Publié par Michel

La cloque du pêcher revient chaque printemps ? Voici la méthode naturelle vraiment efficace

20 avril 2025

cloque pecher
cloque pecher

Chaque année, c’est la même déception. Les premiers signes du printemps arrivent, et avec eux, les feuilles de votre pêcher commencent à se boursoufler, rougir, puis jaunir. Vous savez déjà ce que cela signifie : la cloque du pêcher est de retour. Ce fléau tenace s’invite encore une fois, malgré vos efforts, et menace sérieusement votre récolte.

Mais imaginez un instant un printemps où votre pêcher reste sain, où ses feuilles conservent leur éclat et où les fruits murissent sans malformation. Cela n’a rien d’un rêve inaccessible.

Vous êtes au bon endroit pour découvrir une méthode naturelle, testée, simple et réellement efficace pour protéger vos arbres, tout en respectant votre jardin et son écosystème.

Ne laissez pas cette maladie vous priver de vos fruits année après année. Il est temps de comprendre ce qui fonctionne vraiment… et ce qui ne sert à rien.

Pourquoi la cloque revient toujours, même après un traitement ?

La cloque du pêcher est causée par un champignon nommé Taphrina deformans. Ce dernier s’installe dès l’automne, niché dans les écailles des bourgeons, attendant des conditions idéales : température douce (au-dessus de 10 °C) et forte humidité. Au printemps, il se développe rapidement, déformant les jeunes feuilles, qui finissent par tomber.

Beaucoup de jardiniers pensent que traiter au moment où la maladie apparaît suffit. C’est l’une des erreurs les plus fréquentes. À ce stade, il est déjà trop tard. Le champignon est actif et les dégâts sont inévitables.

Avertissement : « Pulvériser un traitement lorsque les feuilles sont déjà touchées est inefficace. Le champignon a déjà contaminé l’arbre. Ce qu’il faut, c’est agir bien avant l’apparition des premiers symptômes. »

Les solutions naturelles qui ne marchent pas (ou pas assez)

On entend souvent parler de coquilles d’œufs suspendues dans les branches, ou encore de décoctions de plantes aux effets supposément antifongiques. Ces méthodes ont l’avantage d’être naturelles, mais aucune preuve sérieuse ne confirme leur efficacité réelle contre la cloque.

Les coquilles d’œufs, par exemple, ne modifient ni l’humidité ni la température, et ne repoussent pas le champignon. Elles peuvent apporter du calcium au sol si elles sont broyées et incorporées, mais suspendues dans les branches, elles restent purement décoratives.

Il est donc important de ne pas confondre traditions paysannes et solutions fonctionnelles. Le jardinage naturel, ce n’est pas faire confiance à toutes les croyances, c’est choisir les bonnes pratiques, au bon moment.

Voici la méthode naturelle qui fonctionne vraiment contre la cloque

La clé réside dans deux mots : anticipation et prévention. Pour protéger votre pêcher de manière naturelle et efficace, voici le processus à suivre :

À l’automne, dès que les feuilles sont tombées, appliquez un traitement à base de bouillie bordelaise. Ce mélange naturel à base de cuivre agit comme un fongicide, en empêchant le champignon d’hiverner efficacement. Ce traitement doit être renouvelé à la fin de l’hiver, juste avant le gonflement des bourgeons, lorsque l’arbre est encore en dormance.

Attention cependant à ne pas en abuser : le cuivre est un oligo-élément naturel mais peut s’accumuler dans le sol. Une application raisonnée, limitée à deux fois par an, suffit amplement.

En parallèle, assurez une taille adaptée à votre arbre. Un pêcher bien aéré est moins sujet aux maladies. En éliminant les branches qui se croisent et en éclaircissant le centre de l’arbre, vous réduisez l’humidité stagnante qui favorise la propagation du champignon.

Conseil : « Ne laissez jamais les feuilles tombées ni les rameaux contaminés au sol ou dans le compost : ils constituent un réservoir de spores pour l’année suivante. Déposez-les plutôt à la déchetterie ou dans une collecte de déchets verts, selon les consignes de votre commune. Le brûlage à l’air libre étant interdit, évitez cette pratique même en cas de contamination. »

Renforcez naturellement la santé de votre pêcher

Un arbre en bonne santé est naturellement plus résistant aux maladies. Pour cela, misez sur la biodiversité. Plantez des plantes compagnes autour de votre pêcher, comme la tanaisie ou l’ail, connues pour leurs propriétés répulsives contre les champignons et insectes nuisibles.

