Publié par Michel

Coup de gueule d’un jardinier pro : “Les composts du commerce, c’est de l’arnaque”

21 avril 2025

compost maison
compost maison

C’est en poussant un simple sac de compost dans son chariot qu’Alain, jardinier depuis 30 ans, a fini par exploser. “J’en ai marre qu’on prenne les gens pour des idiots”, balance-t-il, en regardant les étiquettes d’un produit soi-disant « 100 % naturel ». Selon lui, les composts vendus en jardinerie sont loin d’être la solution miracle qu’on nous vend. Et il n’est pas le seul à tirer la sonnette d’alarme.

Vous pensez bien faire en achetant du compost “tout prêt”, pratique, parfois même labellisé bio. Vous espérez nourrir vos sols, booster vos récoltes, offrir un bon départ à vos semis. Et si la réalité était beaucoup moins flatteuse ? Si ce compost, en réalité, étouffait votre terre plus qu’il ne la nourrissait ?

Rien de plus frustrant que de faire confiance à un produit censé enrichir votre potager… et de voir vos plantes végéter. C’est exactement ce que dénoncent de plus en plus de jardiniers expérimentés. Et voici pourquoi.

“Ce que les sacs ne disent pas, c’est que leur compost est souvent mal mûr, trop acide, et parfois carrément toxique pour un jeune sol.” — Alain, jardinier indépendant

Pourquoi tant de composts du commerce posent problème

Derrière un packaging engageant, la réalité est souvent bien moins belle. Les composts industriels sont fabriqués à la chaîne, avec des matériaux de qualité très variable. Restes végétaux broyés à la hâte, déchets verts issus d’espaces urbains pollués, ajouts de fumier industriel, voire même de boues de station d’épuration : rien ne garantit une composition homogène ni réellement saine.

Le problème majeur ? Le compost n’est souvent pas assez mûr. Résultat : au lieu de nourrir le sol, il pompe l’azote, bloque la croissance des plantes et favorise l’apparition de moisissures. Et comme la loi reste floue sur les contrôles, beaucoup de produits passent les mailles du filet.

Les conséquences invisibles mais bien réelles dans votre jardin

Quand vous appliquez ce compost “prêt à l’emploi” dans vos bacs, vos massifs ou vos potagers, vous risquez d’introduire un déséquilibre profond. Des sols trop acides, des vers de terre qui désertent, des plantes qui stagnent… Pire encore : certains composts industriels dégagent une odeur forte d’ammoniac, signe d’une décomposition bâclée.

Ce déséquilibre impacte la vie du sol, qui est pourtant la base d’un jardin vivant. Or sans vie microbienne, sans aération naturelle, sans faune utile… le sol devient compact, stérile, imperméable. Et là, ce n’est pas votre engrais qui va arranger les choses.

Ce que font les vrais jardiniers pour enrichir leur sol sainement

Les jardiniers qui ont du recul sur ces produits reviennent à l’essentiel : un compost maison. Fait de manière lente, naturelle, avec des déchets bien choisis (restes de cuisine, tontes, feuilles mortes, carton brun…), aéré régulièrement, et surtout… mûri pendant plusieurs mois.

Même ceux qui n’ont pas de place utilisent des alternatives simples : compostage de surface, lasagnes végétales, paillage vivant. Ce sont des méthodes qui nourrissent la terre, protègent la faune du sol, et stimulent la croissance sans déséquilibrer l’écosystème.

Le vrai coût caché du compost industriel

Ce qui semble être un gain de temps finit souvent par coûter plus cher à long terme. Non seulement vous devez souvent racheter de l’engrais pour compenser les carences créées, mais vous appauvrissez aussi la fertilité naturelle de votre sol. Et ça, aucun sac ne vous le remboursera.

Ajoutez à cela le transport, l’emballage plastique, la transformation industrielle : tout cela va à l’encontre d’une démarche écologique sincère. Un compost local, artisanal ou fait maison, sera toujours plus respectueux de la terre, de votre santé, et de votre portefeuille.

Un choix simple : faire confiance à la terre, pas à l’industrie

La vérité, c’est qu’un bon compost ne se fait pas dans l’urgence. Il demande un peu de temps, de soin, mais il vous le rendra au centuple. Le jour où vous voyez vos plants s’épanouir, vos tomates devenir plus sucrées, vos radis sortir de terre sans effort, vous savez que vous avez fait le bon choix.

