En août, je greffe pommiers et poiriers : la méthode simple qui marche à tous les coups

Chaque été, de nombreux fruitiers plantés avec soin déçoivent : fleurs tardives, fruits rares ou trop petits, variété inadaptée au climat… Parfois, c’est un vieux pommier ou poirier qui ne donne plus rien, laissant un coin du verger presque à l’abandon. Et chaque saison qui passe est une saison perdue pour retrouver de belles récoltes. C’est frustrant, surtout quand on sait qu’un arbre vigoureux peut encore offrir des paniers entiers de fruits parfumés. Pourtant, il existe un geste précis, réalisable en août, capable de changer la donne rapidement.

Ce geste, c’est la greffe en écusson. Pas besoin d’être pépiniériste pour la réussir : un sécateur propre, un couteau bien affûté et quelques rameaux porteurs de bons yeux suffisent. En quelques minutes, un arbre banal peut devenir porteur d’une variété savoureuse, tout en conservant ses racines déjà bien implantées.

Pourquoi greffer pommiers et poiriers en août ?

Août marque une période où la sève circule encore activement. L’écorce se décolle facilement, ce qui facilite l’insertion de l’écusson. Les conditions sont idéales pour que la greffe prenne avant l’hiver, permettant à l’œil greffé de se développer au printemps suivant. C’est aussi un moment où le porte-greffe, bien alimenté par l’été, supporte mieux la petite blessure provoquée par l’incision.

Le problème des variétés mal adaptées

Beaucoup de pommiers et poiriers issus de semis ne reproduisent pas fidèlement les qualités gustatives du fruit d’origine. Le résultat : des pommes farineuses, des poires fades, parfois aucun fruit pendant plusieurs années. Dans un petit jardin, perdre de la place avec un arbre improductif est un vrai gâchis. De plus, les maladies se propagent plus facilement dans des variétés fragiles, ce qui finit par décourager les jardiniers.

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La méthode pas à pas pour réussir l’écussonnage

La greffe en écusson consiste à insérer un œil, prélevé sur un rameau vigoureux de la variété désirée, sous l’écorce du porte-greffe. Le geste se prépare en arrosant bien l’arbre les deux semaines précédentes, pour que la sève soit bien présente. Une incision en T, propre et nette, permet d’écarter doucement l’écorce et d’y glisser l’écusson. Il suffit ensuite de ligaturer fermement, en laissant le pétiole apparent pour vérifier la reprise.

Un vieil adage de pépiniériste rappelle : « Un écusson posé sur un arbre assoiffé, c’est comme semer sur du sable sec : rien ne prend. »

Un arrosage régulier avant l’opération est une assurance discrète mais déterminante.

Observation du terrain : un résultat rapide

Sur un verger familial en bord de Loire, des greffes en écusson posées mi-août ont montré des signes de reprise en quinze jours à peine. Les pétioles se sont desséchés et sont tombés, signe que le contact entre l’écusson et le cambium du porte-greffe avait bien pris. Dès le printemps suivant, un rameau vigoureux de 40 cm a remplacé la branche d’origine, portant déjà ses premières feuilles bien typiques de la variété greffée.

Et après la greffe ?

Au printemps, il est conseillé de rabattre le porte-greffe quelques centimètres au-dessus de la greffe, pour diriger toute la sève vers le nouvel œil. Un tuteur peut être utile pour guider la pousse et éviter que le vent ne casse le jeune rameau. Les soins restent simples : arrosages réguliers en cas de sécheresse et suppression des rejets qui pourraient concurrencer la greffe.

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À vous de jouer

Un verger peut se transformer en quelques étés grâce à ce geste précis. Il reste encore du temps en août pour tenter l’expérience et redonner vie à des arbres décevants. Qui a déjà greffé pommier ou poirier en plein été et obtenu une reprise spectaculaire ? Partager vos retours enrichira l’expérience de tous les passionnés.

Mis à jour le 11 août 2025