Elle fait sensation par son panache et attire de nombreux amateurs de jardinage. Pourtant, malgré son attrait, elle s’est peu à peu imposée comme une réelle menace pour l’environnement… et, mine de rien, votre portefeuille risque gros également !
L’herbe de la pampa (Cortaderia selloana), originaire d’Amérique du Sud, s’est établie dans quantité de jardins français au fil du temps. Longtemps admirée pour son élégance, cette graminée figure aujourd’hui sur la liste des espèces exotiques envahissantes. À tel point que la loi encadre désormais strictement toute possession, vente ou transport de la plante, et ce partout sur le territoire. Certains paysagistes québécois racontent, parfois, avoir dû revoir des projets entiers à cause de sa prolifération.
Cette plante, vous l’avez peut-être déjà sur votre terrain : sachez que le risque est tout à fait loin d’être anodin. Une simple présence vous expose, selon la situation, à 150 000 € d’amende et jusqu’à 3 ans de prison ! Le plus marquant, c’est que la majorité des propriétaires ignorent encore, aujourd’hui, à quel point ils sont concernés par cela…
Résumé des points clés
- ✅ L’herbe de la pampa est une espèce exotique envahissante strictement réglementée.
- ✅ Sa possession ou commercialisation expose à de lourdes sanctions (jusqu’à 150 000 € d’amende et 3 ans de prison).
- ✅ Il existe des alternatives ornementales compatibles avec la réglementation.
Sommaire
Pourquoi cette plante est-elle devenue une menace ?
Sous ses airs anodins, l’herbe de la pampa passe sans difficulté pour une simple plante ornementale. Pourtant, elle bouleverse réellement la biodiversité et peut devenir un danger, même pour la santé humaine.
Première constatation : une propagation fulgurante. Un pied femelle serait capable de disséminer des millions de graines dans l’atmosphère, portées par le vent sur des kilomètres, parfois davantage.
Après, un déséquilibre écologique certain : elle conquiert prairies, zones humides, forêts, dunes… et empêche la pousse de la flore locale.
Les cas d’allergies sont courants, provoqués par un pollen particulièrement agressif. Sa grande inflammabilité ne facilite rien : le danger de feu s’aggrave, surtout dans le Sud, où d’ailleurs on l’a retrouvée à la limite de secteurs habités, lors de certains étés très secs.
Bon à savoir
Je vous recommande de bien identifier l’herbe de la pampa avant toute intervention, car sa confusion avec d’autres graminées pourrait entraîner des erreurs coûteuses ou des déconvenues réglementaires.
Devant cet ensemble de risques, l’État a décidé de sévir : éradiquer l’herbe de la pampa en France est devenu un mot d’ordre. Cette décision, certes radicale selon quelques voix, bénéficie pourtant d’un large appui des professionnels du paysage.
Une loi stricte : que risquez-vous réellement ?
Depuis le 2 mars 2023, la plante est officiellement classée parmi les Espèces Exotiques Envahissantes (EEE) de niveau 2. Concrètement, il n’est plus permis d’en introduire, cultiver, transporter (même pour s’en débarrasser à la déchetterie), vendre, ni échanger cette espèce : la réglementation s’applique sans exception, aussi bien aux professionnels du paysage qu’aux passionnés rêvant de beaux plumeaux comme élément déco…
Que se passe-t-il si la loi est enfreinte ? En cas d’infraction, les sanctions sont lourdes : jusqu’à 150 000 € d’amende sont prévus, et une introduction volontaire d’une plante invasive comme la pampa peut mener à 3 ans de prison. Cela suffit, probablement, à refroidir les vocations les plus persistantes…
Pour faire simple, garder de l’herbe de la pampa chez soi revient à prendre un risque tout à fait inutile. Alors, autant anticiper plutôt que devoir réparer trop tard.
Comment identifier et éliminer l’herbe de la pampa ?
Un doute sur une graminée envahissante ? Certains indices ne trompent guère : tiges dressées jusqu’à quatre mètres, plumeaux volumineux (entre beige et blanc) en fin d’été, et feuilles robustes, extrêmement coupantes.
Une personne racontait avoir gardé sa pampa, pensant traiter une stipa, jusqu’à ce que la situation devienne difficile à gérer…
Voici la marche à suivre si vous en repérez dans votre jardin :
- ✅ Supprimez dès que possible les plumeaux : cela limite la propagation des semences.
- ✅ Arrachez tout le pied (sans oublier les racines) pour éviter une repousse dans les années suivantes.
- ✅ Évacuez strictement les résidus végétaux : enfermez chaque partie dans un sac bien hermétique et portez-le à la déchetterie. En Belgique, c’est aussi la seule option reconnue.
Attention : ne tentez jamais le compostage ! Même plusieurs mois plus tard, les graines peuvent rester actives et contaminer le voisinage si elles réussissent à s’échapper, parfois à votre insu.
Quelles alternatives pour un jardin esthétique et écologique ?
L’aspect si distinctif de l’herbe de la pampa vous manquera peut-être ? Heureusement, il existe d’autres options : le miscanthus (grand favori en permaculture), la stipa (pour son mouvement dans le vent), ou encore le roseau de Chine (Chimonobambusa quadrangularis, pour ceux qui aiment la verticalité).
Chacune de ces alternatives vous autorise un décor remarquable, sans redouter les ennuis réglementaires… ni le moindre remords écologique.
Agissez maintenant avant qu’il ne soit trop tard !
Qui voudrait risquer une lourde amende juste pour une plante mal identifiée ? Si votre terrain héberge encore de la pampa, pas besoin d’attendre la prochaine visite municipale. Séparez-vous-en dès que possible et laissez la diversité reprendre ses droits sur votre parcelle.
Pensez à relayer l’information autour de vous : encore maintenant, beaucoup ignorent que cette plante est formellement interdite. Une remarque, un simple conseil glissé lors d’une promenade, peut parfois éviter beaucoup d’ennuis… tout en sauvegardant, à votre façon, la beauté authentique de nos paysages.
Mis à jour le 2 juillet 2025
2 réponses
Enfin l’état prend à bras le corps le problème des plantes importées envahissantes qui mettent en danger les espèces endémiques.
Les 4 dangers signalés sont réels mais sous-évalués.
Les remèdes conseillés pour les détruire sont un peu violents à mon goût, ne pourrait-on pas les réimplanter dans leur territoire d’origine.
Il ne faut pas oublier les cas semblables des poissons importés, des reptiles, des batraciens, insectes, animaux bref tout le monde du vivant importé qui nous mettra tôt ou tard en danger.
L’interdiction de détention ne vaut que pour les plants en pots destinés à être plantés (jardineries). Il n’est nul part mentionné qu’il faut détruire ceux qui sont en place. Quant à mettre ça dans des sacs poubelles bonjour l’encombrement des décharges ! Les graines pourrissent en compostage de la même manière que le reste, il faut des circonstances exceptionnelles pour que les graines survivent, elles moisissent.