C’est l’un des cauchemars les plus tenaces du jardinier : le chiendent. Vous passez du temps à désherber, à retourner la terre, à arracher les touffes… et pourtant, quelques semaines plus tard, il est à nouveau là, comme si rien n’avait été fait. Ce sentiment d’impuissance est courant, car le chiendent ne se comporte pas comme une « mauvaise herbe » classique. Pour l’éliminer durablement, il faut comprendre comment il agit – et surtout, pourquoi les méthodes habituelles ne fonctionnent pas.
Heureusement, il existe une méthode naturelle, douce et efficace, qui ne demande ni produits chimiques ni efforts intensifs. Cette approche, utilisée avec régularité, permet de couper l’élan du chiendent à la racine. Littéralement.
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Pourquoi le chiendent repousse même après arrachage ?
Le chiendent rampant (Elymus repens) a une capacité de régénération impressionnante. Contrairement à une herbe que l’on coupe ou arrache facilement, il possède un réseau souterrain de rhizomes très fins, cassants et profondément ancrés. Lorsqu’on bêche ou qu’on désherbe en surface, on ne fait bien souvent que casser ces rhizomes. Chaque fragment restant dans le sol peut ensuite redonner naissance à une nouvelle plante. C’est ainsi que, malgré tous vos efforts, le chiendent revient inlassablement.
Il aime les sols nus, mal couverts, et profite des erreurs de jardinage comme le bêchage profond ou l’arrachage mal réalisé. Ce n’est donc pas qu’il est « indestructible », c’est qu’on lui crée involontairement les conditions idéales pour repartir.
Quelle est cette méthode naturelle qui l’empêche de repousser ?
La méthode la plus efficace pour affaiblir durablement le chiendent s’appelle l’occultation longue durée. Elle consiste à priver la plante de lumière pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, afin d’épuiser ses réserves et d’empêcher toute photosynthèse. Contrairement à l’arrachage, elle agit sur l’ensemble du réseau racinaire, même en profondeur.
Le principe est simple : on coupe le chiendent au ras du sol, puis on recouvre immédiatement la zone avec une bâche opaque ou un matériau naturel comme du carton épais. Cette couverture doit être hermétique à la lumière. En laissant le tout en place pendant au moins 2 à 3 mois (et encore mieux : tout l’hiver), on affaiblit considérablement le chiendent jusqu’à ce qu’il ne puisse plus repartir.
Attention : n’utilisez jamais de films transparents ou de paillis trop fins (comme de la tonte fraîche) pour cette méthode. La lumière filtrée suffit au chiendent pour repousser, parfois même plus vigoureusement.
Quand et comment mettre en place cette méthode ?
Le meilleur moment pour commencer une occultation est à la fin de l’été ou en automne, juste après avoir coupé le chiendent. Cela permet de laisser la bâche en place pendant tout l’hiver, une période où la plante est déjà affaiblie par le froid et la baisse de lumière naturelle. Mais il est tout à fait possible de commencer au printemps, dès que le chiendent commence à se développer.
L’important est de bien fixer la bâche ou le carton au sol, en veillant à ne laisser aucun passage de lumière. Une fois le délai écoulé, vous pouvez retirer la couverture, ratisser les restes de racines, puis semer un engrais vert ou pailler généreusement la zone pour éviter que le chiendent ne reprenne le dessus.
Comment empêcher définitivement son retour ?
Même après une occultation réussie, il reste essentiel de maintenir une couverture du sol. Le chiendent déteste la concurrence et l’ombre : plus votre sol est occupé par des plantes utiles (engrais verts, couvre-sols, cultures denses), moins il aura la place de revenir. Un paillage épais (paille, BRF, feuilles mortes) joue aussi un rôle essentiel : il bloque la lumière, maintient l’humidité et améliore la structure du sol.
De manière générale, évitez de trop retourner la terre en profondeur. Préférez des outils comme la grelinette, qui aèrent sans casser les rhizomes. Plus vous travaillez avec douceur et intelligence, moins le chiendent trouvera d’opportunités pour s’imposer.
Un jardin sans chiendent, c’est possible… avec de la méthode
Il n’est pas nécessaire d’arracher frénétiquement chaque tige pour venir à bout du chiendent. Ce qu’il faut, c’est changer de stratégie. En adoptant des gestes réfléchis, naturels et réguliers, vous pouvez épuiser peu à peu ses ressources et l’empêcher de se réinstaller. L’occultation est une méthode simple, accessible à tous, qui respecte le sol et vous libère durablement de cette herbe envahissante.
Avec un peu de patience et les bons réflexes, c’est votre jardin, et non plus le chiendent, qui prendra le dessus.
Mis à jour le 26 mars 2025