Les composts du commerce peuvent dépanner, oui. Mais pour un sol vivant, sain et durable, rien ne remplacera jamais un compost que vous connaissez, que vous touchez, que vous sentez évoluer. Parce que jardiner, ce n’est pas consommer. C’est prendre soin, dans la durée.

Mis à jour le 21 avril 2025

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Michel Dupont est un expert passionné en agriculture durable et fondateur de EcoleDagriculture.fr, une plateforme éducative innovante dédiée à la formation et au développement des compétences dans le secteur agricole. Retrouvons-nous sur : 👉 notre page Facebook ! Et partagez nos articles, commentez, c’est le meilleur moyen de nous soutenir !

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12 réponses

  1. Bonjour. Faut t’il apporter des éléments pour supplémenter le compost maison (azote,soufre cendre etc). Merci.

    1. Bonjour Jean-Luc,
      Oui, pour un bon équilibre, il est utile d’ajouter des apports comme de la cendre (potassium), des déchets riches en azote (épluchures, tontes fraîches), et un peu de soufre si le sol est carencé. L’essentiel reste un bon mélange vert/brun.
      Bien à vous.

  2. Bonjour Michel,
    Le problème est que ces sacs sont remplis à 95% de carbone. L’étape juste avant la création du charbon qui est à 100% carbone. Je te rassure, cela prend 1 million d’années.
    Bonne nouvelle, iI y a aussi des minéraux absorbables, mais juste pour une petite année.
    La deuxième année, c’est la famine, car en plus vous avez développer des champignons des bois, qui est un parasite ou un prédateur à plante.
    Bien à toi, jardindefald.WordPress.com

  3. Bonjour ,
    Le petit jardinier que je suis est d’accord avec le contenu de votre article.
    Cependant tout le monde ne peut pas composter beaucoup.
    Quels critères sont importants pour un bon compost?
    Merci pour votre réponse.

    1. Bonjour Gilles,
      Merci pour votre message ! Pour un bon compost, l’essentiel est l’équilibre entre matières vertes (azote) et brunes (carbone), une bonne aération, un peu d’humidité, et un minimum de patience. Même en petite quantité, un compost bien fait reste très bénéfique !
      Bien à vous

  4. Pour en avoir fait l’expérience je suis tout à fait d’accord , moisissure, champignons, plant qui stagne pendant la croissance. Non seulement c’est un coût et qui n’apporte rien de bon. Le meilleur quand on peut c’est de le faire soi-même ou d’avoir la possibilité d’en acheter chez un maraîcher.

  5. Je vous assure que j’ai trouvé de la laine de roche dans plusieurs marques de terreau même bio ils récupèrent les déchets de l’isolation des habitations qu’ils ajoutent mélangent et ils nous le vendent.sans contrôle ou corruption car ont aurait pas ça chez la majorité des marques en plus la loi est là pour punir ceux qui travaillent pas pour les voleurs et gros trafics

  6. Pour un compost bio, déjà supprimer toutes les pelures légumes et fruits bourrées de pesticides et autres cochonneries…
    Le compost,..un bien grand mot!
    Non seulement il faut beaucoup de temps mais aussi ne composter que du bio….
    Suis sceptique.

  7. Bonjour Michel.
    Sans ambition commerciale, simplement pour votre curiosité, regardez ce que peut vous proposer la Technologie Marcel MEZY.
    J’ai plus de 30 année d’expérience en agriculture et dans mon jardin. La nature est bien faite.
    Cordialement.

  8. Je ne m’embête plus , j’achète de l’engrais « bleu » à la coopérative agricole, environ 21€ le sac de 25 kg, et tout va très bien.

  9. Bonjour et un grand merci pour cette info car j’en ai mis 4 sacs sur 120m2. Malheureusement j’ai déjà les plantations en place… alors pour les futurs plants tomates aubergine.Je vais mettre aussi du compost d’1 plateforme de recyclage. Qu’en pensez vous?

    1. Bonjour Marie-Pierre,
      Merci pour votre message ! Le compost de plateforme peut être intéressant, mais il reste très variable selon la qualité et la maturité. L’idéal : bien l’observer (odeur, texture) et, si possible, le composter un peu plus chez vous avant usage. À privilégier pour les plantations futures, en effet !

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