Publié par Michel

“Je les ai plantés en septembre, ils ont tenu tout l’hiver” : le secret des massifs d’aromatiques

1 septembre 2025

massif d'aromatiques
massif d'aromatiques

Septembre. Tandis que la plupart des jardiniers remisent leurs outils en attendant le retour du printemps, d’autres prennent un léger contre-pied. Ils profitent de cette période encore douce pour installer dans leur jardin un véritable trésor de résilience : les plantes aromatiques. Romarin, thym, sauge ou menthe ne sont pas seulement des alliés en cuisine — ce sont aussi des végétaux solides, qui résistent au froid, au vent et à la sécheresse… à condition de savoir les installer au bon moment et au bon endroit. Une promesse tenue : un jardin parfumé, structuré et vivant, même au cœur de l’hiver.

Pourquoi planter des aromatiques en septembre change la donne

Planter à la fin de l’été n’est pas un hasard. À cette période, le sol est encore chaud, ce qui favorise un enracinement rapide. Les journées raccourcissent, les arrosages sont naturellement moins nécessaires et les jeunes plants ne subissent pas les excès de chaleur. Cela leur donne une avance précieuse pour affronter l’hiver. Contrairement aux idées reçues, certaines aromatiques ne demandent pas de protection particulière sous nos latitudes, si elles sont bien installées.

En plantant maintenant, les aromatiques prennent racine tranquillement, sans stress hydrique. Elles se renforcent avant les grands froids. Ce démarrage lent mais sûr est un atout pour avoir des massifs fournis, parfumés et surtout durables dès les premiers beaux jours suivants. Beaucoup de jardiniers constatent même que leurs plants installés en septembre sont plus robustes que ceux mis en terre au printemps.

Les variétés qui résistent vraiment au froid et aux conditions extrêmes

Pas besoin de multiplier les espèces pour créer un effet. Le romarin officinal, par exemple, peut supporter jusqu’à -10°C sans broncher s’il pousse dans une terre bien drainée. Idem pour le thym qui, malgré son apparence frêle, est un véritable dur à cuire. La sauge officinale, si elle est bien exposée au soleil, traverse les mois froids sans perdre sa vigueur.

Quant à la menthe, plus gourmande en eau, elle résiste bien à l’hiver, surtout si elle est rabattue après les premières gelées. Elle repartira de la souche au printemps, encore plus dense qu’avant. Son parfum unique et son feuillage décoratif en font un excellent choix pour rythmer les bordures ou remplir un potager suspendu.

“Même une aromatique rustique peut pourrir l’hiver si le sol reste gorgé d’eau plusieurs jours d’affilée.”

Le bon sol, la bonne lumière : ce qui change tout

Les erreurs les plus fréquentes viennent souvent d’un sol mal adapté ou d’un mauvais emplacement. Les aromatiques aiment une terre bien drainée, parfois légèrement calcaire, mais surtout jamais détrempée. Installer vos plants dans un sol compacté, argileux ou trop riche est une garantie d’échec à moyen terme, même si tout semble bien se passer au départ.

L’exposition joue également un rôle essentiel. Ces plantes sont issues de climats méditerranéens : elles ont besoin de lumière. Une terrasse plein sud, un jardin dégagé ou même une bordure bien exposée feront l’affaire. À l’inverse, un coin à l’ombre ou à l’humidité constante les rendra vulnérables à la moisissure et à la fonte des racines, notamment en hiver.

Un exemple de massif d’aromatiques robuste et décoratif

Pour créer un massif qui reste structuré toute l’année, y compris en hiver, tout en demandant très peu d’arrosage et d’entretien, voici une composition qui a fait ses preuves :

Au fond du massif, deux pieds de romarin officinal sont placés à environ 80 cm l’un de l’autre. Ils apportent la verticalité et la structure, tout en diffusant leur parfum caractéristique. Juste devant, trois sauges officinales, au feuillage gris ou vert selon la variété, créent une belle densité et apportent un volume généreux. La floraison pourpre ou rouge de certaines variétés prolonge l’intérêt décoratif jusqu’à la fin de l’automne.

