Début août, le potager respire encore les chaleurs de l’été, mais les premières ombres longues rappellent que la saison bascule doucement. Les laitues montent en graines, les radis piquent, et les platebandes se vident peu à peu. L’espace se libère, mais si rien n’est fait, la terre restera nue pendant des mois, exposée aux pluies et aux mauvaises herbes. Pourtant, il existe une façon simple de transformer ces parcelles désertées en un tapis vert nourricier, prêt à offrir des salades tendres en plein mois de janvier. Ce geste, c’est le semis de mâche en août : une pratique ancienne qui, bien menée, garantit des récoltes jusqu’au cœur de l’hiver.
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Pourquoi semer la mâche en août change tout
La mâche supporte le froid, mais elle a besoin d’un départ solide pour passer l’hiver. Un semis en août permet aux jeunes plants de s’installer dans un sol encore chaud, de produire un feuillage robuste et de résister aux coups de gel. En la semant plus tard, la levée devient plus lente, les feuilles restent chétives et la récolte se limite à quelques poignées clairsemées. Ceux qui ratent cette fenêtre se retrouvent souvent à acheter des bottes de mâche au marché, cultivées sous serre et sans la même saveur.
Les variétés de mâche adaptées à un semis d’été
Toutes les mâches ne se valent pas pour tenir jusqu’en mars. Les variétés à grosses graines, comme la ‘Verte à cœur plein’ ou la ‘Coquille de Louviers’, apprécient la chaleur d’août pour germer rapidement. Les variétés d’hiver, comme la ‘Vit’ ou la ‘Verte d’Étampes’, sont plus rustiques et conservent leur fraîcheur même par grand froid. Les jardiniers aguerris alternent les deux types sur des lignes distinctes afin d’échelonner la production et d’éviter les creux de récolte.
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Comment réussir un tapis de mâche pour l’hiver
La réussite se joue dans les premiers jours. Semez en lignes espacées de 20 à 25 cm, en enterrant les graines d’à peine 1 cm. Tassez légèrement pour assurer un bon contact avec la terre, puis maintenez l’humidité en surface. Si la chaleur est intense, un voile léger ou quelques cagettes retournées peuvent protéger la levée. Une fois la mâche en place, l’entretien est minime : désherbage délicat pour ne pas arracher les plants, arrosages modérés, et aucun apport d’engrais frais qui ferait jaunir les feuilles.
Avertissement : un sol trop riche ou fraîchement amendé en compost attire les limaces comme un aimant. Ces dernières peuvent raser une planche de jeunes mâches en une seule nuit. Si votre sol a reçu du compost récent, attendez quelques semaines avant de semer ou utilisez une protection physique (grillage fin, barrières anti-limaces) dès la levée.
Protéger la mâche du gel et prolonger la récolte
En plein hiver, la mâche gèle rarement au point de mourir, mais les feuilles peuvent se flétrir temporairement. Un simple voile d’hivernage ou un petit tunnel plastique permet de conserver la fraîcheur du feuillage et de gagner quelques semaines de récolte. Dans les zones les plus froides, cette protection légère fait la différence entre une mâche récoltée jusqu’en mars et une planche grillée par une gelée prolongée.
Le retour d’expérience d’un semis d’août
Dans un jardin de Loire-Atlantique, un semis du 18 août de ‘Coquille de Louviers’ a produit ses premières rosettes fin octobre, avec des coupes régulières jusqu’à la mi-mars. Le jardinier, habitué à semer plus tard, a constaté une différence nette : moins de pertes au gel, un tapis dense et une qualité gustative bien supérieure à ses récoltes habituelles. Selon ses mots, « c’est la seule salade que je peux couper un matin de gel sans qu’elle s’effondre dans l’assiette ».
Et vous ?
Août est déjà là, les parcelles se libèrent, et la terre attend. Avez-vous tenté le semis de mâche en été ? Vos récoltes ont-elles tenu tout l’hiver ? Partagez vos expériences, vos variétés préférées et vos astuces en commentaire, pour que chacun profite de salades croquantes au cœur de la saison froide.
Mis à jour le 15 août 2025