Les jardinières d’été tirent leur révérence, les pétunias font grise mine, et les géraniums n’ont plus leur éclat. L’automne est là, et avec lui, ce moment un peu morose où les balcons se vident et où les couleurs s’effacent, bien avant l’arrivée de l’hiver. Vous connaissez ce creux visuel : quand les feuilles tombent mais que rien ne fleurit encore. On range, on taille, on jette, sans vraie alternative.
Et pourtant, il existe une plante qui continue de fleurir, contre toute attente. Une fleur discrète sur les rayons, mais étonnamment résistante, capable de supporter des températures négatives tout en gardant ses épis colorés droits et vifs. Elle est encore disponible en jardinerie, et c’est peut-être la meilleure surprise florale de la saison.
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Quelle fleur peut vraiment rester belle jusqu’aux premières gelées ?
Dans le cycle classique du jardinier amateur, septembre sonne souvent le début du vide. On croit – à tort – qu’il n’y a plus rien à planter, ni à attendre. Or, certaines plantes ne montrent leur plein potentiel qu’à cette période charnière, lorsque la lumière baisse et que les nuits fraîchissent. C’est le cas de l’Angelonia, parfois appelée “gueule-de-loup d’été”, même si elle ne ressemble qu’assez peu à sa cousine.
Originaire d’Amérique centrale mais largement cultivée en Europe, l’Angelonia est une annuelle dans la majorité des régions françaises, mais elle a tout d’une plante de fin de saison. Elle ne craint ni la pluie, ni le vent, ni les premières gelées modérées. Et surtout, elle continue de fleurir quand les autres ont déjà plié bagage.
Pourquoi la plupart des plantes s’arrêtent de fleurir dès septembre ?
La baisse des températures n’est qu’une partie du problème. Ce qui affecte le plus les plantes à floraison estivale, c’est la combinaison entre journées plus courtes, humidité persistante, stress hydrique et baisse d’intensité lumineuse. Résultat : les plantes se mettent en veille, parfois brutalement. Même en pot, elles s’épuisent ou développent des maladies fongiques liées à une terre trop mouillée et peu drainée.
Angelonia, elle, s’adapte. Son système racinaire n’est pas aussi fragile qu’on pourrait le penser, et son feuillage reste compact et résilient. Si elle est bien installée, elle continue de produire des hampes florales denses, sans exiger d’engrais, sans avoir besoin de tailler à tout va.
“Attention : si vous la plantez en sol lourd ou mal drainé, elle ne passera pas l’automne. En pot, avec un drainage soigné, elle peut tenir jusqu’à -5°C sans protection.”
Comment planter l’Angelonia en septembre pour en profiter pleinement ?
Il n’est pas trop tard, bien au contraire. En jardinerie, on trouve encore des Angelonias bien enracinés, souvent soldés. Il suffit de les transplanter dans un pot profond, avec un substrat léger et bien drainant. Ajoutez quelques billes d’argile ou un lit de gravier au fond, et placez-les en plein soleil. Même si les journées sont plus fraîches, elles ont encore besoin de lumière directe pour bien fleurir.
Il n’est pas nécessaire d’ajouter de l’engrais en septembre : la plante est en pleine maturité. Un simple arrosage modéré, espacé selon la météo, suffit à maintenir la floraison. Et si le thermomètre descend franchement, un voile d’hivernage posé à la hâte peut suffire à la faire tenir quelques semaines de plus.
Est-ce que ça marche vraiment sur un balcon ou une terrasse ?
Oui, et c’est même là qu’elle donne le meilleur d’elle-même. En pot ou en jardinière, l’Angelonia échappe aux problèmes de sol compact et bénéficie d’une meilleure gestion de l’eau. Elle s’intègre facilement à des compositions avec des graminées, des cyclamens ou même des choux ornementaux.
Dans le Tarn, un jardinier amateur témoigne : “Je l’ai plantée fin août en jardinière, avec du lierre et quelques pensées. On est fin octobre, elle est toujours là, pas une fleur fanée, même après une nuit à -2°C.” Ce type de retour n’est pas isolé. En climat tempéré, elle tient largement jusqu’aux premières vraies gelées, parfois au-delà.
Faut-il la rentrer ou la laisser dehors pour l’hiver ?
Tout dépend de votre localisation. En zone méditerranéenne ou sur la façade atlantique, certains la laissent en place avec un simple paillage au pied. Mais dans la majorité des régions, elle ne survivra pas à un hiver complet en pleine terre. En pot, en revanche, elle peut être rentrée dans une véranda ou une pièce fraîche et lumineuse pour tenter une reprise au printemps.
Ceux qui ne veulent pas s’embêter peuvent simplement en racheter chaque année : elle pousse vite, fleurit longtemps, et son prix reste très accessible. Pour un investissement de moins de 5 €, elle transforme un balcon terne en bouquet d’automne.
Et vous, que mettez-vous en pot quand l’été arrive à son terme ?
Si vous avez testé l’Angelonia cette année, ou si vous avez une autre fleur résistante à recommander pour la fin de saison, dites-le en commentaire. Chaque balcon a ses secrets, et l’automne mérite lui aussi ses coups d’éclat.
Mis à jour le 21 septembre 2025
