Vous avez mis en terre vos pommes de terre en avril ou mai, les variétés comme Bintje ou Désirée commencent à sortir leurs premières feuilles et vous vous dites que le plus dur est fait. Pourtant, c’est maintenant que tout se joue. Le mois de juin marque une étape clé : celui du buttage. Ce geste simple, trop souvent négligé ou repoussé, peut faire la différence entre une récolte correcte et une récolte abondante, saine, et bien conservée.
Le principe est clair : sans buttage, vos plants produiront moins, s’exposeront à des problèmes de verdissement et de dessèchement, et vos tubercules risqueront de mal se former ou de pourrir.
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Pourquoi tant de jardiniers passent à côté d’un rendement nettement supérieur
Beaucoup de jardiniers amateurs pensent que butter revient simplement à entasser un peu de terre autour des tiges « pour faire joli » ou protéger du vent. C’est bien plus que cela. Le buttage provoque un allongement des tiges sous terre, et donc la formation de nouveaux tubercules sur plusieurs niveaux. Le résultat ? Jusqu’à 30 % de rendement en plus, parfois même le double dans les terres bien ameublies et riches en matière organique.
Sans cette étape, les tubercules se forment uniquement au niveau initial du sol, s’exposant à la lumière, aux maladies, aux nuisibles et aux variations climatiques. Ils risquent aussi de verdir, devenant impropres à la consommation.
Comment bien butter en juin sans se tromper
Quand les plants atteignent 10 à 15 cm de hauteur, c’est le bon moment. Armez-vous d’une binette ou d’une houe et ramenez la terre des inter-rangs vers le pied des plants, jusqu’à couvrir les tiges sur environ 10 cm. Le but est de former une butte progressive qui atteindra, après deux ou trois passages espacés de 2 à 3 semaines, une hauteur d’environ 25 cm.
Pensez à le faire après une pluie ou un arrosage : la terre sera plus facile à manipuler et l’opération stimulera encore davantage la croissance souterraine. Évitez en revanche de butter par sol sec ou en pleine canicule : vous risqueriez de casser les tiges ou de comprimer le sol au lieu de l’aérer.
« Ne buttez jamais un sol durci ou croûté : cela étouffe le plant au lieu de le stimuler. »
Quels sont les vrais bénéfices du buttage pour vos pommes de terre ?
Le premier effet, visible dès juillet, c’est un feuillage plus dense, signe que les plants ont trouvé de quoi nourrir plus de tubercules. Ensuite, vous constaterez que vos pommes de terre sont plus nombreuses, bien formées, plus profondes dans le sol et donc moins exposées aux coups de chaleur.
Le buttage joue aussi un rôle protecteur : en isolant les tubercules de la lumière, il prévient la formation de solanine, une toxine naturelle qui les rend verts et amers. En surélevant les plants, il améliore le drainage, limite le contact avec l’humidité stagnante, et repousse les mauvaises herbes.
Enfin, une récolte issue de plants bien buttés se conserve mieux. Moins blessées, mieux formées, les pommes de terre resteront saines plus longtemps en stockage, surtout si elles sont récoltées par temps sec.
Ce que vous pouvez encore faire après le buttage pour un meilleur résultat
Après le dernier buttage, un bon paillage peut faire la différence. Il conserve l’humidité, évite la battance, et limite les arrosages. Si la saison est sèche, n’hésitez pas à arroser en profondeur une à deux fois par semaine jusqu’à la floraison. Et surtout, observez vos plants : un feuillage vert, épais et bien dressé est le signe que tout va bien. Un feuillage jaune prématuré, au contraire, signale un stress hydrique ou un excès d’eau.
Enfin, ne précipitez pas la récolte. Même si les feuilles commencent à jaunir en août, attendez que le feuillage soit bien sec pour déterrer les tubercules. Cela leur garantit une peau épaisse, idéale pour la conservation.
Mis à jour le 20 juin 2025