Un feuillage dense, des fleurs qui n’en finissent pas de se renouveler, des tiges vigoureuses : les pélargoniums sont à leur apogée en août. Et pourtant, à ce moment précis, beaucoup se contentent d’admirer sans rien faire… en oubliant que c’est la seule fenêtre de l’année où leurs boutures prennent vraiment racine. Quelques semaines plus tôt, les tiges étaient trop tendres. Dans un mois, elles seront trop dures. La matière idéale, elle, ne dure que quelques jours.
La bonne question n’est pas seulement comment bouturer, mais quand le faire pour que la reprise soit assurée, sans traitement, sans serre, sans perdre de temps. Réaliser ses boutures en août, quand les tiges sont semi-aoûtées, c’est la garantie d’un enracinement rapide, avec des plantes prêtes pour l’an prochain. Encore faut-il repérer le bon stade de la plante, choisir la bonne partie de la tige et créer les bonnes conditions. Ce geste précis, souvent négligé, fait pourtant toute la différence.
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Quel est le meilleur moment pour bouturer les pélargoniums ?
La fin août correspond à la phase idéale du cycle végétatif des pélargoniums pour effectuer un bouturage dit semi-aoûté. À ce stade, les tiges présentent une base qui commence à se durcir tout en gardant une extrémité souple et verte. C’est cette combinaison de vigueur et de maturité qui favorise un enracinement rapide, sans déperdition d’énergie.
Avant la mi-août, les tiges sont trop herbacées, gorgées d’eau, et ont du mal à former des racines. Après septembre, elles deviennent ligneuses, plus rigides, et l’humidité ambiante commence à chuter. Ce n’est donc pas une question de calendrier fixe, mais bien d’observer la structure de la tige : souple en haut, ferme en bas. Quand ce stade est atteint, il ne faut pas attendre.
Comment repérer une tige semi-aoûtée prête à être bouturée ?
Une tige semi-aoûtée se reconnaît à l’œil et au toucher. Elle garde une belle élasticité sur ses 3 ou 4 derniers centimètres, mais sa base s’est épaissie, avec parfois une teinte plus mate ou brunie. En coupant sous un nœud, on sent une légère résistance, sans que la tige casse net comme du bois sec.
Ces tiges se trouvent souvent sur les parties latérales ou sur les pousses issues de tailles précédentes. Elles ne portent généralement pas de fleurs pleinement ouvertes, ce qui est idéal : l’énergie de la bouture pourra être dirigée vers l’enracinement plutôt que vers la floraison. Mieux vaut éviter les extrémités trop vert tendre ou les tiges déjà fleuries : elles sont moins fiables.
Faut-il utiliser de l’hormone de bouturage pour réussir ?
Chez les pélargoniums, l’usage d’hormone de bouturage n’est pas indispensable. La tige semi-aoûtée contient déjà suffisamment de réserves pour déclencher la formation de racines si les conditions sont réunies : chaleur modérée, humidité légère et lumière diffuse. Cependant, une hormone peut être utile en cas de doute sur la vigueur du plant mère ou si le substrat est très pauvre.
Ce qui compte surtout, c’est de ne pas perturber la tige une fois plantée. Un substrat trop humide ou trop compact est bien plus dommageable qu’un oubli d’hormone. Mieux vaut une terre légère, bien drainée, composée de terreau et de sable, que de multiplier les additifs.
Quelle méthode de bouturage donne les meilleurs résultats ?
Le prélèvement se fait avec un outil propre, sur 6 à 8 cm de longueur, en coupant juste sous un nœud. Les feuilles du bas sont supprimées, ainsi que toute trace de bourgeon floral. La tige est ensuite simplement enfoncée dans le substrat, sans enterrer les feuilles restantes. Le pot reste à température douce, à la lumière mais sans soleil direct.
