Publié par Michel

Feuilles grises sur le millepertuis : ce signe révèle une maladie fongique à traiter sans attendre

22 octobre 2025

millepertuis
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Vous pensiez votre millepertuis increvable, ce petit arbuste doré qui illumine le jardin même sous la pluie ? Et pourtant, un matin, son feuillage autrefois brillant semble couvert de poussière, gris et terne. Les fleurs se raréfient, les tiges perdent leur éclat. En quelques semaines, le buisson entier paraît s’essouffler. Ce n’est pas une simple fatigue saisonnière, mais souvent le signe d’une infection fongique bien installée.

Le problème, c’est que beaucoup de jardiniers confondent ces symptômes avec un stress hydrique ou une carence. Résultat : ils continuent d’arroser davantage, aggravant sans le savoir la cause du mal. Et pendant ce temps, les champignons s’étendent, invisibles au premier regard, jusqu’à affaiblir la plante entière. Pourtant, réagir vite permet d’éviter qu’un seul plant malade ne contamine toute une bordure. Voyons comment reconnaître, comprendre et traiter cette maladie du millepertuis avant qu’il ne soit trop tard.

Pourquoi les feuilles du millepertuis deviennent-elles grises ?

Le plus souvent, ce voile grisâtre qui recouvre les feuilles du millepertuis n’est pas de la poussière mais la trace d’un champignon microscopique. Deux suspects principaux : le Botrytis cinerea, plus connu sous le nom de pourriture grise, et l’oïdium, ou « blanc du millepertuis ». Ces maladies se développent dans des conditions très précises : un air humide, une lumière insuffisante, un feuillage trop dense. L’automne et la fin d’été, avec leurs nuits fraîches et rosées abondantes, sont leurs périodes préférées.

Les premiers signes passent souvent inaperçus : un léger ternissement, quelques taches brunes isolées. Puis le feuillage s’enroule, jaunit et tombe. En surface, un feutrage gris apparaît, tandis que les tiges s’assombrissent à la base. À ce stade, le champignon a déjà colonisé les tissus internes.

« Arroser le feuillage du millepertuis par-dessus est la meilleure façon d’inviter la maladie chez soi », prévient souvent Marc, jardinier amateur, qui a vu disparaître trois arbustes avant de comprendre l’origine du problème.

Les erreurs qui aggravent la maladie sans qu’on s’en rende compte

Beaucoup de jardiniers découvrent trop tard que la cause du problème n’est pas la maladie elle-même, mais les conditions dans lesquelles elle se développe. Un excès d’eau, un emplacement trop ombragé ou un feuillage trop dense créent un microclimat humide où les spores prospèrent. Dans ces cas-là, même un traitement fongicide reste sans effet durable.

Les erreurs les plus fréquentes ? Arroser le soir, directement sur les feuilles, maintenir un paillage épais collé au collet, ou planter trop serré. En corrigeant simplement ces points, plusieurs jardiniers ont vu leur millepertuis repartir sans traitement lourd. D’autres ont constaté qu’un espace de 40 à 50 cm entre les plants suffisait à limiter les attaques récurrentes.

Autre piège : le compost. Les feuilles malades ou tiges atteintes contiennent des spores capables de survivre tout l’hiver. En les compostant, on favorise leur retour au printemps suivant. Il faut impérativement les jeter avec les déchets ménagers ou les brûler si la réglementation locale l’autorise.

Comment agir dès les premiers signes de maladie ?

Face à un millepertuis atteint, la première réaction doit être mécanique : éliminer tout ce qui est contaminé. Coupez sans hésiter les feuilles grisées, les tiges noircies et les parties molles. Débarrassez-vous-en loin du compost, car les spores peuvent survivre et infecter d’autres plantes. Nettoyez ensuite vos outils avec de l’alcool à brûler ou du vinaigre blanc. Ce simple réflexe limite déjà la propagation.

Une fois le nettoyage effectué, plusieurs traitements naturels peuvent aider à enrayer l’infection. La décoction de prêle, riche en silice, renforce les tissus et agit comme un antifongique doux. L’infusion d’ail, pulvérisée sur l’ensemble du feuillage, freine efficacement la progression du botrytis. En prévention, la bouillie bordelaise reste une valeur sûre : elle empêche les spores de germer sur les jeunes pousses. Certains jardiniers utilisent aussi un mélange maison de bicarbonate de soude et de savon noir, appliqué par temps sec.

Dans les cas plus avancés, certains traitements ciblés à base de propiconazole ou de myclobutanil peuvent être envisagés. Ces produits, souvent utilisés contre la rouille, permettent parfois de sauver un pied sévèrement touché. Mais leur usage doit rester ponctuel, sur des plantes déjà affaiblies et seulement lorsque les alternatives naturelles ne suffisent plus.

« Un traitement trop tardif ou une plante déjà affaiblie peut ne plus repartir normalement — mieux vaut agir dès les premières feuilles grises. »

Comment éviter que la maladie ne revienne ?

Le millepertuis n’aime ni les excès d’eau ni l’air stagnant. Pour lui offrir les meilleures conditions, installez-le toujours au soleil ou à la mi-ombre, jamais dans un coin trop humide. Le sol doit être bien drainé : un ajout de sable ou de gravier dans la terre suffit souvent à éviter la stagnation. Lors de la plantation, espacez les sujets pour permettre à l’air de circuler entre les branches.

Un paillage léger aide à conserver l’humidité du sol, mais veillez à dégager le collet pour qu’il reste sec. Enfin, taillez régulièrement : une taille de nettoyage en fin d’hiver ou au début du printemps permet d’éliminer le bois mort et stimule une nouvelle croissance plus aérée. Ces gestes simples réduisent considérablement le risque d’infection fongique, surtout après un été humide.

« Le millepertuis est une plante robuste, mais pas invincible. Ce sont souvent les excès de soins – trop d’eau, trop d’ombre – qui le fragilisent », observe Hélène, horticultrice passionnée, habituée des jardins méridionaux.

Et si votre millepertuis semble déjà condamné ?

Ne jetez pas l’éponge trop vite. Un arbuste sévèrement atteint peut repartir de souche au printemps suivant si ses racines n’ont pas été touchées. Coupez au ras du sol, aérez bien le terrain, et laissez-le se régénérer. Avec un sol assaini et un arrosage maîtrisé, il peut refaire une belle floraison dès la belle saison suivante. Et pour éviter une récidive, traitez préventivement au soufre mouillable au début de l’été, surtout si votre région est sujette à l’humidité nocturne.

Les jardiniers expérimentés le savent : un millepertuis en bonne santé est presque sans entretien. Mais dès que son feuillage vire au gris, chaque jour compte. Agir tôt, observer attentivement et corriger ses pratiques, c’est la meilleure façon de redonner vie à cet arbuste lumineux.

Et vous, avez-vous déjà remarqué ce voile gris sur vos millepertuis ? Comment avez-vous réussi à les sauver ? Partagez vos expériences et astuces en commentaire, elles aideront sûrement d’autres jardiniers à préserver leur floraison.

Mis à jour le 22 octobre 2025

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Michel Dupont est un expert passionné en agriculture durable et fondateur de EcoleDagriculture.fr, une plateforme éducative innovante dédiée à la formation et au développement des compétences dans le secteur agricole. Retrouvons-nous sur : 👉 notre page Facebook ! Et partagez nos articles, commentez, c’est le meilleur moyen de nous soutenir !

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