Publié par Michel

Pourquoi octobre n’est pas trop tard pour multiplier vos hibiscus

29 septembre 2025

hibiscus
hibiscus

Le regard se pose sur l’hibiscus encore en fleurs, mais déjà l’air se rafraîchit, les journées raccourcissent et l’idée s’impose : la saison du bouturage serait-elle passée ? Beaucoup de jardiniers rangent déjà leur sécateur, persuadés qu’il est trop tard pour tenter l’expérience. Pourtant, il existe une marge de manœuvre. Octobre n’offre pas les conditions faciles de l’été, certes, mais il ouvre une autre voie : celle d’un bouturage plus lent, plus discret, presque hivernal, qui prépare en silence les jeunes plants du printemps prochain.

Pourquoi bouturer l’hibiscus en octobre semble compliqué

L’hibiscus vit au rythme des saisons. En automne, ses rameaux s’endurcissent : on dit qu’ils lignifient. Cette transformation naturelle annonce la mise au repos de la plante. Pour le jardinier, cela veut dire que les tissus sont moins prompts à produire des racines et que les hormones de croissance circulent moins activement. Les boutures, qui reprenaient facilement en juin ou juillet, deviennent soudain plus capricieuses. Les jours plus courts ajoutent un autre défi : moins de lumière pour alimenter le processus d’enracinement. À l’extérieur, les nuits fraîches, parfois déjà proches de zéro, menacent de condamner tout essai.

Les risques si vous attendez le printemps

Reporter la multiplication à l’année suivante paraît simple, mais c’est se priver de plusieurs mois d’avance. Au printemps, les rameaux seront frais et souples, mais vos nouvelles plantes auront toute la saison à rattraper. Elles ne fleuriront peut-être pas avant l’été suivant. Octobre, malgré ses contraintes, permet de lancer un cycle invisible : celui d’une préparation lente, où les racines se développent à l’abri pendant que le jardin s’endort. C’est un pari sur le temps long, mais un pari qui paie pour ceux qui savent créer les bonnes conditions.

Comment réussir le bouturage d’hibiscus en automne

hibiscus rouge

La clé, en octobre, est de changer de terrain de jeu. La pleine terre n’est plus adaptée. Les boutures doivent être prélevées sur des rameaux de l’année, encore verts au sommet mais déjà durcis à la base. Ces tiges dites semi-aoûtées offrent un équilibre : assez jeunes pour raciner, assez solides pour supporter l’hiver. Une fois coupées à 10–12 cm, elles sont débarrassées de leurs feuilles inférieures, légèrement poudrées d’hormone d’enracinement et placées dans un mélange très léger de sable et de tourbe ou de perlite. Le pot n’attend pas dehors : il rejoint un espace clair, hors gel, où la température reste douce, autour de 18–20 °C.

Avertissement : un excès d’eau à cette saison est l’ennemi n° 1 des boutures. Le sol détrempé entraîne la pourriture bien plus vite qu’en été. Mieux vaut un léger manque d’humidité qu’un substrat asphyxié : l’arrosage doit rester mesuré, régulier mais parcimonieux.

Un hiver à l’abri pour un printemps généreux

Ce travail en pot sous abri change la donne. En serre froide, sous un simple voile ou même derrière une fenêtre lumineuse, la bouture continue de vivre, lentement. L’enracinement n’est pas immédiat : parfois six à huit semaines sont nécessaires, contre trois ou quatre en été. Mais lorsque le printemps reviendra, les racines seront déjà en place. Le jeune hibiscus pourra alors être rempoté ou installé au jardin, avec un temps d’avance sur tout semis ou bouturage de mai. C’est la différence entre une plante prête à pousser et une autre qui commence tout juste son parcours.

L’expérience des jardiniers qui ont tenté le coup

Ceux qui pratiquent ce bouturage d’automne en parlent souvent comme d’un geste de patience. Un jardinier de Charente évoquait récemment ses hibiscus syriacus : « J’ai prélevé des tiges en octobre et je les ai mises en pot sous châssis. Au printemps, la moitié avait repris, ce qui suffisait pour renouveler ma haie. » D’autres, habitués au tropical rosa-sinensis, confient que l’intérieur lumineux et tempéré est leur meilleur allié. Tous soulignent la même idée : ce n’est pas un miracle, mais une stratégie pour gagner du temps, et parfois sauver un pied avant l’hiver.

À vous de jouer avec le calendrier

Octobre n’est pas la période la plus confortable pour multiplier les hibiscus, mais ce n’est pas non plus une impasse. C’est une invitation à travailler autrement, avec plus de précautions, plus de lenteur, et l’envie de voir surgir, au printemps, des jeunes plants issus de vos propres rameaux. Avez-vous déjà tenté le bouturage d’hibiscus en automne ? Partagez vos réussites ou vos échecs en commentaire : ce sont souvent ces retours qui aident les autres jardiniers à se lancer.

Mis à jour le 29 septembre 2025

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Michel Dupont est un expert passionné en agriculture durable et fondateur de EcoleDagriculture.fr, une plateforme éducative innovante dédiée à la formation et au développement des compétences dans le secteur agricole. Retrouvons-nous sur : 👉 notre page Facebook ! Et partagez nos articles, commentez, c’est le meilleur moyen de nous soutenir !

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