Chaque été, les jeunes pistachiers déploient des tiges fines, allongées, qui filent droit vers le ciel. À première vue, cette vigueur semble prometteuse. Mais au fil des semaines, ces pousses trop longues deviennent un vrai casse-tête : elles se courbent, gênent la lumière, et déséquilibrent toute la structure de l’arbre.
Le problème, c’est qu’en laissant ces tiges pousser librement jusqu’en septembre, on rate un moment décisif. Le pistachier, comme beaucoup d’arbres fruitiers à bois tendre, réagit très différemment selon le moment de la taille. Et août, contrairement aux apparences, n’est pas trop tard — c’est même la dernière fenêtre pour intervenir sans stresser l’arbre ou freiner sa mise à fruit.
C’est là qu’intervient un geste simple, mais décisif : le pincement des jeunes pousses. Ni une taille sévère, ni un élagage technique. Juste un petit geste bien ciblé qui change tout.
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Pourquoi pincer les jeunes pousses du pistachier en août ?
Les jeunes pousses du pistachier, lorsqu’elles dépassent les 70 ou 80 centimètres, deviennent rapidement un handicap. Trop souples, elles ploient sous leur propre poids, surtout en cas de vent ou après un arrosage. Cette inclinaison n’est pas anodine : elle dérègle l’architecture de l’arbre, favorise l’enchevêtrement des rameaux, et crée des zones d’ombre à l’intérieur de la couronne.
En plein été, l’arbre concentre encore son énergie dans la croissance végétative. Les nouvelles tiges, riches en sève, sont faciles à guider. Attendre septembre revient à intervenir sur un bois déjà durci, moins réactif, et potentiellement stressé par la baisse de température et la réduction des jours.
Que risque-t-on si on ne pince pas les pousses du pistachier ?
Un pistachier laissé sans pincement en fin d’été développe une ramure déséquilibrée. Les longues pousses verticales attirent la sève au détriment des branches secondaires, qui peinent à se former. Résultat : un arbre avec une silhouette peu harmonieuse, moins de fruits, et une végétation difficile à gérer au fil des années.
Autre risque fréquent : l’apparition de bois faible. Ces rameaux trop fins et trop longs sont sensibles à la casse, surtout en hiver ou au printemps suivant, lors de la montée de sève. Ils forment aussi un abri parfait pour certains parasites qui se glissent dans les zones d’ombre et d’humidité.
« Un pistachier qui file sans contrôle, c’est un arbre qui se fatigue pour rien. Le pincement en août lui évite bien des déboires au printemps suivant. » — remarque partagée par plusieurs jardiniers du Var, où la culture du pistachier gagne du terrain ces dernières années.
Comment faire un bon pincement sur un pistachier ?
Le bon geste est simple : repérer les pousses de l’année qui dépassent les 70 cm et couper l’extrémité tendre, à la main ou avec un petit sécateur. L’objectif n’est pas de raccourcir de moitié, mais de stopper la croissance verticale en retirant les 5 à 10 derniers centimètres.
Cette coupe douce stimule le développement de rameaux latéraux, renforce la structure du bois, et favorise un angle de pousse autour de 45°, bien plus stable à long terme. Elle permet aussi à la lumière d’atteindre le cœur de l’arbre, indispensable pour la photosynthèse et la future floraison.
En climat méditerranéen, ce pincement peut se faire dès la première quinzaine d’août, quand la pousse est encore souple et que les chaleurs ne sont pas encore descendues. En revanche, plus on attend, plus le bois durcit… et plus la réaction du pistachier devient incertaine.
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Quels sont les bénéfices observés après un pincement en août ?
Les retours du terrain sont sans appel : là où les pousses ont été pincées en août, les arbres développent une ramure plus dense, moins cassante, et mieux équilibrée. Sur les jeunes plants, cela permet de former dès la première ou deuxième année un port bien charpenté, qui portera les grappes de fruits sans s’effondrer.
Le pincement offre aussi un avantage souvent ignoré : il aide à réguler la vigueur de certains porte-greffes trop puissants. Dans les sols riches ou en cas d’arrosage fréquent, le pistachier a tendance à “filer” inutilement. Le pincement réoriente cette énergie vers la consolidation plutôt que vers la fuite en hauteur.
Quand et comment intégrer ce geste à l’entretien du pistachier ?
Le pincement des pousses en août ne prend que quelques minutes, mais peut transformer l’allure et la santé d’un pistachier. C’est un petit rituel d’été qui gagne à être observé de près, d’autant qu’il varie selon les régions, les sols, ou l’âge de l’arbre. Certains jardiniers pincent à la main, d’autres au sécateur, certains le font chaque année, d’autres seulement pendant les trois premières saisons.
À vous de voir comment ce geste s’intègre dans votre manière de cultiver. Le plus intéressant, ce sont souvent les nuances que chacun y apporte. Vous pincez aussi vos pistachiers en août ? Vous le faites autrement ? Partagez votre méthode en commentaire, ce genre de retour vaut toutes les fiches techniques.
Mis à jour le 17 août 2025