Publié par Michel

“Je n’ai plus jamais perdu mon origan” : le geste à faire avant le premier froid

6 novembre 2025

origan
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On croit toujours que l’origan, rustique par nature, survivra sans aide. Et pourtant, chaque hiver, des jardiniers retrouvent leurs touffes brunies, comme calcinées par le froid. Ce n’est pas la neige qui les a condamnées, mais l’humidité sournoise du sol et une petite erreur d’entretien souvent commise à l’automne.

Ceux qui cultivent l’origan depuis des années le savent : il suffit d’un oubli, d’un hiver trop humide, d’une taille tardive pour tout perdre. Mais depuis que certains jardiniers ont adopté un geste tout simple avant les premières gelées, leurs plants repartent au printemps comme si de rien n’était — plus touffus, plus verts, et surtout plus parfumés.

Pourquoi l’origan meurt-il après l’hiver ?

L’origan (Origanum vulgare) est une plante méditerranéenne. Dans son habitat naturel, elle connaît des hivers froids, certes, mais secs et bien drainés. Chez nous, c’est une autre histoire : le gel arrive souvent après plusieurs semaines de pluie, et les racines baignent dans un sol détrempé. Quand l’eau gèle, les tissus se déchirent et les racines pourrissent avant même que la plante ait le temps de se défendre.

Autre piège : laisser les tiges florales après la récolte. Ces parties aériennes, déjà fatiguées, retiennent l’humidité et continuent d’aspirer la sève alors que la plante devrait dormir. L’origan s’épuise lentement, incapable d’affronter le froid.

Le geste simple qui change tout

La clé est là : tailler l’origan avant les premiers froids, ni trop tôt, ni trop tard. La bonne période se situe entre la fin octobre et la mi-novembre, selon les régions. On coupe les tiges à une dizaine de centimètres du sol, juste au-dessus des jeunes pousses naissantes. Ce n’est pas une taille esthétique, mais un véritable soin d’hivernage : elle concentre l’énergie dans les racines et évite que le gel ne pénètre par les tiges creuses.

Les jardiniers qui pratiquent ce geste ajoutent ensuite une protection au sol. Pas besoin d’acheter quoi que ce soit : un tapis de feuilles mortes suffit. Ce paillage naturel maintient la chaleur, régule l’humidité et nourrit la terre. Certains utilisent même un mélange de paille et de compost mûr, qui se décompose doucement tout l’hiver.

À savoir : tailler un origan par temps humide ou après un gel léger est une erreur fréquente. Les coupes mal cicatrisées deviennent des portes d’entrée pour les champignons. Attendez une journée douce, sèche, et sans vent.

Les astuces des jardiniers qui n’ont plus jamais perdu leurs plants

Sur les forums et dans les jardins partagés, les discussions convergent : l’entretien avant l’hiver ne prend pas plus de dix minutes, mais il change tout. Certains ajoutent une petite touche personnelle : un paillage de feuilles récupérées sous un noisetier, ou un morceau de carton au pied pour casser le vent glacial.

D’autres ont remarqué qu’un arrosage juste avant les gelées aide la plante à “faire ses réserves”. L’idée n’est pas de détremper le sol, mais de maintenir un minimum d’humidité pour que les racines restent actives jusqu’à leur repos. Ensuite, on arrête tout jusqu’au redoux du printemps.

Pour les origan installés depuis plusieurs années, une autre astuce revient souvent : diviser la touffe. Une plante trop dense vieillit mal et devient plus sensible à l’humidité. En prélevant une partie des racines à l’automne, on la régénère tout en obtenant de nouveaux plants à replanter ailleurs. Ce geste simple relance la croissance et évite la pourriture du cœur de souche.

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En pot ou en pleine terre : la stratégie change

Les jardiniers du Nord et des zones de montagne préfèrent cultiver l’origan en pot. C’est plus facile à déplacer, surtout lorsque le thermomètre chute sous les -10°C. Le pot est placé sous un appentis, dans un coin lumineux et abrité du vent. Une planche ou un morceau de liège sous le pot évitent que le froid ne remonte par le fond.

En revanche, en pleine terre, mieux vaut miser sur un sol léger, bien drainé. Certains amateurs bricolent une petite butte pour surélever le pied : cela empêche l’eau de stagner, tout en gardant une bonne aération autour des racines. Ce simple aménagement peut sauver une plante pendant plusieurs hivers d’affilée.

“Depuis trois ans, il passe chaque hiver sans encombre”

Jean-Luc, jardinier dans la Creuse, l’a découvert par hasard : “Avant, je perdais tout. Puis un voisin m’a dit de tailler avant décembre et de jeter des feuilles dessus. Depuis, je n’ai plus rien perdu. Mon origan repart dès avril, et j’en donne même autour.”

Son témoignage est devenu une référence dans son village. Et c’est souvent comme ça que se transmettent les bonnes pratiques : par la parole, le geste, et la patience d’un jardinier qui observe son sol et ses plantes année après année.

Et si votre origan survivait, lui aussi, à cet hiver ?

Les gestes les plus simples sont souvent les plus efficaces. Une taille, un peu de paillage, un regard attentif avant le froid… et la promesse d’un origan prêt à repartir dès les beaux jours. Et vous, quelle méthode utilisez-vous pour protéger vos aromatiques du gel ? L’espace des commentaires est là pour partager vos tours de main, ceux qui font toute la différence entre un plant perdu et une herbe vivace qui dure.

Mis à jour le 7 novembre 2025

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Michel Dupont est un expert passionné en agriculture durable et fondateur de EcoleDagriculture.fr, une plateforme éducative innovante dédiée à la formation et au développement des compétences dans le secteur agricole. Retrouvons-nous sur : 👉 notre page Facebook ! Et partagez nos articles, commentez, c’est le meilleur moyen de nous soutenir !

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2 réponses

  1. Bonjour, un très grand merci de la part de mon origan….🌿
    Il est dans un grand pot en terre ( trop lourd pour être déplacé)
    C’est un origan grimpant, difficile de le couper à 10cm des racines…
    Avez vous un conseil pour ce sujet ?
    Merci pour votre réponse.

    1. Bonjour Caroline,

      Dans votre cas, raccourcissez simplement les tiges fatiguées sans chercher les 10 cm. L’important est d’aérer et de nettoyer. Ajoutez ensuite un léger paillage au pied : ça suffit pour bien passer l’hiver.

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