Les haies, c’est un peu comme les cheveux : si on les coupe au mauvais moment, on peut ruiner des mois de pousse. Beaucoup pensent qu’un bon coup de taille en plein été est idéal. Soleil, chaleur, outils sortis du garage… et hop, les branches volent. Mais cette habitude est loin d’être anodine. Elle peut affaiblir vos plantes, faire fuir la biodiversité et même compromettre la floraison de l’année suivante.
Le vrai souci, c’est que l’été n’est pas tendre avec les végétaux. Sous le soleil brûlant, les haies entrent souvent en stress hydrique, surtout après plusieurs semaines sans pluie. Une taille sévère à ce moment-là, et c’est la double peine : moins de feuillage pour se protéger et moins de réserves pour se régénérer. Résultat : au lieu de repartir de plus belle, votre haie décline.
À l’inverse, septembre offre un moment de répit. Les températures baissent doucement, l’humidité revient, la poussée de sève ralentit. C’est une fenêtre de tir parfaite, validée par des jardiniers aguerris et respectueuse du cycle naturel des plantes.
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Faut-il vraiment éviter de tailler ses haies en été ?
Oui, et pas seulement pour des raisons esthétiques. Pendant l’été, les arbustes sont en pleine croissance. Les tailler à ce moment revient à freiner brutalement leur développement. C’est aussi une période où la sève circule intensément, ce qui rend les coupes plus traumatisantes pour les branches.
Mais surtout, l’été coïncide avec la fin de la nidification. Entre mars et août, de nombreux oiseaux choisissent les haies pour se reproduire. Les déranger, c’est risquer de faire fuir les parents ou exposer les petits aux prédateurs. Ce n’est pas anodin. D’ailleurs, dans certaines régions agricoles, la taille des haies est même interdite entre le 1er mars et le 1er septembre.
Pourquoi septembre est le bon moment pour tailler ?
Septembre, c’est le mois de la transition. Les plantes ralentissent leur activité, les températures deviennent plus douces, et les pluies commencent à revenir. C’est aussi le moment où la nidification est terminée. Résultat : moins de stress pour vos haies, moins de danger pour les oiseaux.
Tailler à cette période permet de redonner une forme nette aux arbustes, de stimuler une ramification douce avant l’hiver, et surtout de préparer le terrain pour une belle reprise au printemps suivant. Les coupes sont mieux supportées, les plaies cicatrisent plus vite, et les branches ne repartent pas dans tous les sens.
« Un coup de taille en septembre, c’est comme une bonne coupe avant l’hiver : ça remet de l’ordre sans affaiblir la plante », résume Baptiste, jardinier-paysagiste depuis 15 ans dans la Drôme.
Quelles haies peut-on tailler à cette période ?
Toutes les haies ne réagissent pas de la même façon. Les espèces persistantes comme le laurier, le troène ou le cyprès supportent très bien une taille en septembre. Elles gardent leur feuillage en hiver et apprécient un petit rafraîchissement avant la mauvaise saison.
En revanche, attention aux haies fleuries. Les arbustes à floraison printanière forment leurs bourgeons juste après avoir fleuri, souvent dès la fin de l’été. Les couper maintenant reviendrait à sacrifier la floraison du printemps suivant. Une haie de forsythia ou de lilas taillée en septembre ne donnera rien de beau l’année d’après.
« Beaucoup coupent tout à l’automne en pensant bien faire. Et au printemps, ils se demandent pourquoi rien ne fleurit. Une taille mal placée, et c’est toute une saison perdue », prévient une technicienne d’espaces verts en Vendée.
Comment bien tailler en septembre ?
Tailler en septembre, oui, mais pas n’importe comment. Il vaut mieux éviter les coupes trop sévères : elles affaiblissent les arbustes face au gel. Privilégiez une taille douce, qui respecte la structure naturelle de la plante. Et si vous avez taillé au même endroit l’année précédente, pensez à varier légèrement la hauteur de coupe cette année. Cela permet d’éviter la formation de bois mort ou de zones trop denses, difficiles à régénérer.
Autre point souvent négligé : la sève. Même en septembre, certaines haies restent encore actives. Attendez que la montée de sève soit bien redescendue, surtout pour les jeunes plants ou les haies récemment replantées. Cela rend les coupes plus nettes et la cicatrisation plus rapide.
Enfin, nettoyez toujours vos outils avant de commencer. Cela limite la propagation des maladies d’un arbuste à l’autre. Et si possible, évitez les jours de pluie ou de gel précoce : l’humidité favorise les champignons et rend les plaies plus longues à refermer.
« Un taille-haie mal nettoyé peut faire plus de dégâts qu’une coupe ratée. C’est une des premières choses qu’on apprend en jardinage professionnel. »
Et si vous laissiez un coin sauvage ?
Ce n’est pas parce que vous taillez que tout doit être net. Un coin de haie laissé un peu plus dense, un tas de branchages volontairement oublié au pied d’un arbuste… ces petits gestes font la différence. Ils offrent des abris précieux pour les hérissons, les oiseaux ou les insectes utiles au jardin.
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Certains jardiniers expérimentés vont même plus loin : ils laissent un tiers de la haie non taillée chaque année, en alternant les zones. Cela permet à la fois de conserver une belle structure, et de maintenir un équilibre avec la faune locale.
« Un jardin impeccable, c’est bien. Un jardin vivant, c’est mieux », souffle un jardinier amateur croisé sur un forum de permaculture.
Et vous, vous taillez quand ?
Certains attendent les vacances, d’autres profitent d’un samedi ensoleillé… Mais la nature, elle, suit son propre rythme. Septembre est une invitation à ralentir, à observer, à intervenir au bon moment. La taille des haies, ce n’est pas juste une corvée d’entretien : c’est un geste d’accompagnement, presque un dialogue silencieux avec le végétal.
Vous avez déjà testé une taille de haie en septembre ? Vous avez remarqué une différence ? Partagez vos retours en commentaire : vos expériences enrichissent les nôtres.
Mis à jour le 10 septembre 2025