En bordure, cinq à six plants de thym rampant ou de thym citron s’étalent doucement, formant un tapis bas, dense et parfumé. Ils se plaisent même entre les pas japonais ou au pied d’un muret exposé au soleil. Pour renforcer la diversité sans casser l’harmonie, deux pots de menthe poivrée ou de menthe fraise sont intégrés dans le massif, partiellement enterrés, pour éviter qu’elles ne prennent le dessus sur les autres plantes.

Enfin, quelques touffes de lavande ou de santoline peuvent être ajoutées entre les groupes d’aromatiques pour jouer sur les nuances de feuillages et renforcer la sécheresse du sol, tout en attirant les pollinisateurs jusqu’en fin de saison. Ce type de massif couvre environ 5 m², offre un équilibre parfait entre utilité, esthétisme et facilité d’entretien, avec un effet immédiat… et durable.

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Structurer ses massifs d’aromatiques pour un impact visuel immédiat

Ce qui fait la réussite d’un massif d’aromatiques, c’est la manière dont les plantes sont disposées. Le romarin donne de la hauteur. Le thym s’étale au sol. La sauge crée du volume au centre. En jouant sur les formes, les textures et les couleurs, on obtient rapidement une structure lisible et esthétique, sans avoir à passer des heures à l’entretien.

Associer des galets, du gravier ou des pas japonais entre les lignes d’aromatiques permet de renforcer le contraste naturel tout en améliorant le drainage. Et ces aménagements évitent aussi la prolifération des mauvaises herbes, un atout non négligeable quand on veut un espace facile à vivre, même en hiver.

Les gestes simples qui garantissent la reprise et la survie

À la plantation, il ne faut pas lésiner sur la préparation du sol. Ameublir sur au moins 20 cm de profondeur, enrichir légèrement avec du compost mûr, arroser généreusement la première fois — même si les plantes sont résistantes à la sécheresse, elles ont besoin d’humidité pour s’installer. Ensuite, un paillage léger suffit à conserver la fraîcheur et à éviter les arrosages répétés.

Tailler légèrement les aromatiques après la floraison permet de renforcer leur port et d’éviter le bois mort. Cette taille douce stimule aussi la production de nouvelles pousses, plus tendres, plus parfumées. Pour certaines plantes comme le thym ou la menthe, des coupes régulières sont même indispensables pour éviter qu’elles ne s’étalent de manière anarchique.

Un jardin actif tout l’hiver : récoltes, parfums et couleurs

Contrairement aux fleurs annuelles qui dépérissent dès les premières gelées, les aromatiques restent actives une bonne partie de l’année. On peut continuer à récolter du thym, de la sauge ou du romarin en hiver, pour agrémenter des plats ou préparer des tisanes. Certaines variétés gardent même leurs feuilles, offrant un décor végétal et coloré quand tout le reste du jardin est au repos.

Leur parfum se révèle encore plus intense quand l’air est frais. Un simple frôlement en passant suffit à libérer leurs huiles essentielles. Ces effluves, en plein mois de janvier, sont souvent le petit plaisir inattendu qui redonne le goût du jardin même quand tout semble figé.

Anticiper le printemps en plantant en fin d’été

En installant vos massifs d’aromatiques en septembre, vous donnez à votre jardin une avance sur la saison suivante. Le redémarrage au printemps est immédiat. Pas besoin d’attendre la fin des saints de glace pour profiter d’un jardin structuré, comestible et parfumé. Le gain de temps est réel, et la satisfaction de voir un massif traverser l’hiver sans encombre n’a pas de prix pour un jardinier.

Mis à jour le 1 septembre 2025

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Michel Dupont est un expert passionné en agriculture durable et fondateur de EcoleDagriculture.fr, une plateforme éducative innovante dédiée à la formation et au développement des compétences dans le secteur agricole. Retrouvons-nous sur : 👉 notre page Facebook ! Et partagez nos articles, commentez, c’est le meilleur moyen de nous soutenir !

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