Le feuillage se ternit, passe du vert soutenu à un jaune fatigué, parfois piqué de taches sombres. Au sol, les tiges ploient, la vigueur s’éteint, et dans l’ombre humide des rangs, des maladies guettent. C’est à ce moment précis que tout peut basculer : attendre encore, par prudence ou par manque de temps, c’est offrir aux champignons l’occasion d’attaquer vos tubercules. Et quand la pourriture commence, il n’y a plus de retour en arrière. Pourtant, un simple geste, au bon moment, suffit à inverser le cours de la saison.
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Pourquoi intervenir dès que le feuillage jaunit
Chez la pomme de terre, le jaunissement du feuillage n’est pas qu’un signe de fin de cycle. Il marque souvent la transition où la plante n’alimente plus vraiment ses tubercules, mais où les pathogènes peuvent encore s’installer. Mildiou, alternariose, ou même la jambe noire profitent des tissus affaiblis pour progresser à grande vitesse. Si l’on coupe ce feuillage tôt, on prive ces agents de leur porte d’entrée, et on concentre l’énergie résiduelle vers la maturation des pommes de terre déjà formées.
À retenir : si le mildiou est présent sur les feuilles, chaque pluie ou rosée matinale peut entraîner des spores vers les tubercules par ruissellement. Un défanage rapide bloque cette contamination directe.
Les risques si l’on attend trop
Chaque jour gagné après l’apparition des premiers jaunissements est un risque supplémentaire. Les spores de mildiou, par exemple, peuvent détruire une récolte entière en moins de 72 heures par conditions humides. Les doryphores, eux, ne se gênent pas pour achever ce qui reste de verdure, laissant des tiges nues et fragiles. Enfin, le feuillage sénescent attire pucerons et cicadelles, qui véhiculent des virus invisibles au départ mais dégradent la qualité et la conservation des tubercules.
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Comment couper le feuillage de manière efficace
Le geste n’a rien de compliqué mais il doit être net. On parle de défanage : sectionner les tiges au ras du sol, sans arracher, pour ne pas blesser les tubercules. Certains jardiniers passent la tondeuse sur un rang sec et sain, d’autres utilisent un sécateur ou une faucille. L’important est de travailler par temps sec pour éviter toute infection sur les plaies de coupe. Après cette intervention, il faut patienter une dizaine de jours avant d’arracher les pommes de terre : ce délai permet à la peau de s’épaissir et de mieux résister au stockage.
Retour d’expérience d’un jardinier
Jean-Marc, potagiste en Loire-Atlantique, a longtemps attendu le jaunissement complet avant de couper. « Une année, j’ai tout perdu en quelques jours à cause du mildiou qui est descendu dans les tubercules », raconte-t-il. Depuis, il défane dès que 50 % du feuillage commence à jaunir. Résultat : des pommes de terre plus saines, avec une peau ferme et aucune pourriture au stockage, même après six mois.
Après la coupe, comment protéger la récolte
Le défanage n’est qu’une étape. Le sol doit rester légèrement humide, sans excès, pour éviter que les tubercules ne se fissurent ou ne ramollissent. Une fois arrachées, les pommes de terre doivent sécher quelques heures sur place ou dans un endroit aéré à l’abri du soleil direct. Le tri est indispensable : tout tubercule abîmé ou taché doit être consommé rapidement pour éviter qu’il ne contamine les autres au stockage.
Et vous, à quel moment coupez-vous le feuillage de vos pommes de terre ? Avez-vous déjà observé une différence notable sur la qualité et la conservation ? Partagez vos retours dans les commentaires ci-dessous.
Mis à jour le 9 août 2025