Fin d’été, chaleur persistante, lumière abondante. Les jardiniers aguerris le savent : août est un mois clé pour multiplier ses plantes. Mais encore faut-il savoir où installer ses boutures pour qu’elles prennent racine efficacement. Car à cette période, un simple excès de soleil, une mauvaise exposition ou un substrat trop sec peuvent anéantir la reprise.
Le problème n’est pas de bouturer, c’est de choisir le bon endroit. Terrasse, potager, salon lumineux : chaque espace peut devenir un micro-laboratoire à condition de l’adapter aux plantes concernées. L’enjeu ? Offrir aux boutures un équilibre subtil entre lumière, chaleur douce, humidité maîtrisée et protection contre les chocs.
Voici comment tirer le meilleur de ces trois lieux stratégiques pour réussir vos boutures d’août, selon la nature des végétaux et votre contexte climatique.
Sommaire
Pourquoi août est une fenêtre idéale pour bouturer ?
Août marque le début de la maturation des rameaux. Les tiges deviennent semi-ligneuses : ni trop tendres, ni encore dures. C’est la phase idéale pour que les cellules se différencient en racines, surtout avec les températures encore élevées et les jours suffisamment longs.
Les tissus semi-aoûtés, caractéristiques de ce moment, offrent un enracinement plus stable que les tiges herbacées du printemps. En outre, l’air chaud accélère la formation des radicelles si l’humidité est bien maintenue.
Quelle exposition pour quelles boutures ?

L’enracinement dépend directement du microclimat. Chaque plante a ses exigences, et le lieu d’installation des boutures peut faire la différence entre reprise rapide et flétrissement.
Sur la terrasse : pour les méditerranéennes et les ligneuses
La terrasse, surtout si elle est abritée, est l’endroit rêvé pour bouturer les arbustes résistants à la sécheresse ou originaires de climats chauds.
Romarin, lavande, santoline, sauge officinale, olivier : ces plantes apprécient la lumière intense mais demandent une humidité localisée au niveau du substrat. Le pot doit être ombré, le haut du plant à la lumière vive mais non brûlante. Installer un voile d’ombrage ou utiliser une caisse en bois avec couvercle ajouré permet de conserver chaleur et humidité sans excès.
“La reprise des boutures méditerranéennes est spectaculaire quand elles sont posées sur une dalle chaude mais protégées du soleil direct par un grillage ou un treillis.”
Dans le potager : pour les aromatiques et les vivaces alimentaires
Le potager offre un sol vivant et frais, idéal pour certaines boutures de plantes comestibles. C’est le cas des menthes, estragons, ciboulettes, livèches, mais aussi des framboisiers ou des fraisiers qui se bouturent par marcottage ou division.
Installer les boutures à la mi-ombre (sous un tunnel ouvert ou à l’arrière d’un rang de tomates) permet de maintenir l’humidité du sol. Le sol doit être bien ameubli, enrichi en compost mûr, et légèrement paillé pour éviter l’évaporation. Les jeunes racines bénéficient alors d’un ancrage naturel et d’une intégration rapide dans la vie microbienne du sol.
“Un rang d’estragon bouturé entre deux planches de légumes à croissance lente donne une reprise plus rapide que sous châssis, car le sol reste vivant.”
Dans le salon ou la véranda : pour les plantes d’intérieur ou frileuses
Les boutures de plantes tropicales, d’intérieur ou gélives trouveront leur place dans une pièce lumineuse, à l’abri des courants d’air. Tradescantia, pothos, pilea, laurier-rose, lantana, géraniums odorants ou fuchsias s’y enracinent dans l’eau ou un terreau léger.
La lumière doit être abondante mais tamisée (voilage, store), la température stable autour de 20–24 °C. Un taux d’humidité suffisant est maintenu grâce à une mini-serre de fortune : sac congélation transparent perforé ou boîte en plastique retournée. Dans cette atmosphère protégée, les boutures développent leurs premières racines sans subir de stress thermique ou hydrique.
Comment assurer la reprise : substrat, coupe, surveillance
Quel que soit le lieu, le geste de bouturage doit rester précis : coupe nette juste sous un nœud, suppression des feuilles basses, éventuellement application d’hormone de bouturage. Le substrat, qu’il s’agisse de terreau universel, sable grossier ou perlite, doit être stérile, drainant, et humidifié avant plantation.
Les premiers jours sont cruciaux. Il faut maintenir une hygrométrie constante sans détremper le milieu. Le moindre dessèchement peut tuer la bouture. Une brumisation fine quotidienne suffit. Le pot doit être stable, sans secousses, et ombré aux heures chaudes.
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Vers septembre : observer, transplanter, protéger
Lorsque les premières racines sont visibles (résistance au léger tirage, ou apparition dans les trous de drainage), il est temps de repiquer. Les boutures en pot seront placées en godet individuel, celles en pleine terre recevront une protection hivernale (paillage, cloche, voile).
Les boutures d’intérieur pourront être gardées en pot tout l’hiver, avec lumière artificielle si besoin, avant d’être rempotées au printemps suivant.
Mis à jour le 6 août 2025