Apportez régulièrement du compost bien mûr au pied de votre arbre, en l’accompagnant d’un paillage organique (feuilles mortes, tontes sèches, paille…). Cela nourrit la terre, protège les racines, et maintient un bon équilibre microbiologique dans le sol.

Enfin, si vous plantez un nouveau pêcher, choisissez une variété résistante à la cloque. Certaines variétés, comme le ‘Fertile de septembre’ ou le ‘Redhaven’, sont naturellement moins sensibles à la maladie et nécessitent peu voire pas de traitement.

Agir tôt pour récolter en paix

Il n’existe pas de recette magique, mais il existe une méthode efficace, simple et respectueuse de l’environnement. En intervenant dès l’automne, en soignant la taille et en renforçant la vitalité de l’arbre, vous pouvez prévenir la cloque du pêcher sans recourir à des produits agressifs ou inutiles.

Le jardinage naturel, ce n’est pas renoncer à la productivité. C’est comprendre les mécanismes du vivant pour intervenir avec justesse. Alors, cette année, prenez un peu d’avance… et regardez vos pêchers fleurir en paix.

Mis à jour le 21 avril 2025

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Michel Dupont est un expert passionné en agriculture durable et fondateur de EcoleDagriculture.fr, une plateforme éducative innovante dédiée à la formation et au développement des compétences dans le secteur agricole. Retrouvons-nous sur : 👉 notre page Facebook ! Et partagez nos articles, commentez, c’est le meilleur moyen de nous soutenir !

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11 réponses

  1. Bonjour depuis des années je fais fait bouillir 500 g de feuilles de laurier sauvage avec 1litre d’eau je filtre puis je rallonge avec 3 litres d’eau rajoute deux cuillères d’huile de colza pour faire adhérer aux bourgeons je traite en automne et au printemps et cela marche très bien

    1. Bonjour François,
      Merci pour ce partage d’expérience ! Votre méthode est intéressante et naturelle, bravo pour cette belle routine préventive. Elle pourra inspirer bien des jardiniers.

    2. Bonjour, qu’est-ce vous appelez le laurier sauvage ? , de mon côté je connais que le laurier sauce que l’on trouve à l’état sauvage.
      Merci
      Bonne journée

    3. Bonjour,
      Je suis très intéressé par votre recette car mes 2 pêchers ont des cloques depuis que je les ai achetés. Tous les ans je les asperge de bouillie bordelaise mais cela ne semble pas fonctionner chez moi.
      Ma question: qu’appelez-vous « laurier sauvage », je connais le laurier sauce, le laurier cerise et le laurier rose. Les 2 derniers n’appartiennent pas à la famille des lauriers.
      S’agit-il donc du laurier sauce?
      Merci pour votre réponse

      1. Bonjour,
        Le laurier sauce, au départ, est un laurier sauvage que ton trouvait en colline ou pinède. Il a été cultiver et certaines variétés greffées
        A la limite, je pense que vous pourriez utiliser votre laurier sauce mais en mettant plus de feuilles à bouillir.
        Aussi, c’est de planter de l’ail au pied de votre laurier, cela accentue leur arôme
        Bien cordialement

  2. J’ai adoré votre commentaire mais il vient un peu tard, mon pêcher et mes nectarines ont été contaminé. J’ai traité, il y a plus de feuilles car je les ai toutes enlevées avec la main, que dois-je faire pour sauver, il va refaire des feuilles cette année où pas ? Merci.

    1. Bonjour Manuel,
      Merci pour votre message ! Ne vous inquiétez pas trop : si l’arbre est encore en forme (écorce intacte, bois souple), il refera des feuilles. Continuez à le surveiller, arrosez modérément, et vous pourrez refaire un traitement préventif à l’automne ou en fin d’hiver. Courage, tout n’est pas perdu

  3. Bonjour,
    j’essaye un nouveau traitement maison.
    J’ai fait macérer du charbon de bois dans l’eau et pulvérisé le macerat a 2 reprises avant debourement ( le charbon de bois est antifongique) on verra bien le résultat.

    1. Bonjour Frédéric,
      Merci pour le partage ! Le charbon a en effet des propriétés intéressantes. Tenez-nous au courant des résultats, c’est une piste originale !

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