Dès que le soleil disparaît, elle entre en scène. Avec ses ailes sombres, son vol rapide et imprévisible, elle impressionne autant qu’elle inquiète. La chauve-souris. On l’associe aux films d’horreur, aux vieilles granges poussiéreuses… rarement à la tranquillité d’un jardin d’été. Et pourtant, elle est capable d’ingurgiter jusqu’à 2 000 moustiques en une seule nuit. Une performance redoutable qui pourrait bien changer vos soirées au jardin.
Imaginez un été sans piqûres, sans produits chimiques, sans spirales toxiques. Une simple présence silencieuse, discrète, qui fait le travail mieux que n’importe quel répulsif du commerce. Vous ne l’avez jamais envisagé sous cet angle ? Il est temps de lui faire une place.
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Quel est son vrai rôle dans votre jardin ?
La pipistrelle commune, la plus présente dans nos régions, mesure à peine 5 cm et pèse moins qu’une pièce de 2 euros. Elle se nourrit presque exclusivement d’insectes volants. Elle commence sa chasse dès le crépuscule et peut couvrir un rayon de plusieurs kilomètres en une nuit, balayant votre jardin à la recherche de proies. Moustiques, moucherons, papillons nocturnes, elle régule leur population sans effort et sans que vous ne leviez le petit doigt.
Comment l’attirer efficacement chez vous ?
Le premier réflexe à avoir : installer un abri adapté. Oubliez les cabanes fantaisistes ou les vieux nichoirs recyclés. Il faut un gîte spécifique, étroit, en bois non traité, avec une ouverture inférieure de quelques centimètres. L’intérieur doit rester rugueux pour qu’elle puisse s’accrocher facilement.
Placez-le à une hauteur minimale de 3 mètres, sur une façade orientée sud ou sud-est. Évitez les endroits exposés au vent ou à proximité d’éclairages nocturnes puissants. L’idéal reste un mur de grange, un grand arbre isolé ou même un poteau indépendant loin des allées passantes.
L’environnement joue aussi un rôle clé. Les chauves-souris adorent les jardins riches en biodiversité. Une haie champêtre, quelques zones non tondues, un petit point d’eau : ces éléments favorisent la présence d’insectes, et donc la venue des chauves-souris.
Faut-il craindre une cohabitation ?
Contrairement aux idées reçues, elles ne s’accrochent pas aux cheveux, n’attaquent pas, et évitent même généralement les humains. Elles n’abîment pas les façades et ne construisent pas de nids. Leur guano (leurs excréments) est inodore en petite quantité et se transforme en engrais très riche pour les plantes.
Attention : les chauves-souris sont protégées par la loi. Il est interdit de les capturer, de détruire leurs abris ou de les déloger. Si vous découvrez une colonie dans votre toit ou une grange, faites appel à une association locale ou à un professionnel formé à la cohabitation douce.
Les erreurs à éviter absolument
L’une des plus courantes : installer un abri dans un endroit trop bruyant, mal exposé ou sans nourriture à proximité. Résultat : il restera vide toute l’année. Autre erreur fréquente : utiliser des produits répulsifs dans le jardin. Ils tuent les insectes… et donc privent les chauves-souris de leur garde-manger.
Enfin, évitez de manipuler les abris trop souvent. Une chauve-souris effrayée par des odeurs humaines peut abandonner le site définitivement.
Pourquoi agir maintenant
La saison chaude arrive, les moustiques aussi. Attendre qu’ils soient là pour réagir, c’est souvent trop tard. Installer un gîte à chauve-souris maintenant, c’est anticiper. C’est lui donner le temps d’être repéré, visité, adopté. Une fois installée, une chauve-souris reviendra chaque année, fidèle à son site de repos.
Et pendant que vous profitez de la douceur du soir, elle sera là, en silence, à patrouiller dans le ciel. Tranquillement. Sans réclamer d’entretien. Sans nuisances. Simplement efficace.
Mis à jour le 17 mai 2025
2 réponses
Bonjour toute l’équipe.
Merci pour cette écriture
Bravo pour ces précisions