jardiniers : une fois l’humidité disparue et le couvert végétal absent, le rosier devient vulnérable.
Ce n’est pas une fatalité. Il existe une solution simple, naturelle, qui protège la base des rosiers, tout en créant un microclimat favorable à leur épanouissement. Elle ne demande ni produit chimique, ni système d’irrigation coûteux : juste le bon choix de plantes-compagnes.
Sommaire
Pourquoi les rosiers souffrent-ils autant en été ?
Les rosiers, bien qu’adaptés au soleil, n’aiment pas la sécheresse prolongée. Un sol nu autour de leur base agit comme une plaque chauffante : il emmagasine la chaleur et accélère l’évaporation. Ce stress hydrique constant affaiblit la plante, la rend moins florifère, et attire les parasites comme les pucerons ou les thrips.
En l’absence de couverture végétale, le collet est exposé, les racines perdent en efficacité et le rosier ralentit sa croissance. Résultat : des feuilles jaunies, des floraisons moins généreuses, parfois même un arrêt complet du développement.
Comment la lavande et la népéta peuvent-elles aider ?
Placer de la lavande ou de la népéta au pied des rosiers permet de créer une ombre légère, régulant la température du sol tout en limitant l’évaporation. Ces plantes vivaces forment un couvre-sol efficace, sans étouffer le rosier, tout en diffusant des composés aromatiques répulsifs pour les pucerons.

La lavande (Lavandula angustifolia) dégage du linalol et du camphre, peu appréciés des insectes ravageurs. La népéta (Nepeta faassenii), parfois appelée « cataire ornementale », joue un rôle similaire tout en attirant les pollinisateurs utiles comme les abeilles et les syrphes, prédateurs naturels des pucerons.
Les lecteurs ont apprécié : Bouturage de lavande : 5 étapes simples pour réussir à coup sûr, même sans expérience
« Associer des plantes répulsives et mellifères aux rosiers, c’est leur offrir à la fois une armée de défense naturelle et une couverture climatique efficace. C’est un gain évident sur deux fronts. » — Entendu dans les allées du jardin d’essai de Chèvreloup
Faut-il craindre une concurrence entre les plantes ?
Non, si les variétés sont bien choisies. Les lavandes compactes comme ‘Hidcote’ ou ‘Munstead’, ou les népétas basses comme ‘Walker’s Low’, restent à distance du système racinaire profond des rosiers. Elles occupent la surface, là où l’évaporation est la plus forte, sans puiser l’eau en profondeur.
Ce compagnonnage limite aussi la germination des mauvaises herbes, qui sont souvent des vecteurs indirects de maladies. En intégrant ces plantes à l’ensemble, on crée une dynamique positive pour la santé du massif entier.
Quand et comment planter ces compagnes ?
La plantation se fait idéalement au printemps, une fois les dernières gelées passées. Le sol doit être bien drainé : ni la lavande ni la népéta ne tolèrent l’humidité stagnante. Un léger apport de sable ou de gravier autour du trou de plantation est conseillé.
Les plants sont disposés à 30 ou 40 centimètres du pied du rosier, jamais collés. Il faut éviter toute concurrence directe tout en permettant aux feuillages de se rejoindre à maturité pour former un tapis léger. Une taille annuelle suffit pour garder les compagnes basses et bien fleuries.
Quels effets concrets observer au jardin ?
Dès la première saison, on remarque une amélioration de la vigueur des rosiers. Moins de feuilles brûlées, un feuillage plus dense, une diminution visible de la pression des pucerons. Dans un jardin de l’Essonne, une jardinière amateur note que « depuis que j’ai installé mes pieds de lavande, je n’ai plus eu besoin d’aucun traitement anti-pucerons, même en plein juillet ».
À plus long terme, ce compagnonnage encourage un équilibre biologique. Les auxiliaires s’installent durablement, et la gestion du massif devient plus simple, plus autonome, plus agréable aussi.
Et si l’association visuelle devenait un atout ?
Outre les bienfaits agronomiques, cette combinaison séduit aussi par son rendu esthétique. Le violet bleuté des lavandes ou des népétas met en valeur les teintes chaudes des rosiers, qu’ils soient rouges, roses ou jaunes. Le massif devient vivant, contrasté, sans jamais paraître surchargé.
En jouant sur les hauteurs, les textures de feuillage, et les périodes de floraison, on crée un jardin structuré, qui reste harmonieux toute la saison. Une manière de marier l’utile à l’agréable, sans renoncer à la beauté.
Comment enrichir encore ce compagnonnage ?
Ce duo peut être complété par d’autres plantes compagnes comme les sauges (Salvia nemorosa), les alliums ou les gauras. Chacune apporte sa contribution spécifique : effet répulsif, couverture du sol, attraction des pollinisateurs. L’objectif est de créer un écosystème jardinier résilient, qui demande moins d’intervention, mais offre plus de résultats.
Et si l’idée prenait racine dans d’autres coins du jardin ? Partager des retours d’expérience, des combinaisons inattendues, ou des ajustements régionaux permettrait d’affiner cette méthode simple mais puissante. Les commentaires sont ouverts.
Mis à jour le 17 juillet 2025
4 réponses
Article super intéressant et instructif. Il répond à beaucoup de mes questions et confirme mon ressenti. Merci beaucoup
Merci beaucoup Nathalie pour ce gentil commentaire !
Dans mon jardin, j’ai planté des petites pervenches qui se sont étendues. Elles entourent désormais plusieurs de mes rosiers. Est-ce mauvais pour eux?
Bonjour Florence,
Non, ce n’est pas mauvais. Au contraire, la petite pervenche peut agir comme un couvre-sol bénéfique : elle garde l’humidité, limite les mauvaises herbes et ne concurrence pas trop les rosiers tant que le sol reste bien nourri. Bien à vous.