Chaque printemps, c’est la même déception : malgré tous les soins apportés, le cerisier peine à fleurir. Quelques boutons isolés, une floraison timide, et cette sensation d’avoir manqué quelque chose. Beaucoup incriminent la variété, le climat, ou une taille mal faite… alors que le vrai problème vient souvent d’un choix mal calé dans le temps : la date de plantation.
Ce détail, en apparence mineur, peut pourtant tout changer. Mal choisir son moment, c’est offrir à l’arbre un départ fragile, une reprise aléatoire et, à long terme, une floraison bien en deçà de son potentiel. À l’inverse, planter au bon moment – et septembre est cette fenêtre rare – permet au cerisier de s’installer profondément, tranquillement, et de se réveiller au printemps avec une vigueur spectaculaire.
Alors, pourquoi septembre est-il le mois qui change tout ? Et comment cette décision simple peut tripler la beauté de votre jardin au printemps ? Voici ce qu’il faut savoir.
Sommaire
Pourquoi tant de cerisiers fleurissent mal après leur première année ?
La scène est courante : un jeune cerisier planté au printemps, acheté en jardinerie sur un coup de cœur, mis en terre dès les premiers beaux jours. Pourtant, douze mois plus tard, la floraison se fait attendre. L’arbre survit, certes, mais ne s’épanouit pas.
Le problème vient de son calendrier de vie contrarié. Planté au printemps, le cerisier entre directement dans une période de chaleur, de stress hydrique et d’activité intense. Ses racines, fraîchement installées, doivent immédiatement faire face à un sol sec, des températures montantes et une demande en sève constante. Résultat : il s’épuise, plutôt que de s’installer.
Quels sont les bénéfices concrets d’une plantation en septembre ?
Septembre offre un climat tempéré, des pluies plus fréquentes, et des sols encore chauds de l’été. C’est un moment rare, où la nature ralentit sans s’arrêter. Cette période de transition permet aux jeunes racines de s’étendre en douceur, sans la pression des fortes chaleurs ni le risque immédiat des gelées.
En choisissant ce timing, le jardinier donne à l’arbre plusieurs mois pour ancrer son système racinaire, établir ses connexions avec le sol, et entrer en dormance bien installé. Au printemps suivant, toute son énergie est dirigée vers la croissance aérienne et la floraison. C’est ce qui explique pourquoi, selon plusieurs arboriculteurs, un cerisier planté à l’automne peut produire jusqu’à 3 fois plus de fleurs que son homologue planté au printemps.
Nos lecteurs ont apprécié : Pommiers, cerisiers, poiriers… Pourquoi il vaut mieux les greffer que les semer
Quels types de sol et d’exposition pour un cerisier heureux ?
Le cerisier aime les sols drainants, profonds, légèrement calcaires. Il redoute l’humidité stagnante et les terres trop lourdes. Une exposition ensoleillée, à l’abri des vents dominants, lui permet de bien mûrir ses fruits et de favoriser une floraison abondante.
Mais l’aspect souvent sous-estimé reste la préparation du terrain. Un trou large, une terre ameublie, un apport de compost mûr ou de fumier bien décomposé… Ces gestes, faits en septembre, ont plus d’impact que n’importe quel engrais ajouté au printemps suivant.
“Beaucoup plantent trop vite, dans une terre sèche ou encore tassée par l’été. C’est la pire erreur : un mauvais départ se paie pendant des années.” rappelle Joël, pépiniériste dans le Sud-Ouest, qui recommande toujours de préparer la terre une semaine avant la plantation, et d’y revenir le jour J avec patience et précision.
Faut-il vraiment attendre plusieurs années pour voir les fruits ?
Oui… mais non. Certes, un cerisier ne donne pas de cerises dès la première année. Il faut souvent attendre 2 à 4 ans selon la variété. Mais la floraison, elle, peut démarrer dès le deuxième printemps – et elle est souvent spectaculaire quand l’arbre a été bien planté à l’automne.
“Un cerisier bien installé, c’est un feu d’artifice au printemps”, entend-on souvent chez les jardiniers expérimentés. Et ce feu d’artifice, il se prépare dès les premiers jours de septembre.
Quels gestes d’entretien garantissent une floraison durable ?
Une fois planté, le cerisier n’est pas un arbre exigeant. Il réclame peu d’eau, une taille douce après la récolte, et un paillage léger pour protéger ses racines l’hiver. Ce qui fait la différence, c’est l’attention portée dans ses deux premières années : un bon tuteurage, une surveillance discrète face aux maladies, et surtout… du temps.
“L’erreur, c’est de trop vouloir en faire. Un cerisier, ça s’observe. On l’aide à s’ancrer, mais on ne le brusque pas.” explique Élise, jardinière amateure mais passionnée, dans le Loir-et-Cher.
Et si septembre devenait le mois des racines plutôt que celui des récoltes ?
La plupart des jardiniers attendent le printemps pour planter. Et c’est souvent une course contre la montre. Mais ceux qui plantent en septembre jouent un autre jeu : celui du temps long, de l’enracinement profond, de la saison suivante déjà en préparation.
Planter son cerisier à l’automne, c’est refuser la précipitation. C’est semer aujourd’hui, pour voir fleurir demain. Et si vous avez tenté cette expérience, ou si vous hésitez encore, partagez votre retour en commentaire : votre jardin mérite qu’on en parle.
Mis à jour le 12 septembre 2025
