Les jardiniers le savent : l’été ne ressemble plus à ce qu’il était. Ces dernières années, les coups de chaud dépassent souvent les 35 °C dès la fin juin, et la terre, au lieu de nourrir, semble littéralement rejeter toute tentative de culture. On arrose, on tente de biner, mais tout reste sec, dur comme de la pierre dès midi. Même sous un paillage classique, la température du sol grimpe dangereusement, laissant peu de chances aux jeunes plants.
Cette situation n’est pas simplement désagréable. Elle est frustrante, coûteuse, et pour certains maraîchers amateurs, décourageante. Car que faire quand même les tomates flétrissent à peine repiquées, ou que les graines de courgettes ne lèvent plus ?
Le plus insidieux, c’est que certains paillages pourtant recommandés ne jouent plus leur rôle. La paille sèche s’envole ou chauffe, le plastique transforme les planches en plaques brûlantes. Il reste pourtant un matériau, souvent méconnu ou mal utilisé, qui parvient encore à maintenir une fraîcheur réelle, même par 38 °C à l’ombre.
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Pourquoi les paillages classiques ne suffisent plus face aux vagues de chaleur
Les paillages ont toujours été vantés pour leurs capacités à limiter l’évaporation et à réguler la température du sol. Mais ces fonctions sont mises à rude épreuve depuis que les épisodes de canicule s’intensifient. Avec un sol qui monte facilement à 45 °C en surface, certaines matières comme la paille ou le chanvre n’isolent plus assez. Pire encore, les tontes de gazon fraîches ou mal séchées peuvent dégager de la chaleur en se décomposant, aggravant la situation.
Même les paillages minéraux, souvent utilisés dans les jardins secs, peuvent poser problème. La pouzzolane ou les graviers, s’ils conservent l’humidité, stockent aussi la chaleur le jour pour la relâcher la nuit, ce qui perturbe les cycles des plantes.
Quel est ce paillage qui garde la fraîcheur même sous 38 °C ?
Il s’agit du bois raméal fragmenté, plus connu sous le nom de BRF. Contrairement aux idées reçues, ce paillage ne se contente pas de protéger la terre : il la transforme. En paillis épais, d’au moins 10 à 15 centimètres, le BRF formé à partir de jeunes rameaux (et non de troncs) joue un rôle double : isolant thermique et régulateur d’humidité.
Quand les températures grimpent, le sol reste meuble en dessous, à peine tiède, même en pleine exposition. Cette capacité provient de la structure du BRF, très aérée, qui ralentit fortement l’échauffement du sol tout en laissant passer l’eau. Et contrairement aux paillages secs qui peuvent repousser l’humidité, le BRF l’absorbe, la retient, puis la restitue doucement.
“Avec 15 cm de BRF, la terre restait fraîche à midi alors qu’il faisait 37 °C dehors. On enfonce le doigt sans résistance, c’est comme une éponge”, témoigne Gérard, jardinier amateur à Béziers.
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Faut-il craindre la faim d’azote avec le BRF ?
Oui, mais seulement si on l’utilise à la légère. Le BRF n’est pas un paillage anodin. Mal utilisé, notamment lorsqu’il est frais ou issu de bois trop durs, il peut provoquer un phénomène bien connu : la faim d’azote. Cela signifie que les micro-organismes, en décomposant ce matériau riche en carbone, vont temporairement capter l’azote du sol, au détriment des plantes.
La solution ? Appliquer le BRF uniquement en surface, jamais enfoui, et sur des zones déjà amendées ou bien nourries. On peut aussi l’associer à un apport de compost ou de fumier bien mûr pour équilibrer le rapport carbone/azote.
“Ne faites jamais l’erreur de pailler avec du BRF broyé de vieux troncs : vous bloqueriez la croissance pendant des semaines. Il faut du rameau, du jeune, du vivant !”, prévient un membre du forum Fous de Palmiers.
Comment utiliser le BRF pour planter même pendant la canicule ?
Le secret, c’est l’anticipation. Le BRF ne se pose pas sur un sol froid ou humide. Il est bien plus efficace s’il est installé à la fin du printemps, quand le sol commence à se réchauffer. On l’étale sur une couche généreuse, au moins 10 cm, sur une terre préalablement arrosée ou légèrement griffée.
Ensuite, quand vient le moment de planter – même en juillet –, il suffit d’écarter le paillage pour mettre les jeunes plants en place, puis de le ramener doucement autour. Le sol en dessous reste frais, meuble, et l’arrosage s’avère bien plus efficace.
Pour les semis, on peut laisser une bande découverte, ou opter pour un paillage mixte (BRF + paille fine) afin de faciliter la levée tout en gardant l’humidité.
Et si on testait chez soi dès cet été ?
Le BRF ne fait pas tout, mais c’est l’un des rares paillages capables de maintenir une vraie fraîcheur même pendant les semaines les plus éprouvantes. Il demande un peu de préparation, une bonne matière première et quelques essais, mais les résultats parlent d’eux-mêmes.
Et vous, avez-vous déjà testé le BRF en plein été ? Quelle matière vous a le plus surpris en période de canicule ? Partagez vos retours ou astuces en commentaire, votre expérience peut sauver les récoltes d’un autre jardinier.
Mis à jour le 10 juillet 2025
