Publié par Michel

Ce fruitier oublié produit jusqu’à 15 kg par arbre sans aucun traitement

22 septembre 2025

neflier commun
neflier commun

Quand les feuilles commencent à roussir et que les paniers se vident, beaucoup de jardiniers lèvent les yeux vers leurs arbres avec un soupir. Pommes cueillies, poires tombées, prunes déjà en confiture : l’automne semble marquer la fin d’un cycle. Pourtant, une question revient souvent à ce moment-là, entre deux arrosages de fin de saison : est-ce que j’ai planté les bons fruitiers ?

Dans les jardins comme dans les potagers collectifs, le constat est souvent le même : des variétés exigeantes, des maladies à répétition, des traitements qu’on préférerait éviter. Et au bout du compte, un verger qui demande beaucoup… pour parfois peu de résultats. La fatigue gagne, le plaisir s’émousse. C’est là que certains redécouvrent un arbre discret, longtemps boudé, mais qui revient en force pour de très bonnes raisons. Lui ne demande ni pulvérisation, ni taille sophistiquée. Et pourtant, il offre chaque automne jusqu’à 15 kg de fruits savoureux.

Son nom ? Le néflier. Un allié oublié, mais taillé pour les temps présents.

Pourquoi le néflier revient en force dans les jardins

Le néflier commun (Mespilus germanica) ne fait pas partie des stars des catalogues horticoles. Son port irrégulier, ses fruits à blettir avant d’être consommés, sa croissance lente… Autant de raisons qui l’ont écarté des vergers modernes. Mais à y regarder de plus près, c’est justement ce profil discret qui séduit aujourd’hui les jardiniers en quête de simplicité.

Le néflier pousse sans se presser, ne tombe pas malade au premier coup de chaud, et résiste là où d’autres jettent l’éponge. Il supporte les hivers rigoureux comme les étés secs, sans exiger de soins constants. Et surtout, il produit généreusement, même dans un coin de jardin qu’on n’arrose presque jamais.

Un fruitier qui produit tard, quand les autres s’essoufflent

Contrairement à la majorité des fruitiers classiques, le néflier fructifie en fin de saison. Ses fruits ne sont bons qu’après les premières gelées, quand ils deviennent brunâtres et moelleux : on dit qu’ils “blettissent”. C’est ce moment précis qui déclenche leur richesse aromatique, entre pomme cuite et coing épicé. Cette particularité fait du néflier un vrai joker pour prolonger les récoltes et mettre de la nouveauté sur les tables d’octobre et novembre.

« Dans mon potager partagé, c’est le seul arbre qui nous donne encore quelque chose en novembre. Et sans qu’on ait jamais eu à traiter ou arroser », raconte Léa, jardinière urbaine à Tours. « On l’a planté il y a quatre ans, un peu par curiosité. On ne pensait pas en tirer autant. Aujourd’hui, tout le monde veut ses nèfles. »

Faut-il tailler ou traiter le néflier ?

Peu. Voire pas du tout. Le néflier n’a pas les exigences d’un pommier moderne. Une taille légère en fin d’hiver pour aérer le centre de l’arbre suffit largement. Il n’a pas besoin de traitement fongicide ou insecticide : sa rusticité naturelle lui permet de traverser les saisons sans intervention. C’est l’un des rares fruitiers encore capables de vivre sans traitement en climat tempéré.

« Si vous avez un sol mal drainé ou que votre verger est souvent dans le brouillard, évitez cependant de le planter en fond de jardin : il tolère l’humidité, mais préfère l’air libre », recommande Marc, arboriculteur bio en Dordogne. Ce détail simple peut faire la différence entre un arbre qui stagne et un arbre qui donne 10 à 15 kg de fruits chaque automne.

Comment cuisiner les nèfles du néflier ?

Les fruits du néflier ne sont pas très engageants au premier abord, surtout pour ceux qui n’y ont jamais goûté. Mais après quelques jours de blettissement à l’air libre, leur chair devient sucrée, presque caramélisée. Les nèfles peuvent alors se déguster à la petite cuillère, en gelée, en pâte de fruits, ou même intégrées dans des chutneys maison. Leur goût surprend et intrigue, surtout auprès des enfants qui s’amusent à les découvrir.

Peut-on planter un néflier en ville ou sur une terrasse ?

Oui, à condition d’avoir un contenant assez profond et une bonne exposition. Certaines variétés à petit développement (comme la variété ‘Nottingham’) se prêtent bien à la culture en bac. Un peu de compost au fond, un paillage en été, et c’est tout ce qu’il demande. Il poussera lentement, mais fidèlement.

Dans un jardin de banlieue ou un verger amateur, il s’intègre facilement aux côtés d’autres fruitiers plus connus, apportant diversité et robustesse. Et une fois installé, il peut rester productif pendant plusieurs décennies.

Envie d’un verger plus simple, plus rustique ?

Le néflier ne remplacera pas tous vos arbres. Mais il peut les compléter de manière intelligente, en apportant ce que les autres n’offrent pas : une récolte tardive, une culture sans effort, un fruit qui fait parler et partage. Si vous cherchez un a

Mis à jour le 23 septembre 2025

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Michel Dupont est un expert passionné en agriculture durable et fondateur de EcoleDagriculture.fr, une plateforme éducative innovante dédiée à la formation et au développement des compétences dans le secteur agricole. Retrouvons-nous sur : 👉 notre page Facebook ! Et partagez nos articles, commentez, c’est le meilleur moyen de nous soutenir !

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