Chaque été, je vois les mêmes signes dans mon rang de fraisiers : feuilles qui jaunissent, fruits plus petits, et surtout ces longues tiges rampantes qui filent au sol. Ce sont les stolons. Beaucoup les ignorent ou les coupent par habitude… et pourtant, c’est là que se cache une vraie réserve de plants neufs. Si on les laisse traîner jusqu’à l’automne, on perd du temps, et parfois même la chance d’avoir une belle production au printemps suivant.
J’ai longtemps remis à plus tard cette étape, persuadé que les plants mères suffiraient. Mais d’année en année, mes récoltes se sont réduites : des pieds épuisés, plus vulnérables aux maladies, et un sol qui n’offrait plus la même vigueur. La solution ? Anticiper, en août, quand les jeunes plants issus de stolons sont déjà bien formés mais pas encore affaiblis par le froid.
Sommaire
Pourquoi repiquer les stolons en fin d’été ?
Après trois ou quatre saisons, un fraisier commence à fatiguer : ses racines sont moins actives, ses feuilles moins nombreuses, et la fructification ralentit. Les stolons sont la stratégie naturelle de la plante pour se régénérer. En les repiquant à cette période, on offre à ces jeunes pieds un automne entier pour s’enraciner, profiter encore de la chaleur du sol et stocker de l’énergie avant l’hiver. Au printemps, ils démarrent plus vite, et produisent souvent dès la première année.
« Un stolon qui prend racine en août, c’est trois semaines de croissance gagnées sur un repiquage de printemps », m’a confié un voisin jardinier, qui multiplie ainsi ses plants depuis plus de dix ans.
Comment savoir qu’un stolon est prêt à être repiqué ?
Le signe le plus fiable : le petit bouquet de feuilles au bout du stolon a déjà formé quelques racines visibles, blanches et fines. Si vous sentez une résistance en le soulevant légèrement, c’est qu’il a commencé à s’ancrer. À ce stade, on peut le placer dans un godet rempli de terreau léger ou directement en pleine terre, à un emplacement ensoleillé et bien drainé.
Les gestes essentiels pour réussir le repiquage
Je commence toujours par préparer le sol : griffage léger, apport de compost mûr et arrosage pour que la terre soit fraîche. Je maintiens le stolon en place avec un petit cavalier métallique ou un simple morceau de fil de fer plié, jusqu’à ce que les racines s’installent. Après deux à trois semaines, je coupe la tige qui relie le jeune plant au pied mère.
Durant cette période, un arrosage régulier est indispensable. Trop sec, le plant stresse et met plus de temps à repartir ; trop humide, il risque de pourrir. La clé, c’est une humidité constante mais légère.
Les lecteurs ont aimé : Fraisier : comment favoriser l’enracinement des stolons avec une chaussette usée
Ce qu’il faut éviter absolument
Beaucoup commettent l’erreur de repiquer trop tard, en octobre ou novembre. Le plant, surpris par le froid, n’a pas le temps de s’enraciner correctement. Résultat : un pied faible au printemps, plus exposé aux maladies.
« Si le sol est déjà froid, mieux vaut attendre le printemps, même si cela retarde la production », avertit un ancien du marché horticole. « Un stolon planté sur terre glacée est comme un moteur qui démarre sur batterie vide. »
Mon retour d’expérience cette année
En août dernier, j’ai repiqué une dizaine de stolons en godets que j’ai placés à l’abri des vents. Au printemps, tous ont donné quelques fruits, et la différence de vigueur avec mes vieux plants était flagrante : feuilles plus larges, fleurs plus nombreuses, et surtout, un goût plus sucré grâce à une meilleure alimentation en eau et en nutriments.
Et vous ?
Repiquer les stolons en août a changé la façon dont je renouvelle mon potager de fraises. Si vous avez testé d’autres périodes, ou des méthodes différentes, je serais curieux de lire vos retours et astuces dans les commentaires.
Mis à jour le 9 août 2025