Il y a ce moment précis, au cœur d’octobre, où l’on s’arrête devant la jardinière. Les fleurs de cyclamen, si fières encore il y a quinze jours, pendent mollement. Les feuilles jaunissent, les tiges s’affaissent comme fatiguées du changement de saison. Le regard se baisse, on hésite : trop d’eau ? pas assez ? Faut-il arracher, remplacer, ou attendre que la nature décide ?
Ce que vous voyez n’est pas une fatalité. C’est un message silencieux : le cyclamen étouffe. Et ce que vous allez faire dans les deux prochaines minutes déterminera s’il refleurira ou non avant l’hiver.
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Le faux coupable : ce n’est pas le froid, c’est l’eau
Le cyclamen n’a jamais craint l’automne. Ce qu’il redoute, c’est la stagnation. Quand les pluies se succèdent et que les nuits se rafraîchissent, la terre garde l’humidité. Sous la surface, le bulbe gonfle d’eau, l’air ne circule plus, et la pourriture s’installe sans un bruit. Le jaunissement est le premier signe d’asphyxie. À ce stade, tout peut encore se jouer.
Beaucoup accusent le froid ou l’âge de la plante. En réalité, le problème est plus simple : un excès d’attention. On arrose “pour bien faire”, alors que la terre n’a plus soif. Et c’est ce geste de trop, ce verre d’eau inutile, qui met le bulbe en danger.
« Un cyclamen préfère avoir un peu soif qu’un pied dans la boue. Une journée de trop dans une soucoupe pleine d’eau peut suffire à le condamner. »
Le geste de deux minutes qui sauve tout
Approchez la main. Touchez la terre. Si elle est encore fraîche, n’arrosez pas. Si elle colle un peu aux doigts, arrêtez tout. C’est le signal. Ce contrôle tactile, anodin en apparence, sauve plus de cyclamens que n’importe quel engrais.
Ensuite, surélevez le pot : deux cales, un morceau de brique, une grille, peu importe. L’essentiel est que l’air passe dessous. Vous venez d’empêcher la stagnation. En quelques jours, les feuilles cessent de jaunir, les nouvelles pousses se redressent. Le cycle reprend.
Les secrets des jardiniers du monde entier
Sur les forums horticoles, de l’Angleterre au Canada, les passionnés s’accordent sur un point : c’est le bon drainage qui fait la différence. Certains trempent le pot dans l’eau pendant vingt minutes, juste le temps que la terre absorbe l’humidité par capillarité. D’autres jurent par le pot en terre cuite non vernissé, capable d’évacuer l’excès d’eau naturellement. Le principe reste le même : de l’humidité, oui, mais sans confinement.
Quand les feuilles jaunissent déjà, les plus aguerris coupent net la fertilisation. On laisse le cyclamen respirer, se régénérer. Dès les nouvelles pousses, on reprend doucement les apports. C’est un cycle d’alternance, un rythme qu’il faut apprendre à lire plutôt qu’à forcer.
Un autre réflexe partagé : ne jamais arroser le cœur de la plante. Verser l’eau sur le collet, là où naissent les tiges, c’est comme verser un seau sur une cheminée : la flamme s’éteint. L’eau doit glisser sur la terre, pas s’y accumuler.
Quand la plante respire à nouveau
Une fois le drainage rétabli, laissez la motte sécher doucement. Ne cherchez pas à “rattraper” les feuilles jaunes : retirez-les simplement à la base. Ce nettoyage empêche les champignons de s’étendre et redonne de la lumière au cœur de la plante. Dans une semaine, de petites tiges serrées émergent, plus vertes, plus compactes. Le cyclamen s’offre une seconde naissance.
Pour l’aider, recréez son environnement naturel : un sol léger, aéré, mêlant terreau et gravier grossier. Évitez les matières organiques trop riches qui retiennent l’eau. Si le pot reste dehors, regroupez plusieurs plantes ensemble sur une planche isolante : cette proximité crée un microclimat protecteur contre le gel, sans bloquer la respiration du sol.
Le dernier détail qui change tout
Un paillage léger peut transformer l’apparence et la santé du pot. Copeaux de bois clair, coques de cacao, gravillons fins : le paillage limite les éclaboussures, stabilise la température et garde les racines au sec tout en douceur. Il suffit d’une fine couche pour faire la différence.
Ce détail très important a séduit nos lecteurs : Où planter votre cyclamen pour qu’il refleurisse année après année ?
Et vous, quel geste a sauvé vos cyclamens ?
Chaque main de jardinier a sa propre mémoire : certains laissent leurs pots dehors jusqu’à la neige, d’autres rentrent tout au premier gel. Vous avez peut-être trouvé, vous aussi, cette juste mesure entre soin et patience. Racontez-la. C’est souvent dans le geste le plus discret que naît le jardin le plus vivant.
Mis à jour le 16 octobre 2025
2 réponses
Comment faire quand ils sont en pleine terre et qu’il pleut
S’il pleut souvent, ameublissez légèrement la terre pour qu’elle respire et ajoutez un peu de gravier ou de sable grossier au pied pour améliorer le drainage. Le plus important, c’est d’éviter que l’eau stagne autour du bulbe.