En octobre, quand les jours raccourcissent et que les soirées sentent la fumée de bois, beaucoup de jardiniers observent le même phénomène : le romarin, si robuste l’été, commence à jaunir. Un matin, il perd ses aiguilles, un autre, il noircit à la base. On se dit qu’il n’aime pas le froid, mais la vérité est ailleurs : il n’aime pas l’hiver qu’on lui impose. Entre le gel dehors et la chaleur étouffante des intérieurs, ce méditerranéen ne sait plus où respirer.
Et pourtant, certains parviennent à le garder vigoureux jusqu’au printemps. Pas grâce à une lampe coûteuse ou un produit miracle, mais avec des gestes simples, parfois anciens, transmis de jardinier en jardinier. Des détails qui changent tout. Voici ces huit astuces souvent ignorées, mais redoutablement efficaces pour garder un romarin frais, vert et parfumé tout l’hiver à la maison.
Sommaire
1. Lui offrir un vrai repos froid
Le romarin n’a pas besoin de chaleur pour survivre, il a besoin de lumière et de fraîcheur. La meilleure place, c’est une pièce claire où la température reste entre 5 et 12 °C : un garage lumineux, une véranda ou même une cage d’escalier vitrée. Dans cet environnement doux, la plante ralentit naturellement sans dépérir. Son feuillage garde sa couleur, ses arômes restent concentrés et la reprise au printemps se fait sans effort.
2. Miser sur le pot en terre cuite
Le plastique garde trop d’humidité, la céramique vernissée étouffe les racines. Le pot en terre cuite, lui, respire. Il absorbe l’excès d’eau et garde la motte légèrement sèche. Installez-le sur une soucoupe remplie de graviers ou de billes d’argile : cela évite que les racines ne trempent. C’est la base d’un romarin sain : de l’air, du sec, et juste ce qu’il faut d’humidité.
3. L’éclairer comme en Méditerranée
L’hiver, la lumière devient rare. Or, sans elle, le romarin se déplume. Une astuce efficace consiste à placer la plante devant une fenêtre orientée sud ou ouest et à installer derrière elle un simple carton recouvert de papier aluminium. Ce réflecteur renvoie la lumière et éclaire les tiges de tous côtés. Certains utilisent une petite lampe horticole blanche dix heures par jour : pas pour le faire pousser, mais pour maintenir son feuillage compact et aromatique.
Attention : derrière une vitre plein sud, le soleil d’hiver agit comme une loupe. En une heure, le feuillage peut brûler. L’idéal, c’est la lumière diffuse, jamais le rayonnement direct.
4. L’humidifier sans l’arroser
Le chauffage assèche l’air et fatigue le romarin. Pour compenser, rien ne vaut un “bain de vapeur” maison : placez un bol d’eau chaude à côté du pot pendant que vous cuisinez ou prenez une douche. La vapeur douce réhydrate les feuilles sans détremper la terre. Une fois par semaine suffit pour retrouver un feuillage souple et parfumé. C’est simple, gratuit et terriblement efficace.
5. Faire une bouture de secours
Une vieille habitude que beaucoup ont oubliée : prélever une petite bouture avant l’hiver. Une tige de 6 cm, coupée sous un nœud, plongée dans un verre d’eau sur un rebord de fenêtre. Trois semaines plus tard, des racines apparaissent. Ce mini-romarin continue à pousser doucement dans la maison. Même si la plante principale faiblit, vous gardez toujours du romarin frais pour les plats d’hiver.
6. Pincer les tiges pour relancer la sève
En intérieur, le romarin a tendance à s’assoupir. Le pincement des extrémités, tous les quinze jours, relance la circulation de la sève. Un centimètre suffit. Ce petit stress stimule la plante, densifie le feuillage et ravive son parfum. En plus, cela évite qu’elle ne file vers la lumière. Le romarin aime qu’on le contrarie un peu : il devient plus fort quand on lui demande un effort.
7. Ajouter du gravier au pied du pot
Au sud, on le fait sans y penser : une poignée de gravier calcaire autour du pied. Ce geste simple garde la base au sec et empêche la pourriture du collet, fréquente en hiver. Le gravier régule aussi la température du substrat et reflète la lumière sur les tiges basses. Une petite pierre pour un grand effet.
8. Arroser peu, mais au bon moment
En hiver, l’arrosage se fait rare : toutes les deux à trois semaines, pas plus. On attend que la terre soit sèche sur deux centimètres avant de verser de l’eau, et seulement quelques centilitres. Trop d’eau asphyxie les racines, trop peu les fatigue. Le bon signal, c’est un feuillage un peu terne : on arrose légèrement, puis on laisse sécher à nouveau. Cette alternance maintient la plante vivante, pas complaisante.
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Un romarin qui traverse l’hiver, c’est possible
Ceux qui réussissent à garder leur romarin frais tout l’hiver ont un point commun : ils observent plus qu’ils n’arrosent. Ils apprennent à lire les signes : la terre, la lumière, la couleur du feuillage. Ils ajustent, sans surprotéger. Et quand, au cœur de janvier, ils froissent une tige pour parfumer un rôti ou une soupe, ils sentent que le jardin, lui, n’a jamais cessé de vivre.
Et vous, comment votre romarin passe-t-il l’hiver ? Partagez vos astuces en commentaire : c’est souvent dans les détails qu’on découvre les plus belles réussites.
Mis à jour le 24 octobre 2025
