En août, retirez ces tiges et vos framboisiers vous remercieront en fruits

Début août, les framboisiers ont déjà donné une bonne partie de leur production estivale. Les rameaux qui ont porté ces fruits se dressent encore, mais leur écorce s’assombrit, leur feuillage jaunit, et ils semblent figés dans une sorte de lente agonie. Beaucoup de jardiniers les laissent ainsi, pensant qu’ils finiront de sécher avant l’hiver. Pourtant, cette inaction coûte cher : elle affaiblit la plante, freine l’apparition de nouvelles pousses et ampute la récolte d’automne pour les variétés remontantes. Plus le temps passe, plus ces tiges mortes volent l’espace, l’air et la lumière aux jeunes cannes prêtes à fleurir.

Le problème est insidieux : à l’œil nu, on pourrait croire que ces vieux bois n’absorbent plus rien, mais leur simple présence entretient un microclimat humide à la base, idéal pour les maladies cryptogamiques. Résultat : en septembre, les fruits de la seconde vague arrivent plus chétifs, moins nombreux, parfois tachés. Pourtant, un geste simple, effectué au bon moment, inverse totalement cette tendance.

Pourquoi couper les tiges sèches dès le mois d’août ?

En supprimant les cannes qui ont déjà fructifié, on libère immédiatement les ressources de la plante. Les jeunes pousses encore vertes et souples captent alors toute l’énergie et l’eau disponibles, ce qui favorise l’émission de nouvelles fleurs et le grossissement des fruits. Sur un framboisier remontant, cette taille en août peut prolonger la cueillette jusqu’aux premières gelées. Pour les variétés non remontantes, elle prépare un système végétatif fort pour la saison suivante.

Les anciens jardiniers avaient remarqué ce phénomène bien avant que la physiologie végétale ne l’explique : un framboisier dégagé de ses bois morts repart plus vite, plus fort et donne davantage. Dans les vergers familiaux, on voyait souvent ce geste accompli dès la fin de la première récolte, parfois même au sécateur de poche pendant que l’on cueillait les derniers fruits.

Avertissement : ne taillez jamais par temps humide ou juste après une pluie. Les plaies fraîches sont alors des portes ouvertes aux champignons comme le botrytis. Attendez que le feuillage soit bien sec pour limiter les risques d’infection.

Reconnaître les cannes à supprimer

Les tiges à retirer sont faciles à identifier : elles ont porté des fruits cet été, leur écorce est brun-gris, parfois fendillée, et leur feuillage est clairsemé. Au toucher, elles paraissent plus rigides, presque cassantes. À l’inverse, les jeunes cannes destinées à fructifier à l’automne (pour les remontants) ou l’an prochain (pour les non remontants) sont bien vertes, droites et vigoureuses.

La bonne méthode pour tailler sans affaiblir la plante

Munissez-vous d’un sécateur propre et bien affûté. Coupez les cannes sèches au ras du sol, en veillant à ne pas blesser les jeunes tiges voisines. Évitez les coupes en biseau trop marquées : une coupe nette et droite cicatrise mieux et réduit les risques de maladies. Retirez les bois coupés du pied du framboisier pour éviter d’attirer parasites et champignons.

Certains jardiniers pratiquent cette taille en deux passages : un premier au début d’août pour les tiges clairement mortes, puis un second début septembre pour les cannes qui se sont révélées inutiles entre-temps. Cette approche progressive permet d’optimiser la récolte automnale sans jamais priver la plante de ses meilleures ressources.

Observation terrain : un effet visible en quelques jours

Chez un producteur de petits fruits en Anjou, la différence est flagrante : dans une parcelle où la taille d’août est effectuée méthodiquement, les framboisiers donnent encore des fruits fermes et colorés début octobre. Dans celle laissée sans taille, la seconde récolte est clairsemée et les fruits moins sucrés. La lumière et l’air qui circulent mieux entre les cannes actives jouent un rôle déterminant sur la qualité des framboises.

Et vous, comment pratiquez-vous la taille de vos framboisiers ?

Certains préfèrent intervenir tôt pour booster au maximum la remontée, d’autres laissent quelques tiges pour protéger les jeunes pousses du soleil direct. Votre expérience pourrait inspirer d’autres jardiniers : partagez vos méthodes et résultats en commentaire.

Mis à jour le 10 août 2025