J’ai testé la moutarde et la phacélie en engrais vert : en les semant en août, j’ai gagné un temps fou au jardin

Quand une parcelle se libère en fin d’été, l’idée de la laisser reposer jusqu’au printemps semble souvent judicieuse. Pourtant, cette période de vide peut rapidement devenir un piège. Un sol nu, même quelques semaines, s’appauvrit. Il se tasse sous l’effet des pluies, se fait coloniser par les mauvaises herbes, et perd peu à peu sa vitalité. Ce qui paraît être une pause bénéfique devient alors une source de travail supplémentaire quelques mois plus tard.

Chaque année, de nombreux jardiniers se retrouvent à devoir rattraper les dégâts causés par ce repos mal encadré. Un sol compacté, des adventices bien installées, une structure difficile à travailler : autant d’obstacles qui freinent les plantations de printemps. Et lorsque la météo presse, tout ce temps perdu finit par peser lourd.

Pour éviter ce scénario, une solution simple et efficace a fait ses preuves : le semis d’engrais verts dès le mois d’août, dès que la parcelle est libre. La combinaison moutarde et phacélie, en particulier, transforme le sol sans effort et évite bien des tracas en sortie d’hiver.

Pourquoi semer un engrais vert en août, sans attendre l’automne ?

Le mois d’août est souvent associé à la récolte, mais c’est aussi le moment idéal pour préparer la suite. Lorsque les pommes de terre, oignons ou courgettes ont été arrachés, le sol est encore chaud. Les engrais verts profitent de ces conditions pour lever rapidement et couvrir le sol avant l’arrivée du froid.

La moutarde blanche se distingue par sa croissance éclair. En quelques jours, elle s’installe et commence son travail de structuration du sol. La phacélie, quant à elle, couvre efficacement la surface et favorise la biodiversité microbienne. Ensemble, ces deux plantes étouffent les adventices, absorbent les éléments nutritifs résiduels, et préservent l’activité biologique du sol.

« Semer un engrais vert en août, c’est anticiper plutôt que réparer. Mieux vaut occuper la parcelle rapidement que lutter au printemps contre les conséquences d’un sol abandonné. »

Quels résultats concrets au printemps suivant ?

Une parcelle semée avec de la moutarde et de la phacélie en août présente une structure bien différente à la sortie de l’hiver. Le sol, travaillé en douceur par les racines, reste meuble et aéré. Les résidus végétaux de surface protègent la terre des intempéries et limitent les pertes en nutriments.

En mars, il suffit souvent de couper les engrais verts au ras du sol et de les laisser sécher quelques jours sur place. La matière se décompose rapidement, enrichissant le sol sans nécessité d’enfouissement profond. Le gain de temps est considérable : la terre est prête à recevoir les jeunes plants sans travail mécanique lourd ni désherbage fastidieux.

Quel mélange choisir et comment semer efficacement ?

Le duo moutarde/phacélie est particulièrement adapté aux semis estivaux. La moutarde, avec sa capacité à décompacter le sol et son effet nématicide, apporte une première couverture efficace. La phacélie complète cette action en formant un tapis dense et en favorisant l’activité biologique.

Le semis se fait à la volée sur sol légèrement griffé, avec un arrosage si la terre est trop sèche. Aucun besoin de chercher une précision extrême : l’objectif est de couvrir la parcelle rapidement et densément. Un simple râteau suffit ensuite à recouvrir les graines pour garantir une bonne levée.

Que faire des engrais verts au printemps ?

Une fois l’hiver passé, plusieurs options sont possibles. Certains préfèrent faucher et incorporer les résidus en surface, d’autres choisissent de les laisser sécher avant de pailler ou de les composter. Dans tous les cas, il n’est pas nécessaire de retourner le sol profondément. Ce sont les micro-organismes et les vers de terre qui prennent le relais pour intégrer la matière organique au fil des semaines.

Ce geste simple évite une remise en culture laborieuse et offre une terre vivante, souple et riche. Une base idéale pour les cultures gourmandes de printemps comme les tomates, les courges ou les pommes de terre.

Ce geste mérite-t-il d’être renouvelé chaque année ?

Pour tout jardinier soucieux de la santé de son sol, le semis d’engrais verts en août devient rapidement une habitude précieuse. Ce n’est pas une corvée supplémentaire, mais un investissement minimal pour un bénéfice tangible : moins de travail, une meilleure structure, et un sol qui reste vivant toute l’année.

Et si cette année, au lieu de laisser la terre nue, cette expérience était tentée à petite échelle ? Il suffit parfois d’un carré semé pour mesurer la différence. Une démarche simple, reproductible, et qui pourrait bien transformer les pratiques du jardin, saison après saison.

Et vous, comment gérez-vous vos parcelles en fin d’été ? Avez-vous déjà tenté un semis d’engrais vert en cette période ? Vos retours sont les bienvenus en commentaire.

Mis à jour le 13 août 2025