Publié par Michel

Novembre, le mois secret pour réussir la plantation du figuier partout en France

10 novembre 2025

figuier
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Un matin de novembre, le jardin est silencieux. Les massifs se vident, les feuilles collent aux bottes, le potager dort déjà. Au fond du terrain, un trou attend un petit figuier en motte, acheté sur un coup de cœur au rayon fruitiers. Dans beaucoup de jardins, cette scène a lieu trop tard au printemps… et l’arbre met des années à vraiment démarrer. Ici, au contraire, tout se joue maintenant.

Car derrière l’image du figuier généreux, il y a une réalité plus décevante : plants qui ne poussent presque pas, feuilles grillées dès le premier été, branches rachitiques, fruits rares ou inexistants. À force de croire que les arbres se plantent « quand il fait beau », beaucoup offrent à leur figuier les pires conditions de départ. Sol encore froid, sécheresse rapide, racines à nu face au soleil : le jeune arbre encaisse ce choc dès ses premières semaines.

Le paradoxe, c’est que la période qui lui convient le mieux est souvent celle où l’on ne pense plus trop à planter : novembre. Le sol est encore doux, les pluies sont revenues, les vents brûlants ont disparu. Sous la surface, les racines peuvent s’installer tranquillement pendant que le reste du jardin se repose. Ceux qui ont essayé le disent souvent : un figuier de novembre a un an d’avance sur un figuier de printemps.

Quand planter un figuier en France pour qu’il reprenne vraiment bien ?

En théorie, on peut installer un figuier presque toute l’année hors périodes de gel et de canicule. En pratique, les plantations réussies se concentrent sur l’automne, et plus précisément de la mi-octobre à la fin novembre. À cette époque, la terre a accumulé des mois de chaleur, les pluies reviennent, et l’évaporation est faible. Le jeune plant ne se bat pas contre le soleil, il s’enracine.

Certains jardiniers n’hésitent pas à planter à partir du 20 novembre, même des sujets à racines nues, à condition de travailler dans une fenêtre sans gel et sur un terrain bien drainé. Ils constatent, un an plus tard, des arbres bien installés, capables d’affronter leur premier été sans souffrance excessive.

À l’inverse, une plantation tardive au printemps, dans un sol qui se réchauffe mal et sèche vite, laisse le figuier sans défense : racines peu actives, arrosages intensifs, stress permanent. On ne voit pas tout de suite les dégâts, mais le retard se paie sur plusieurs saisons.

Où planter un figuier dans son jardin pour profiter de belles récoltes ?

Le figuier aime le soleil et la chaleur, mais il a besoin d’un démarrage en douceur. Dans le Sud, il se contente facilement d’un emplacement dégagé, en plein soleil, tant que le sol n’est pas détrempé l’hiver. Dans le Nord ou en climat plus frais, le meilleur emplacement reste souvent un mur orienté sud ou sud-ouest : la maçonnerie emmagasine la chaleur le jour et la restitue la nuit, créant un petit cocon thermique.

Côté sol, l’arbre se montre tolérant mais pas au point de supporter les pieds dans l’eau. Les terrains lourds, argileux, qui deviennent boueux en hiver, posent problème. Beaucoup de jardiniers ont réglé ce point avec une astuce simple : creuser large et profond, ameublir la terre et déposer un lit de graviers ou de cailloux au fond du trou. Ce drainage de base suffit souvent à éviter les racines qui pourrissent en quelques hivers.

En climat froid, choisir une variété autofertile facilite beaucoup les choses. Des variétés comme la ‘Violette Dauphine’ ou bien d’autres cultivars adaptés au Nord fructifient sans compagnon et supportent mieux les variations de température. Elles ne transforment pas un jardin de Picardie en verger méditerranéen, mais elles permettent de récolter des figues correctes, même loin des régions les plus chaudes.

« Le pire ennemi du jeune figuier, ce n’est pas le froid sec, c’est le sol gorgé d’eau : un drainage sérieux au départ évite plusieurs années de pertes. »

Comment planter un figuier en novembre, étape par étape

La réussite commence par un trou de bonne taille. On compte en général 50 à 60 cm en largeur comme en profondeur. La terre extraite est cassée à la fourche ou à la bêche, puis mélangée à du compost bien mûr et, si le terrain est lourd, à un peu de sable grossier. Au fond, un lit de graviers ou de cailloux de quelques centimètres met les racines à l’abri de l’eau stagnante.

Le figuier est ensuite positionné de façon à ce que le collet, la base du tronc, arrive juste au niveau du sol fini. On rebouche en tassant légèrement à la main, puis vient un geste que les jardiniers chevronnés jugent indispensable : un arrosage copieux, même si la météo est pluvieuse. Cet arrosage n’est pas là pour « nourrir » l’arbre, mais pour coller la terre aux racines et chasser les poches d’air.

