Au potager, tout semble parfois déjà vu. Les gourmands de tomates, ces petites pousses à l’aisselle des feuilles, sont souvent coupés sans réfléchir, parce que « tout le monde le fait ». Mais une méthode ancienne, transmise dans certaines campagnes depuis des générations, permet non seulement de ne plus les gaspiller, mais surtout de doubler la production de plants sans rien acheter de plus. Et ça fonctionne à tous les coups.
Quand cette technique est appliquée, le résultat est immédiat : des plants robustes, gratuits, prêts à être repiqués, même en cours de saison. Cette astuce transforme chaque gourmand en une nouvelle promesse de tomates. Et pourtant, elle reste méconnue, car elle demande un peu de patience, un geste simple, et surtout, de faire confiance à ce que la plante sait déjà faire naturellement.
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Pourquoi couper les gourmands n’est pas toujours la meilleure idée
Couper les gourmands, c’est une habitude bien ancrée. L’argument le plus souvent avancé, c’est qu’ils volent de l’énergie au plant principal, ralentissent la maturation des fruits, ou favorisent le mildiou en densifiant la végétation. Ces idées ne sont pas fausses, mais elles omettent une chose essentielle : ces mêmes gourmands sont en réalité de véritables clones prêts à l’emploi. Et ils n’ont rien à envier aux semis classiques.
Ce que peu de jardiniers savent sur les gourmands de tomates
Un gourmand n’est pas une simple pousse secondaire. C’est un embryon de plant complet. Lorsqu’il atteint une dizaine de centimètres, avec déjà quelques petites feuilles bien formées, il peut être récupéré et replanté. Dans les zones rurales, certains jardiniers gardent même un petit coin de leur potager pour faire « prendre racine » à ces gourmands coupés. Il suffit d’un pot rempli de terreau humide ou, plus rustique encore, d’un simple verre d’eau.
Comment transformer un gourmand en plant robuste, étape par étape
Une fois coupé proprement avec un sécateur désinfecté, le gourmand doit être immédiatement placé dans un récipient d’eau à température ambiante. Au bout de quelques jours à peine, des racines commencent à apparaître. À ce stade, on peut soit continuer l’enracinement jusqu’à obtenir un réseau bien dense, soit replanter directement en terre dans un pot, en gardant le substrat bien humide.
L’avantage de cette méthode, c’est qu’elle ne demande aucun matériel particulier. Même sans serre, les gourmands prennent facilement. Et comme ce sont des parties issues du plant mère, leur croissance est rapide. En deux semaines, on obtient un nouveau pied prêt à rejoindre le potager.
⚠️ Attention : pour éviter toute contamination, il est impératif de ne jamais plonger plusieurs gourmands issus de plants différents dans le même récipient d’eau. Une seule maladie invisible peut contaminer tous les bouturages.
Quand utiliser cette méthode pour en tirer le meilleur
La période idéale pour prélever les gourmands est entre mi-mai et fin juin, quand la plante est bien installée et que les conditions sont stables. En récupérant un ou deux gourmands par semaine, on peut échelonner les plantations et obtenir des tomates jusqu’en fin de saison, voire début octobre dans les régions les plus douces.
Cette technique est particulièrement utile lorsqu’un plant a été abîmé ou que certaines zones du potager n’ont pas encore été utilisées. Elle permet aussi de répondre à l’un des grands besoins des jardiniers amateurs : remplacer sans stress un plant malade ou cassé.
Le secret d’un potager généreux, sans dépenser plus
Cette vieille astuce, transmise de bouche à oreille, repose sur une idée simple : ne pas gaspiller ce que la nature offre. Les gourmands de tomates ne sont pas des déchets végétaux. Ce sont des duplicatas naturels, faciles à manipuler, et capables de produire à leur tour de magnifiques tomates.
En les réutilisant intelligemment, le jardin devient plus autonome, plus généreux, et surtout, plus économique. Et tout cela, sans avoir à courir dans les jardineries à chaque saison.
Mis à jour le 18 mai 2025
5 réponses
Tous jardiniers amateurs apprécient vos nouvelles ou anciennent données sur le développement des légumes, des fruits, des fleurs, Merci à vous
Merci beaucoup Joël, c’est très gentil à vous !
Je fais cela depuis des années j’ai poussé même à conserver des plants mères au chaud l’hiver et à bouturer les gourmands de manière à avoir des plants près à être en place à la bonne saison.
Adieu les semis.
Merci pour votre retour Norbert !
Merci pour ce précieux conseils, que je vais tester dès cette année