Publié par Michel

« J’ai raté la taille d’hiver » : cette technique d’été a sauvé mon verger

4 juillet 2025

taille en vert
taille en vert

Ce n’est pas parce que l’hiver est passé qu’il faut renoncer à remettre son verger en ordre. Beaucoup pensent à tort que la taille des arbres fruitiers ne se fait qu’en période de repos végétatif. Pourtant, l’été, et plus précisément le mois de juillet, offre une occasion inattendue mais redoutablement efficace de corriger les erreurs, rattraper un oubli ou stimuler une meilleure fructification.

Pourquoi l’été peut sauver une taille oubliée

En juillet, les arbres fruitiers sont en pleine activité. Contrairement à la taille hivernale, plus brutale et parfois risquée pour les sujets affaiblis, la taille en vert, pratiquée sur du bois jeune en végétation, permet une cicatrisation rapide des plaies. Cette période est donc idéale pour intervenir de manière douce, tout en influençant positivement la récolte de l’année suivante.

La taille en vert n’est pas une solution de remplacement totale, mais elle corrige les déséquilibres causés par une croissance anarchique ou une absence d’entretien au bon moment. Elle permet de mieux répartir la sève, de limiter la vigueur excessive, de favoriser la lumière dans la ramure et surtout, de préparer les bourgeons à fruits pour l’année d’après.

Ce que permet concrètement une taille en vert en juillet

Certains arbres fruitiers sont particulièrement réactifs à cette taille estivale. Les pommiers et poiriers en espalier, par exemple, tirent un net bénéfice d’un travail ciblé : suppression des gourmands, réduction des rameaux trop vigoureux, et orientation des pousses pour maintenir la forme de l’arbre. Cela évite l’épuisement de l’arbre et favorise le développement des bourgeons à fruits.

Sur les pêchers et nectariniers, c’est même une étape indispensable pour optimiser la fructification future. Le fait de supprimer les parties ayant porté les fruits, dès l’été, concentre la sève sur les rameaux qui serviront de base à la floraison de l’année suivante.

La vigne aussi réagit très bien à une taille en vert, avec des effets visibles dès la saison en cours : meilleure aération des grappes, concentration des sucres, maturité plus homogène. Quant au kiwi, le pincement des tiges secondaires dès juillet permet une meilleure structuration du pied et prépare déjà la fructification de l’an prochain.

Comment tailler sans traumatiser l’arbre

La clé d’une taille en vert réussie tient dans sa modération. Il ne s’agit pas d’élaguer massivement, mais de guider la croissance. Une erreur fréquente consiste à couper trop court, ou à intervenir par temps de forte chaleur. Le bon moment reste les matinées fraîches et sèches de juillet, avec des outils propres et bien aiguisés pour éviter les blessures mal cicatrisées.

« Évitez toute taille par temps humide : cela augmente le risque d’infections fongiques, surtout sur les arbres à noyaux »

Chaque coupe doit avoir une raison précise : limiter l’encombrement, favoriser la lumière, éliminer les nuisibles. Le reste du feuillage, encore actif, continue à alimenter l’arbre, tout en limitant l’apparition de maladies liées à une densité trop élevée de la ramure.

Faut-il toujours attendre l’hiver pour entretenir ses fruitiers ?

Non. L’idée reçue selon laquelle seuls les mois froids sont propices à la taille est de plus en plus remise en question. Pour certaines espèces sensibles aux tailles sévères ou aux maladies, comme le cerisier ou le prunier, l’été est même la meilleure période pour intervenir en douceur, juste après la récolte. Cela permet d’éviter les écoulements de gomme et les affaiblissements qui en découlent.

Dans un verger familial, où le temps manque parfois pour tout faire au bon moment, cette approche estivale offre un deuxième souffle. Elle évite aussi l’accumulation des tâches au cœur de l’hiver, quand le gel ou l’humidité compliquent les interventions.

Anticiper les fruits de l’année prochaine dès maintenant

Travailler ses fruitiers en été, c’est déjà préparer la récolte de l’année suivante. Chaque geste influe sur le développement des bourgeons à fleurs. Une pousse trop longue, non taillée, donne peu ou pas de fruits. À l’inverse, une taille douce, bien pensée, incite l’arbre à produire davantage de bourgeons floraux, mieux répartis sur l’arbre, donc plus accessibles, plus gros, et souvent plus sucrés.

Cette pratique s’inscrit dans une logique d’entretien permanent, plus fluide et plus adaptée à la vie de nombreux jardiniers. Elle évite les coupes drastiques, les reprises difficiles, et limite les déceptions lors des récoltes.

Mis à jour le 4 juillet 2025

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Michel Dupont est un expert passionné en agriculture durable et fondateur de EcoleDagriculture.fr, une plateforme éducative innovante dédiée à la formation et au développement des compétences dans le secteur agricole. Retrouvons-nous sur : 👉 notre page Facebook ! Et partagez nos articles, commentez, c’est le meilleur moyen de nous soutenir !

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