Les feuilles tombent, les jours raccourcissent, et beaucoup pensent que le jardin se met en pause. Pourtant, c’est souvent maintenant, en plein automne, que se prépare le succès du verger du printemps suivant. Combien de jardiniers se plaignent de framboisiers qui végètent ou de groseilliers qui ne reprennent pas, sans savoir qu’ils ont raté la fenêtre la plus fertile du calendrier lunaire ? La lune descendante d’automne reste une alliée précieuse, même en cette fin d’octobre, pour offrir aux racines le coup de pouce qu’elles attendent.
Sommaire
Pourquoi la lune descendante d’automne agit-elle encore fin octobre ?
En automne, la lune entre plusieurs fois en phase descendante, et c’est encore le cas en cette fin de mois. Ce moment correspond à une période où la sève quitte naturellement les tiges pour se concentrer dans les racines. C’est là que tout se joue : la plante se prépare à hiverner, et l’énergie végétale se stocke dans le sol. Bouturer ou repiquer à ce moment-là, c’est profiter d’un flux naturel qui favorise un enracinement rapide et profond, avant même les premiers froids.
Beaucoup de jardiniers constatent que les boutures réalisées pendant cette période reprennent plus facilement : des racines plus denses, des plants qui résistent mieux au gel et une relance spectaculaire au printemps. L’effet est discret, mais bien réel, surtout pour les petits fruits, les rosiers ou les plantes vivaces à tige ligneuse.
Que se passe-t-il si l’on agit trop tôt ou trop tard ?
Travailler à contre-temps du cycle lunaire, c’est risquer de fatiguer la plante. Une bouture faite en lune montante se concentre davantage sur la partie aérienne : elle pousse en feuilles, mais peine à s’enraciner. En revanche, en fin d’octobre, alors que la lune redescend, l’équilibre naturel penche vers le sol. C’est là que la magie opère. En profitant de cette dynamique, la racine s’installe sans stress et profite de l’hiver pour se fortifier.
Attention : mieux vaut patienter quelques jours pour viser la bonne phase que de bouturer “au hasard”. Une bouture placée en pleine lune montante gaspille son énergie. L’automne est long : laissez le ciel dicter votre calendrier plutôt que le thermomètre.
Les bons gestes de la lune descendante d’automne
Fin octobre reste idéale pour bouturer les groseilliers, cassissiers, rosiers, lavandes, ou encore les framboisiers. Le sol est encore souple, l’humidité bien présente, et la terre conserve un peu de chaleur. On coupe des rameaux sains, on les plante dans un mélange léger de terre et de sable, et on protège le tout avec un paillis. Inutile de trop arroser : l’humidité naturelle suffit. D’ici février, les racines auront colonisé le substrat.
Certains jardiniers de campagne vont plus loin : ils enterrent leurs boutures directement en pleine terre, parfois même le long d’un mur orienté sud, “pour que la lune les garde au chaud”. L’hiver agit alors comme une période de repos fertile : invisible à l’œil nu, le travail souterrain continue lentement.
Les petites croyances et astuces qui perdurent
Dans les conversations entre jardiniers, les observations empiriques côtoient les croyances anciennes. Beaucoup jurent avoir vu la différence : semer ou bouturer “contre la lune” leur aurait donné plus de feuilles que de fruits, ou des racines fines comme des fils. D’autres tiennent encore d’un ancien ce repère simple, transmis de bouche à oreille :
“Quand tu veux savoir si la lune monte ou descend, trace un tronc d’arbre imaginaire sous son croissant. Si les branches forment un P, la lune est montante, comme l’arbre qui pousse vers le ciel. Si elles dessinent un D, la lune descendante redirige la sève vers la terre.”
On retrouve aussi des habitudes plus mystérieuses : certains évitent de jardiner pendant les “nœuds lunaires”, jugés défavorables, ou s’abstiennent d’intervenir les jours d’apogée. Ces pratiques relèvent plus de la tradition que de la science, mais elles traduisent un rapport sensible au temps et à la nature. Beaucoup de jardiniers notent d’ailleurs leurs essais dans un carnet : dates, météo, phases de lune, résultats. Au fil des saisons, un schéma se dessine, souvent cohérent.
À savoir : ne confondez pas lune descendante et lune décroissante. La première correspond au mouvement de la lune dans le ciel, la seconde à sa luminosité. Mélanger les deux peut fausser les observations et donner l’impression que “ça ne marche pas”.
Un savoir ancien validé par la terre
Michel, 67 ans, jardine depuis quarante ans dans le Finistère. Il ne rate jamais la lune descendante d’automne : “Je ne regarde plus trop les calendriers, je le sens dans la lumière du soir. Quand la lune redescend, la terre respire différemment. Si je fais mes boutures à ce moment-là, elles reprennent toutes.” Ses framboisiers et cassissiers forment de véritables haies fruitières chaque printemps. La preuve vivante que ce savoir ancien garde toute sa pertinence.
Nos lecteurs ont également apprécié : Lune Rousse : le secret oublié pour faire lever vos semis de légumes-racines
Et vous, que semez-vous sous la lune d’automne ?
La lune descendante d’automne n’a rien d’un mythe pour ceux qui la pratiquent. Elle offre un repère, un rythme, un tempo à la fois agricole et poétique. Il reste encore quelques jours, en cette fin d’octobre, pour tester cette méthode sur vos boutures ou vos repiquages. Certains diront que c’est une superstition, d’autres que c’est du bon sens. Et vous, avez-vous déjà observé un effet lunaire dans votre jardin ? Racontez-le : c’est souvent dans ces échanges que se cachent les plus belles récoltes.
Mis à jour le 22 octobre 2025