Les matins se rafraîchissent, la lumière baisse, et les lavandes commencent à griser doucement. Fin octobre, beaucoup de jardiniers pensent qu’il est déjà trop tard pour agir. Pourtant, c’est justement maintenant que tout se joue. Une semaine d’inattention, un arrosage de trop ou un simple oubli avant les premières gelées… et les lavandes, si belles tout l’été, peuvent ne jamais revoir le printemps.
Le danger n’est pas seulement le froid : c’est l’humidité persistante et les vents glacés qui épuisent la plante. À cette époque, le sol se gorge d’eau, le gel le fige, et les racines s’asphyxient. Chaque automne, des massifs entiers disparaissent ainsi, alors que quelques gestes simples, faits avant novembre, suffisent à les sauver.
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Pourquoi les lavandes ne passent-elles pas toujours l’hiver ?
La lavande aime la chaleur et le sol sec. Dès que l’humidité s’installe, elle dépérit. Les pluies d’octobre gorgent la terre d’eau, et la moindre nuit sous zéro transforme cette humidité en glace, qui fend les racines et tue la plante de l’intérieur. Ce n’est pas la température qui pose problème, mais le manque de drainage.
Les jardiniers les plus attentifs le savent : une lavande bien drainée survit à –10 °C sans souci, tandis qu’une autre, installée dans un sol lourd, meurt à –3 °C. D’où l’importance de ne plus arroser dès la fin du mois et d’éviter tout sol compacté. Si votre terre est argileuse, un simple ajout de sable ou de graviers autour du pied peut faire toute la différence.
Faut-il encore tailler la lavande fin octobre ?
Non, il est trop tard pour une taille importante. En ce moment, la lavande entre en dormance ; elle a besoin de repos, pas d’un coup de sécateur. Si vous voyez quelques rameaux secs, coupez-les proprement, mais ne touchez pas au cœur du pied. La vraie taille se fera au printemps, quand les bourgeons se réveilleront.
« Fin octobre, il faut la laisser tranquille », glisse Serge, jardinier dans le Lot-et-Garonne. « La lavande a besoin de repos, pas de ciseaux. Ceux qui la taillent maintenant la retrouvent noire en mars. »
Comment protéger la lavande avant les premières gelées ?
Le bon réflexe est d’aider la plante à respirer tout en la mettant à l’abri du vent. Commencez par vérifier le sol : il doit être meuble, légèrement sablonneux et bien drainé. Si le terrain retient l’eau, ameublissez-le avec un peu de sable ou de petits cailloux. Un sol sec est la meilleure couverture contre le froid.
Stoppez aussi les arrosages. Beaucoup croient bien faire en donnant un dernier coup d’eau avant l’hiver ; en réalité, c’est souvent fatal. Le pied doit rester presque sec. Autour de la base, déposez une fine couche de paille de lin, de feuilles sèches ou d’aiguilles de pin : juste de quoi isoler la terre sans bloquer la circulation de l’air.
« Un excès de paillage ou un sol détrempé pèsent souvent plus lourd que la gelée elle-même : la lavande préfère un sol sec à un sol glacé après stagnation. »
Et pour les lavandes en pot, que faire fin octobre ?
Les lavandes en pot sont encore plus vulnérables, car leurs racines sont directement exposées au froid. Dès que les températures nocturnes passent sous les 5 °C, rapprochez les pots d’un mur orienté au sud, ou placez-les dans un espace clair et abrité : garage lumineux, véranda non chauffée ou rebord de fenêtre bien exposé.
Évitez de poser le pot à même le sol : intercalez une planche ou un support en bois pour couper le contact avec le froid. Et n’arrosez plus qu’une fois par mois, très légèrement. Le but n’est pas de nourrir, mais d’éviter la déshydratation complète.
« Une lavande en pot posée sur la terrasse, c’est un glaçon assuré », avertit Anne-Sophie, horticultrice en Isère. « Il faut la surélever et la rapprocher d’un mur. Ce petit geste change tout. »
Les astuces que les jardiniers appliquent fin octobre
À cette période, plusieurs gestes simples peuvent renforcer les chances de survie des lavandes. Certains placent une tuile plate légèrement inclinée au nord du pied pour détourner les pluies hivernales : ce petit toit naturel empêche l’eau de ruisseler directement sur les racines. D’autres déposent quelques pierres plates autour du plant pour améliorer le drainage et stabiliser la température du sol.
Un autre réflexe utile consiste à attendre que le sol soit bien refroidi avant de pailler. Si vous le faites trop tôt, l’humidité d’octobre reste piégée et favorise la pourriture. Enfin, placer une lavande en pot contre un mur en pierre ou en brique permet de profiter de la chaleur accumulée dans la journée : ce rayonnement nocturne suffit souvent à éviter le gel des racines.
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Quels signes montrent qu’il faut agir sans attendre ?
Dès que la météo annonce des nuits sous les –2 °C ou des pluies continues, il est temps d’intervenir. La terre doit rester aérée, les tiges grises et fermes. Si elles deviennent noires ou molles, le mal est déjà entamé. Et fin octobre, un seul coup de froid peut suffire à tout compromettre.
Les jardiniers expérimentés le savent : le secret, c’est l’anticipation. Mieux vaut protéger une lavande un peu trop tôt que de la retrouver brûlée par le gel. Dix minutes de soins avant novembre, et c’est tout un massif qui vous remerciera au printemps.
Et vous, comment préparez-vous vos lavandes pour l’hiver ?
Certains jurent par le voile d’hivernage, d’autres par la tuile au pied ou le déplacement sous abri. Et vous, quelle est votre méthode ? Partagez vos astuces ou vos réussites en commentaire : elles valent souvent plus que n’importe quel manuel.
Mis à jour le 27 octobre 2025