Chaque automne, beaucoup de jardiniers plantent avec enthousiasme, puis s’étonnent de voir leurs jeunes arbres végéter. Sol trop sec, racines qui peinent à s’ancrer, vents d’hiver destructeurs… La déception revient souvent avant même la belle saison. Pourtant, un arbre d’ornement méconnu défie ces déconvenues : le liquidambar, dont la croissance, si les conditions sont bonnes, peut dépasser un mètre dès la première année.
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Pourquoi tant d’arbres stagnent après la plantation ?
La plupart du temps, le problème ne vient pas du geste de plantation mais du choix de l’espèce et du moment. Beaucoup d’arbres sont installés au printemps, quand la terre se dessèche et les racines manquent d’eau. Résultat : elles peinent à s’implanter, surtout si le sol est dur ou compact. Le liquidambar, lui, préfère qu’on lui laisse l’automne pour s’enraciner tranquillement dans une terre encore chaude, bien humidifiée par les pluies.
Durant ces premiers mois, il ne faut pas le laisser se débrouiller seul. Un arrosage régulier les deux premières années assure la stabilité de sa motte et évite le stress hydrique, surtout en sol léger. Une fois ses racines bien installées, il devient presque autonome, même en été sec.
Qu’a-t-il de si particulier, ce “liquidambar” ?
Son nom prête à sourire, mais derrière ce mot aux sonorités douces se cache un arbre spectaculaire. Originaire d’Amérique du Nord et d’Asie, le liquidambar s’impose par son feuillage étoilé et ses couleurs d’automne intenses : du jaune ambré au rouge profond, parfois presque violet. Son bois légèrement parfumé dégage une résine aromatique autrefois utilisée en parfumerie.
Dans un jardin, il offre une ombre agréable tout en restant ornemental. Sa silhouette élancée s’accorde aussi bien à un grand terrain qu’à un espace plus intime, à condition d’éviter le pot, où il dépérit vite : son système racinaire a besoin d’espace pour respirer. En revanche, dans une bonne terre de jardin, il pousse vite et bien, même dans des sols légèrement calcaires, s’ils sont profonds et bien drainés.
À retenir : « Un liquidambar bien planté à l’automne n’a presque jamais besoin d’être arrosé l’été suivant », confie un jardinier expérimenté. « Il s’enracine fort, mais gare au vent : jeune, il reste cassant et mérite un bon tuteur. »
Comment réussir sa plantation à l’automne ?
Le secret tient en trois gestes simples. D’abord, choisir un jeune sujet en conteneur, haut d’environ deux à trois mètres, avec un tronc bien formé. Ensuite, creuser un trou large et profond, en ameublissant le fond et en mélangeant la terre à un peu de compost mûr. Enfin, tuteurer solidement : le liquidambar, encore souple, peut plier sous les rafales de vent, et une tige rompue compromet sa croissance future.
Une fois installé, un paillage épais autour du pied maintiendra la fraîcheur du sol et limitera les arrosages. En sol calcaire, on peut ajouter un peu de terre de bruyère pour équilibrer le pH et éviter le jaunissement des feuilles. Les jardiniers de terrain le disent : un sol légèrement acide et un emplacement ensoleillé, c’est la clé d’une croissance impressionnante.
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Que devient-il après quelques années ?
Le liquidambar s’impose vite comme un arbre à part. Au bout de trois ou quatre ans, sa cime se détache nettement et sa ramure s’étire en hauteur. Selon la variété, il atteint de 10 à 15 mètres en une quinzaine d’années, parfois moins pour les cultivars compacts, parfaits dans les petits jardins. Son feuillage se transforme chaque automne en un véritable tableau flamboyant, passant du doré au pourpre avant de tomber en silence, enrichissant le sol d’un humus fin et facile à intégrer.
Contrairement à d’autres arbres d’ornement, il ne demande ni taille régulière ni soin particulier : un bon départ suffit. En revanche, une erreur fréquente est de le planter trop près d’un mur ou dans un sol trop sec. Dans ces conditions, il végète et ne révèle jamais sa splendeur. D’où l’importance d’un arrosage généreux au début et d’une exposition protégée du vent dominant.
Et si c’était le bon moment pour en planter un ?
L’automne reste la période la plus favorable. Le sol est doux, les pluies nourrissent sans excès, et les jeunes plants disponibles en pépinière montrent déjà leurs couleurs. C’est souvent à cette époque qu’un voisin vous glisse, en voyant votre jardin : « Ce serait beau, un arbre comme ça ici. » Le liquidambar, par sa croissance rapide et son feuillage spectaculaire, récompense ceux qui osent planter avant l’hiver.
Et vous, avez-vous déjà tenté d’en planter un ? Vos retours, vos réussites ou vos erreurs de terrain peuvent aider d’autres jardiniers à donner leur chance à cet arbre étonnant. Partagez-les en commentaire : c’est souvent là que naissent les meilleures idées de jardin.