Chaque année, les rosiers amateurs fleurissent… mais rarement comme ceux qu’on voit dans les jardins d’exposition ou chez certains passionnés. Là-bas, les fleurs sont massives, parfaitement formées, portées par des tiges solides. Pourtant, ils n’utilisent pas forcément d’engrais miracle. Leur secret ? Un geste de taille, à faire en ce moment précis, début juin, quand les bourgeons floraux commencent à se développer : l’ébourgeonnage sélectif.
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Le problème : trop de bourgeons = fleurs plus petites
Sur un rosier, chaque tige peut produire plusieurs bourgeons floraux. Si on les laisse tous pousser, la plante répartit son énergie entre eux. Résultat : des fleurs plus nombreuses, mais moins grandes, parfois déformées, souvent fragiles.
Le rosier ne fait pas la différence entre qualité et quantité. C’est à vous de la faire.
Pourquoi ce geste change tout pour vos roses
L’ébourgeonnage sélectif permet de canaliser toute la vigueur de la plante vers un seul bouton, le plus prometteur. Le rosier concentre alors ses ressources (sève, minéraux, eau) pour donner une fleur spectaculaire au lieu de plusieurs petites.
C’est cette technique que les professionnels appliquent systématiquement sur les rosiers hybrides de thé ou anglais, ceux qui sont faits pour la floraison isolée.
Comment pratiquer l’ébourgeonnage, étape par étape
Sur chaque tige florale en formation, observez bien. Vous verrez en général :
- Un bourgeon terminal, souvent au centre et un peu plus développé
- Deux à trois bourgeons secondaires autour, légèrement en retrait
Il faut alors supprimer délicatement les bourgeons latéraux, avec l’ongle du pouce ou un petit sécateur propre. Ne touchez pas au bourgeon principal : c’est lui qui portera la fleur.
Ce geste peut paraître contre-intuitif, mais il est d’une efficacité redoutable.
⚠️ « Un ébourgeonnage mal fait peut priver le rosier de floraison sur toute une tige. N’intervenez que si les bourgeons sont bien visibles, jamais à l’aveugle. »
Quand faire ce geste pour qu’il soit efficace ?
Début juin est la période idéale : les tiges sont déjà bien formées, les bourgeons sont visibles mais encore jeunes.
Attendez un jour sec, de préférence le matin, et n’arrosez pas juste après l’intervention. Cela limite les risques d’infection par la plaie.
Quels types de rosiers sont concernés par cette technique ?
Ce taillage ne fonctionne pas sur tous les rosiers. Il est particulièrement adapté aux :
- Rosiers à grandes fleurs (hybrides de thé, rosiers anglais)
- Rosiers destinés à la coupe ou à l’exposition
- Rosiers à floraison unique par tige
En revanche, ne faites pas ce geste sur les rosiers à fleurs en grappes, couvre-sols, miniatures ou anciens à floraison foisonnante. Cela risquerait de déséquilibrer la plante.
Ce que vous pouvez attendre après l’ébourgeonnage
Après 3 à 4 semaines, la fleur issue du bourgeon conservé va se développer plus largement que les autres. Son diamètre sera souvent plus important de 30 à 50 %, avec une tenue plus longue et une meilleure résistance au vent ou à la pluie.
C’est aussi un bon moyen de repérer les tiges les plus vigoureuses, pour de futures sélections.
⚠️ « Ne pratiquez jamais l’ébourgeonnage si votre rosier est jeune, fatigué ou en sol trop sec. Ce geste demande de l’énergie à la plante : elle doit être en forme. »
Un geste simple, mais encore trop peu pratiqué dans les jardins
Ce petit taillage, méconnu des débutants, change complètement l’apparence d’un rosier. Il ne demande ni matériel sophistiqué, ni produits chimiques, juste un peu d’observation et de précision. C’est ce qui fait la différence entre un rosier amateur et un rosier digne d’un jardin de concours.
Et c’est maintenant, début juin, que ce geste fait toute la différence.
Mis à jour le 3 juin 2025