Certains profitent de cette étape pour incorporer une petite poignée de cendre de bois bien sèche au mélange de terre de surface, afin d’apporter un peu de potasse sans excès. D’autres se contentent du compost. L’important n’est pas de gaver le figuier d’éléments nutritifs dès le départ, mais de lui offrir une structure de sol vivante et stable.

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Pourquoi le paillage change vraiment la vie d’un jeune figuier

Une fois le plant en place, le paillage devient le meilleur allié du jardinier. Feuilles mortes, broyat de branches, tonte sèche : tout ce qui protège la surface de la terre et nourrit la faune du sol est bon à prendre. Étendu sur 10 à 15 cm d’épaisseur autour du pied, ce tapis naturel limite les chocs thermiques, garde l’humidité et empêche la formation de croûtes en surface.

Ce paillage joue aussi un rôle clé au printemps suivant : la terre se réchauffe plus doucement, mais reste souple et active. Les racines profitent de cette légère « couette » organique pour s’étendre sans heurts. Beaucoup de jardiniers notent d’ailleurs que les figuiers paillés en continu se passent plus facilement d’arrosage en été, une fois bien installés.

Faut-il protéger un jeune figuier du froid après une plantation d’automne ?

Planté en novembre, le figuier va affronter son premier hiver presque aussitôt. Ce qui inquiète souvent, c’est le gel. Pourtant, un figuier correctement planté, dans un sol drainé, supporte mieux le froid qu’un figuier en pot ou mal enraciné, exposé aux vents glacés. La terre, elle, amortit énormément les variations de température.

Dans les régions les plus douces, un paillage bien épais au pied suffit largement. En zones plus exposées, une protection légère se révèle utile : voile d’hivernage autour des jeunes branches les deux premières années, ou petite armature de bambous garnie de feuilles mortes. L’objectif n’est pas de tout enfermer, mais de casser le vent et d’éviter que les jeunes rameaux ne subissent des coups de gel répétés.

« Un figuier bien enraciné résiste souvent mieux au froid qu’un figuier planté trop tard et chouchouté en surface : c’est sous terre que se joue la vraie protection. »

Retours de jardiniers : ce que change la plantation de novembre

Au fil des échanges entre passionnés, un constat revient souvent : la plantation de novembre donne des figuiers plus stables, plus vite. Ceux qui ont essayé remarquent que, dès le premier été, les jeunes plants peuvent gagner près d’un mètre de hauteur, là où les sujets plantés au printemps restent parfois timides, avec quelques petites pousses souffreteuses.

Certains racontent aussi qu’un figuier planté fin novembre, à racines nues, s’est montré plus vigoureux qu’un figuier en conteneur installé en avril. La différence se voit surtout après un premier épisode de chaleur : le figuier d’automne reste vert, celui de printemps réclame l’arrosoir en permanence. La raison est simple : le système racinaire est déjà en place.

Il arrive toutefois que des plantations échouent malgré tout, et les discussions remontent souvent les mêmes causes : sol gorgé d’eau tout l’hiver, trou creusé en cuvette sans drainage, plant installé trop près d’une zone très ventée ou d’un creux où l’air froid se concentre. Ces retours ont affiné les conseils de terrain : mieux vaut surélever légèrement le pied, drainer généreusement, et choisir un emplacement abrité plutôt que totalement ouvert.

Et maintenant, que faire de ce mois de novembre au jardin ?

Novembre n’est pas seulement la saison où l’on range les outils. C’est aussi une fenêtre discrète pendant laquelle un figuier peut prendre une vraie avance, presque sans effort, pendant que le reste du jardin se met en pause. Un trou bien préparé, un bon drainage, un paillage sérieux et quelques précautions contre le vent froid suffisent à poser les bases d’un arbre solide pour les années à venir.

Et vous, avez-vous déjà tenté la plantation d’un figuier en novembre, que ce soit dans le Sud, le Nord ou en altitude ? Avez-vous noté des différences par rapport aux plantations de printemps, en termes de reprise, de croissance ou de résistance à la sécheresse ? Racontez vos essais, vos réussites et même vos ratés en commentaire : ce sont souvent ces détails partagés qui aident d’autres jardiniers à franchir le pas.

Mis à jour le 10 novembre 2025

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Michel Dupont est un expert passionné en agriculture durable et fondateur de EcoleDagriculture.fr, une plateforme éducative innovante dédiée à la formation et au développement des compétences dans le secteur agricole. Retrouvons-nous sur : 👉 notre page Facebook ! Et partagez nos articles, commentez, c’est le meilleur moyen de nous soutenir !

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