En décembre, les murs semblent figés. Les fleurs ont disparu, les jardins ralentissent, et tout ce qui pousse encore paraît suspect. Lorsqu’une plante reste visible en plein hiver, accrochée à la pierre, la réaction est souvent la même : inquiétude. Beaucoup y voient un signe de dégradation, une végétation à retirer avant qu’elle n’abîme le bâti.
Ce réflexe est compréhensible. Les périodes froides sont souvent associées aux travaux d’entretien, aux nettoyages “préventifs”, parfois aux arrachages systématiques. Pourtant, intervenir sans connaître la plante peut créer plus de problèmes qu’en laisser une tranquille.
Car certaines espèces ne profitent pas de l’hiver pour attaquer les murs. Elles y survivent simplement, sans fleur, sans croissance visible, en attendant des jours plus favorables. C’est le cas de la ruine de Rome, une plante sauvage discrète, capable de rester accrochée à la pierre toute l’année, sans eau, sans soins, et sans fragiliser son support.
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Que fait réellement la ruine de Rome en hiver ?
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la ruine de Rome ne disparaît pas avec le froid. En hiver, elle entre dans une phase de repos. Sa croissance ralentit fortement, la floraison cesse, mais les tiges et les feuilles persistent souvent, surtout dans les régions tempérées ou sur des murs bien exposés.
Les jardiniers habitués à l’observer le remarquent : en décembre, elle ne gagne plus de terrain. Elle reste en place. Cette stabilité est justement ce qui la rend intéressante sur les murs anciens. Elle occupe l’espace sans chercher à s’étendre davantage, comme si elle se mettait en veille.
Cette présence hivernale explique pourquoi on la remarque davantage à cette période : quand tout le reste s’efface, elle reste là, accrochée aux joints et aux fissures, sans demander la moindre attention.
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Pourquoi cette plante tient sur la pierre même en plein froid
La ruine de Rome est spécialisée dans les milieux pauvres. Elle ne dépend pas d’un sol profond ni de réserves importantes en nutriments. Ses racines fines se glissent dans les interstices existants et exploitent l’humidité ambiante, même faible.
En hiver, les murs emmagasinent encore une partie de la chaleur diurne, surtout lorsqu’ils sont exposés au sud ou protégés du vent. Cette inertie thermique suffit à la plante pour survivre sans stress majeur. C’est aussi pour cela qu’elle est fréquente en ville, sur des façades, des escaliers extérieurs ou des murets peu entretenus.
Autre point souvent observé : plus le milieu est contraignant, plus la plante reste compacte. Elle ne s’emballe pas, elle s’adapte.
Faut-il intervenir sur les murs en hiver par précaution ?
L’hiver est souvent le moment où l’on pense bien faire en nettoyant. Pourtant, c’est aussi la période la moins adaptée pour intervenir sur ce type de plante. Arracher la ruine de Rome en saison froide fragilise parfois davantage le mur que la plante elle-même.
Ses racines superficielles retiennent poussières et micro-débris accumulés dans les joints. En les retirant brutalement, surtout lorsque la pierre est humide ou gelée, on libère ces matériaux et on accentue l’érosion existante.
« En hiver, mieux vaut observer que nettoyer. Beaucoup de dégâts sur les murs viennent d’interventions mal placées, pas des plantes qui y vivent déjà. »
Cet avertissement revient souvent chez les personnes qui entretiennent des bâtis anciens : l’hiver n’est pas une saison d’arrachage, mais de diagnostic.
Une plante persistante mais non envahissante en saison froide
La ruine de Rome peut former des tapis retombants atteignant 80 cm, mais cette extension se produit surtout aux beaux jours. En hiver, elle ne colonise pas de nouveaux espaces. Elle se contente de rester là où elle est déjà installée.
Les retours de terrain sont clairs : elle ne quitte pas la pierre pour envahir les sols voisins. Elle ne gagne ni les pelouses, ni les massifs, ni les potagers. Son attachement au support minéral reste constant, quelle que soit la saison.
Cette fidélité explique pourquoi certains jardiniers la tolèrent, voire l’apprécient : elle occupe un espace délaissé sans entrer en concurrence avec les autres plantes.
Que faire concrètement en décembre si elle est présente sur un mur ?
En hiver, l’action la plus simple est souvent la meilleure : ne rien faire. Observer l’état du mur, repérer d’éventuelles fissures structurelles, distinguer ce qui relève du bâti de ce qui relève du végétal.
Si certaines tiges semblent trop longues ou mal placées, il est possible de les raccourcir légèrement, sans chercher à atteindre la base. Les jardiniers conseillent d’éviter tout grattage profond avant le retour du printemps.
Beaucoup notent aussi qu’en laissant la plante passer l’hiver sans intervention, elle redémarre plus harmonieusement à la belle saison, sans croissance désordonnée.
Une présence discrète qui change le regard sur les murs
En plein hiver, la ruine de Rome rappelle que tous les végétaux ne disparaissent pas avec le froid. Certains s’adaptent, ralentissent, attendent. Sur un mur ancien, elle crée une continuité visuelle quand tout semble à l’arrêt.
De plus en plus de lecteurs racontent avoir cessé de l’arracher systématiquement, après avoir constaté qu’elle n’abîmait pas leur mur et qu’elle traversait les saisons sans souci.
Si vous l’observez chez vous en ce moment, ou si vous avez déjà hésité à intervenir en hiver, vos retours et expériences peuvent enrichir la discussion. Les commentaires sont ouverts.
Mis à jour le 16 décembre 2025