Publié par Michel

Pourquoi vos tomates restent vertes en septembre ? Parce que vous n’avez pas fait ça en août

7 août 2025

Pourquoi vos tomates restent vertes en septembre ? Parce que vous n’avez pas fait ça en août
Pourquoi vos tomates restent vertes en septembre ? Parce que vous n’avez pas fait ça en août

Tout allait pourtant bien. Le plant de tomate débordait de vigueur, les fleurs se sont succédé dès juin, et les fruits se sont formés sans difficulté. Début août, il y en avait partout : des grappes pleines, charnues, promesses d’une récolte juteuse. Puis août est passé. Les tomates ont grossi… mais pas mûri. Et maintenant, septembre arrive, les nuits fraîchissent, la lumière baisse, et les fruits restent désespérément verts.

Ce scénario est plus fréquent qu’on ne le pense. Ce n’est pas un manque d’eau, ni une variété capricieuse, ni une erreur d’engrais. C’est souvent simplement un geste oublié, ou fait trop tard. Une intervention de quelques secondes, à faire entre le 5 et le 20 août, qui fait toute la différence entre des tomates mûres et sucrées… ou des fruits durs à cueillir avant les premières gelées.

Ce geste, c’est l’étêtage. Et si vous ne l’avez jamais entendu mentionner ou si vous avez toujours hésité à le pratiquer, c’est peut-être ce qui empêche vos tomates de rougir.

Pourquoi certaines tomates ne mûrissent pas même si elles sont bien formées ?

La tomate est une plante indéterminée, c’est-à-dire qu’elle pousse tant qu’elle peut. Tant qu’il y a de la lumière, de la chaleur et de l’eau, elle continuera à produire des fleurs, puis des fruits… et à allonger ses tiges. C’est une stratégie naturelle : maximiser la reproduction.

Mais pour le jardinier, cette stratégie devient un piège. En août, les jours raccourcissent, la température baisse doucement, et l’énergie de la plante se disperse. Elle continue de fleurir en haut, de faire des feuilles, de lancer de nouveaux fruits qui n’auront pas le temps de mûrir. Résultat : l’ensemble de la production ralentit, y compris celle des fruits formés en juillet qui auraient pu être prêts fin août.

À quel moment faut-il arrêter la croissance du plant ?

La réponse est simple : quand on veut que les tomates mûrissent, il faut dire à la plante d’arrêter de pousser. Et ce moment, c’est entre mi-août et fin août dans la majorité des régions tempérées. On coupe la tête du plant, c’est-à-dire l’extrémité de la tige principale, au-dessus du dernier bouquet floral qu’on souhaite garder.

Couper trop tôt (fin juillet, début août) peut limiter le potentiel du plant. Trop tard (début septembre), cela ne laisse pas assez de temps aux fruits pour murir naturellement. L’idéal est de viser juste après la formation des 4 à 6 premiers bouquets floraux, en fonction de la vigueur de la plante et du climat local.

« Une tomate qui reçoit moins de 6 heures de lumière directe par jour après l’étêtage aura du mal à rougir sans aide extérieure. Il vaut mieux intervenir tant que le soleil est encore généreux. »

Comment faire l’étêtage sans affaiblir la plante ?

L’étêtage est un geste simple mais qui nécessite un minimum de précision. Il suffit de repérer la dernière grappe de tomates qu’on veut garder, puis de couper la tige quelques centimètres au-dessus de celle-ci. Il ne faut pas supprimer de feuilles saines inutilement : ce sont elles qui nourrissent les fruits en cours de maturation.

En pot, l’effet est encore plus visible. Les racines sont limitées, l’espace restreint. La plante, privée de son élan vertical, concentre toute sa sève dans les fruits déjà installés. Et le résultat est généralement spectaculaire : en dix jours, les tomates prennent de la couleur, le goût se concentre, la plante respire.

Est-ce que ça fonctionne vraiment ?

Chez certains jardiniers, c’est devenu une habitude qu’on ne remet plus en question. Claude, retraité en Vendée, le fait chaque année : « Je n’y croyais pas trop au début, mais après l’avoir fait un été sur la moitié de mes plants, j’ai vu la différence. Ceux que j’ai étêtés ont tout donné fin août. Les autres sont restés verts jusqu’en octobre, j’ai dû les finir dans un cageot à la cave. »

Dans les groupes de jardinage, les témoignages sont nombreux. Beaucoup évoquent une « seconde respiration » du plant après la coupe, comme si toute la plante se recentrait sur l’essentiel. Sur les balcons comme en serre, les résultats sont comparables.

Et si on ne l’a pas fait ? Est-ce trop tard ?

Si vous lisez ceci début septembre, il est encore possible de tenter l’étêtage tardif, mais les effets seront atténués. Vous pouvez aussi supprimer les fleurs en haut du plant, qui n’ont aucune chance d’aboutir, et enlever quelques feuilles superflues pour dégager la lumière autour des fruits. Le stress léger provoqué par la coupe ou la défoliation peut parfois accélérer légèrement la maturation. Mais rien ne remplace le bon geste fait au bon moment.

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Faut-il le faire chaque année ?

Pas nécessairement, surtout si l’automne est doux ou que vous avez une serre. Mais si vous cultivez en pleine terre ou en pot sur un balcon, et que vous ne voulez pas courir après les tomates vertes à faire mûrir dans du papier journal fin septembre… alors oui, c’est un geste simple qui peut devenir une habitude gagnante. Comme un signal clair envoyé à la plante : stop, maintenant, on termine ce qui est commencé.

Et vous ? Est-ce que vous étêtez vos tomates en août ? Est-ce que ça a changé quelque chose dans vos récoltes ? Vos retours d’expérience sont les bienvenus en commentaire.

Mis à jour le 7 août 2025

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Michel Dupont est un expert passionné en agriculture durable et fondateur de EcoleDagriculture.fr, une plateforme éducative innovante dédiée à la formation et au développement des compétences dans le secteur agricole. Retrouvons-nous sur : 👉 notre page Facebook ! Et partagez nos articles, commentez, c’est le meilleur moyen de nous soutenir !

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