Publié par Michel

Faut-il vraiment arracher toutes les mauvaises herbes autour des tomates ? Ce que disent les jardiniers

31 juillet 2025

rangs de tomates
rangs de tomates

Au départ, l’envie d’avoir un potager impeccable pousse souvent à arracher toute plante qui n’a pas été volontairement semée. Le moindre brin d’herbe sauvage est perçu comme un intrus, un danger potentiel pour les cultures. Pourtant, à force d’observation et d’expérimentations, il devient clair que certaines plantes spontanées méritent leur place entre les rangs de tomates. Non seulement elles ne nuisent pas à la récolte, mais elles peuvent même améliorer la santé du sol, la résilience des plants et la biodiversité du jardin.

Ces plantes qu’on qualifie à tort de « mauvaises herbes » ne sont pas toutes à combattre. Le sol les fait apparaître naturellement pour une raison. Certaines protègent la terre du dessèchement, attirent des insectes utiles, décompactent le sol ou limitent l’érosion. En jardinant avec elles plutôt que contre elles, on transforme le désherbage en gestion fine, sans renoncer à l’efficacité.

Ces herbes spontanées ne nuisent pas aux tomates, au contraire

Quand elles poussent de manière dispersée, sans étouffer les cultures, les plantes sauvages peuvent jouer un rôle de couverture végétale. Elles limitent l’évaporation, maintiennent une certaine fraîcheur au sol et réduisent la fréquence des arrosages, particulièrement utile en période sèche. Certaines ont aussi la capacité d’améliorer la structure du sol grâce à leurs racines profondes qui ameublissent et favorisent l’infiltration de l’eau.

Il est fréquent de voir des jardiniers expérimentés laisser le trèfle s’installer entre les rangs. Sa capacité à fixer l’azote de l’air le rend précieux pour les tomates, grandes consommatrices de ce nutriment. D’autres, comme le plantain ou la cardamine, attirent les insectes auxiliaires comme les syrphes ou les coccinelles, qui régulent naturellement les populations de pucerons.

Voici quelques plantes sauvages fréquemment rencontrées entre les rangs de tomates et qui peuvent être bénéfiques :

  • Trèfle blanc ou violet : améliore l’azote disponible dans le sol.
  • Ortie : riche en minéraux, attire les insectes utiles et sert de base à un excellent purin.
  • Consoude : décompacte les sols avec ses racines profondes, utile pour le paillage et le purin.
  • Pissenlit : remonte les nutriments à la surface et structure le sol.
  • Plantain : attire les syrphes, prédateurs naturels des pucerons.
  • Cardamine : abrite les larves de coccinelles.
  • Lamier pourpre : couvre-sol utile, très présent au printemps.

Les bénéfices concrets pour la terre et les insectes utiles

Une terre nue est une terre exposée. Aux coups de soleil, aux arrosages violents, à l’érosion. Laisser certaines herbes en place revient à protéger ce sol, à l’ombre et au frais. Ces plantes mortes sur place deviennent ensuite un paillage naturel, nourrissant les micro-organismes, stimulant l’activité biologique et réduisant les besoins en engrais.

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Le jardin devient aussi plus accueillant pour les pollinisateurs et les prédateurs naturels des ravageurs. Les fleurs discrètes de ces plantes spontanées offrent un refuge à des insectes souvent invisibles mais précieux pour l’équilibre du potager. Moins de traitements, plus de vie : les résultats se font sentir sur la durée.

Quand et comment intervenir pour garder le bon équilibre

Tout n’est pas à conserver, bien sûr. L’observation régulière reste essentielle. Une plante qui se développe trop vite, qui commence à concurrencer les tomates en eau ou en lumière, doit être maîtrisée. Le bon moment pour intervenir, c’est juste après une pluie : les racines viennent facilement, sans effort, et sans bouleverser le sol.

Il est aussi recommandé de couper les adventices avant qu’elles ne montent en graines. Cela évite leur dissémination massive sans les éliminer totalement du jardin. Certaines, comme l’ortie ou la consoude, sont précieuses mais doivent être tenues à distance immédiate des pieds de tomates pour éviter tout étouffement.

« Laisser tout pousser sans distinction peut nuire à vos jeunes plants : surveiller, c’est jardiner. »

Pourquoi ce choix change le rythme et l’ambiance du jardin

En acceptant la présence maîtrisée de certaines plantes sauvages, le jardinage devient moins contraint. Il ne s’agit plus de lutter contre la nature mais de collaborer avec elle. Le désherbage n’est plus une tâche punitive mais un ajustement réfléchi. Cela permet de gagner du temps, de préserver ses efforts, et de développer une meilleure compréhension de ce qui se joue sous les feuilles.

Entre les rangs de tomates, ces herbes deviennent les alliées d’un sol fertile, d’un jardin moins exigeant en ressources, et d’un potager qui produit mieux avec moins d’intervention. Laisser pousser certaines plantes, c’est parfois faire preuve de plus d’attention que de contrôle. Et le résultat se mesure dans la qualité de la terre autant que dans celle des fruits récoltés.

Mis à jour le 31 juillet 2025

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Michel Dupont est un expert passionné en agriculture durable et fondateur de EcoleDagriculture.fr, une plateforme éducative innovante dédiée à la formation et au développement des compétences dans le secteur agricole. Retrouvons-nous sur : 👉 notre page Facebook ! Et partagez nos articles, commentez, c’est le meilleur moyen de nous soutenir !

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