5 minutes et une pelle : ce geste en août protège vos fruitiers jusqu’à l’hiver

Vous avez des arbres fruitiers et vous redoutez chaque fin d’été ? Les feuilles qui flétrissent, les fruits qui tombent prématurément, et surtout ces hivers secs qui affaiblissent durablement vos plantations ? Si vous n’agissez pas maintenant, à la fin du mois d’août, vous risquez de voir vos efforts réduits à néant. Pourtant, une méthode simple, qui ne prend que quelques minutes, peut faire toute la différence pour garder vos fruitiers en bonne santé pendant toute la saison froide.

C’est un geste accessible à tous, sans technologie, sans produits chimiques, juste avec un outil de base : une pelle. Et les résultats peuvent être bluffants, y compris dans les vergers amateurs.

Pourquoi les fruitiers souffrent dès la fin de l’été

Contrairement à ce que l’on croit souvent, ce n’est pas l’hiver qui met le plus en danger un arbre fruitier, mais la transition entre la fin de l’été et l’automne. À ce moment-là, les arbres doivent gérer deux tâches complexes en parallèle : terminer la maturation des fruits et commencer à constituer leurs réserves pour l’hiver. Le tout dans un contexte de sécheresse et de températures instables, souvent aggravé par les épisodes de canicule ou les écarts thermiques jour/nuit.

Un sol sec, surtout en surface, limite fortement l’activité racinaire. Résultat : les arbres puisent mal l’eau et les nutriments, les fruits se fendent ou tombent, et l’organisme global de l’arbre entre en stress. Ce stress peut avoir des conséquences visibles dès l’hiver suivant, avec une moindre résistance au froid, des bourgeons affaiblis, et un redémarrage compliqué au printemps.

Le berm circulaire : une rigole efficace pour capter l’eau

Le berm circulaire est une solution de terrain, simple mais redoutablement efficace. Il s’agit de creuser un petit fossé en cercle autour de l’arbre, au niveau de la projection des branches au sol. C’est là que se trouvent les racines les plus actives, celles qui absorbent le plus d’eau et de nutriments. En creusant une rigole de 10 à 15 cm de profondeur et de 20 à 30 cm de largeur, vous créez une zone de collecte pour chaque arrosage ou pluie tardive.

L’eau ne ruisselle plus, elle s’infiltre lentement. Elle reste disponible plus longtemps, pénètre en profondeur, et humidifie là où les racines en ont besoin. Le berm peut également être garni de matière organique – paillis, feuilles mortes, copeaux – pour encore mieux conserver l’humidité et favoriser la vie microbienne du sol.

Ce que vous gagnez concrètement en 5 minutes de travail

Le temps d’action est court, mais les effets sont durables. En fin d’été, installer un berm autour de chaque fruitier améliore leur résistance au froid, limite les pertes de fruits, et prépare les racines à affronter un hiver plus sec. Ce geste est particulièrement bénéfique pour les jeunes arbres (moins de 5 ans) ou ceux greffés sur des porte-greffes vigoureux, qui ont besoin d’un sol fonctionnel et vivant pour bien s’implanter.

Un simple témoignage d’un utilisateur du forum Permies illustre parfaitement les effets : après avoir perdu plusieurs arbres chaque hiver, il a commencé à combiner arrosage hivernal léger et berms circulaires. Il est passé à moins d’un arbre perdu sur 200. Ce n’est pas de la théorie, c’est du vécu.

“Si vous laissez la terre nue et dure en septembre, vous préparez vos arbres à lutter seuls tout l’hiver.”

Le bon moment pour agir, c’est maintenant

Fin août, la terre est encore chaude, les pluies de rentrée arrivent souvent en septembre, et les arbres sont encore en activité. C’est le moment idéal pour que le berm commence à fonctionner. En retardant ce geste, vous laissez l’eau repartir en surface, vous favorisez les fentes de fruits, les blessures sur le tronc, et vous exposez vos arbres aux maladies fongiques. Un sol vivant et hydraté est votre meilleure assurance pour un verger pérenne.

Précautions à connaître avant de creuser

Ne creusez jamais trop près du tronc : le collet de l’arbre doit rester bien dégagé, pour éviter tout risque de pourriture. Le berm doit suivre la ligne de la couronne, c’est-à-dire là où tombent naturellement les gouttes de pluie depuis les branches. Si votre sol est très compact, vous pouvez casser légèrement la croûte en fond de rigole pour améliorer l’infiltration. Et si vous êtes en climat très sec, ajouter quelques pierres plates dans le berm peut aider à capter l’humidité nocturne.

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Enfin, pensez à vérifier le bon écoulement de l’eau : une rigole mal inclinée peut faire stagner l’eau du mauvais côté. Une légère levée de terre sur le bord extérieur suffit à maintenir l’eau dans le berm.

Ce geste simple devient une habitude payante

Faire un berm, c’est moins une corvée qu’un réflexe à adopter en fin d’été. Une fois que vous avez vu les effets sur un arbre – reprise plus rapide au printemps, meilleure tenue des fruits, moins de maladies – vous aurez envie de le faire systématiquement. Et vous n’aurez plus besoin de chercher des solutions compliquées pour « rattraper » un arbre affaibli en sortie d’hiver. C’est le genre de geste qui, fait au bon moment, change la suite de la saison.

Mis à jour le 28 août 2025