Pas besoin de mini-serre ni de sac plastique : l’humidité excessive est l’ennemie des boutures de pélargonium. Une légère brumisation suffit, en surveillant que le substrat reste frais mais jamais détrempé. En trois à cinq semaines, les premières racines apparaissent. Un très léger tirage suffit à les sentir, sans avoir à déraciner pour vérifier.
Combien de temps faut-il avant de repiquer les nouvelles plantes ?
Lorsque la bouture résiste à une traction légère, c’est qu’elle a pris. À ce stade, inutile de précipiter le rempotage. L’idéal est d’attendre que le pot soit bien colonisé par les racines, ce qui permet un transfert sans stress. En général, il suffit de 6 à 8 semaines avant de repiquer dans un pot individuel.
On peut alors commencer à nourrir légèrement, en apportant un engrais doux, riche en phosphore et potassium, pour renforcer la structure du jeune plant. Il faut continuer à éviter les excès d’humidité et offrir une lumière abondante, même en intérieur, pour éviter l’étiolement des tiges.
Pourquoi ne pas bouturer plus tôt ou plus tard ?
Ce qui rend le bouturage d’août si efficace, c’est l’état physiologique de la plante : ni trop jeune, ni trop mûre. En juillet, les tiges sont souvent encore tendres, les feuilles très gorgées d’eau, et les racines mettent du temps à se former. En octobre, la baisse des températures ralentit le métabolisme, les tiges deviennent dures, le taux d’échec augmente nettement.
Août réunit tous les facteurs : lumière abondante mais moins brûlante, chaleur constante, et tiges dans un état intermédiaire parfait pour l’induction racinaire. C’est un créneau court, mais très rentable pour celui qui sait l’utiliser. Une bouture bien faite à cette période forme une plante florifère dès le printemps suivant.
Ce geste mal compris peut compromettre toute la reprise
Ne jamais couvrir les boutures de pélargonium avec un plastique ou une cloche. Contrairement à d’autres plantes, les pélargoniums craignent l’humidité confinée. Cela provoque un noircissement de la tige à la base, souvent confondu avec une maladie fongique. Ce n’est pas une question de variété, mais de physiologie : la bouture a besoin d’air, pas d’étuve.
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De nombreux échecs viennent de ce réflexe mal adapté. Mieux vaut un pot à l’air libre, arrosé légèrement, qu’une tentative de serre improvisée. Le geste est simple, mais son efficacité dépend de détails précis.
Et après la reprise, que faire des jeunes plants ?
Une fois enracinées, les boutures peuvent être conservées en godets jusqu’à l’automne. Dès que les températures nocturnes descendent sous les 10 °C, il faut rentrer les jeunes plants à l’abri, dans une pièce lumineuse non chauffée. Ces jeunes pélargoniums supporteront mal un choc thermique ou un excès d’eau en intérieur.
Ils passeront l’hiver en repos relatif. Dès février-mars, une légère taille peut favoriser leur ramification. On peut alors les rempoter dans un contenant plus large et reprendre les arrosages réguliers. Les plantes issues de boutures d’août fleurissent souvent dès avril, avec une vigueur comparable aux sujets achetés en jardinerie, mais sans coût, ni transport, ni perte génétique.
Mis à jour le 6 août 2025
2 réponses
En hiver Ou mettre mes petits plans de pelargonium boutures en septembre. j ai une entrée avec un rebord de fenêtres qui a très peu de chauffage et de la lumière toute la journée.
Pour les moustiques et les moucherons je viens de mettre sur la terre de mes pots des petits graviers blancs que je voudrais vaporiser(les graviers) de produits naturels pour combattre ces petites bêtes. Quel produit me conseillez vous?
Bonjour,
vos boutures de pélargoniums passeront très bien l’hiver sur ce rebord lumineux et peu chauffé, c’est idéal. Pour les moucherons, vaporisez légèrement les graviers avec un mélange d’eau et de vinaigre blanc (1/3) ou quelques gouttes d’huile essentielle de citronnelle ou de géranium, efficace et sans risque pour les plantes.