Le mois d’août met les jardiniers face à un dilemme : les fanes s’affaissent, certaines pommes de terre sont déjà prêtes à cueillir, mais faut-il vraiment tout arracher d’un coup ? Derrière ce geste, il y a un risque réel. Les tubercules stockés trop tôt s’abîment vite, ceux laissés trop longtemps en terre deviennent la cible des taupins, des limaces ou des pluies qui fissurent la peau. Entre perte de goût et récolte amputée, chaque option semble coûteuse. Pourtant, une méthode simple permet de trancher : arracher dès maintenant seulement certaines pommes de terre, et préserver les autres pour traverser l’hiver.
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Comment savoir quelles pommes de terre arracher en août ?
Celles qui montrent des fanes jaunies ou couchées au sol sont arrivées à maturité. La plante a terminé son cycle, la peau des tubercules commence à se durcir : elles peuvent être sorties sans attendre. De même, les pieds marqués par le mildiou doivent être défanés puis récoltés rapidement, au risque de voir la maladie descendre jusque sous terre. Arracher ces pommes de terre-là en août, c’est sécuriser une partie de la récolte avant qu’elle ne se perde.
Pourquoi ne pas tout récolter d’un seul coup ?
Attendre que l’ensemble des rangs soit sec peut sembler logique, mais ce délai ouvre la porte à plusieurs problèmes. Une pluie orageuse gorgée d’eau entraîne des tubercules fendus et vite pourris en cave. Les taupins, très actifs en fin d’été, percent des galeries qui deviennent autant de portes d’entrée pour les maladies. Quant aux limaces, elles profitent du couvert de terre pour s’attaquer aux tubercules restés en place. Tout sortir d’un coup, c’est multiplier les pertes lors du stockage.
Comment garder les autres pommes de terre en terre plus longtemps ?
Les rangs encore verts ou simplement en début de dessèchement peuvent patienter. On peut les protéger par un léger buttage ou un paillage pour éviter le verdissement. Certains jardiniers préfèrent même prélever quelques tubercules sous un pied pour leur consommation immédiate, puis recouvrir délicatement afin que les autres continuent de grossir. Cette récolte fractionnée offre le meilleur compromis : une partie des pommes de terre fraîches en août, l’autre préservée pour l’hiver.
Avertissement : il est tentant de laisser sécher vos pommes de terre plusieurs heures au soleil après l’arrachage, mais ce geste les fragilise. Sous la chaleur d’août, la peau se déshydrate, se ramollit, et les tubercules verdis par la lumière deviennent impropres à la consommation. Préférez un ressuyage bref à l’ombre, dans un endroit aéré, avant de les mettre à l’abri.
Comment préparer les pommes de terre pour tenir tout l’hiver ?
Une fois sorties de terre, les pommes de terre destinées au stockage ne vont pas directement à la cave. Elles passent d’abord par une phase de cicatrisation : dix à vingt jours dans un endroit sombre, bien ventilé, à une température d’environ 12 à 15 °C. Ce temps permet à la peau de s’épaissir et aux petites blessures de se refermer. Ensuite, on abaisse progressivement la température vers 6 à 10 °C, dans l’obscurité totale. Stockées dans des sacs de jute ou sur clayettes, triées régulièrement, elles se conservent alors jusqu’en plein hiver.
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Quels résultats obtiennent ceux qui pratiquent cette récolte en deux temps ?
Nombreux sont les jardiniers qui témoignent de pertes réduites depuis qu’ils ont adopté cette méthode. « Avant, j’attendais que toutes mes fanes soient sèches, mais j’avais toujours un quart de mes pommes de terre piquées ou pourries », raconte l’un d’eux. Depuis qu’il arrache une partie de ses pieds en août et qu’il laisse les autres encore quelques semaines en terre, il profite à la fois de la saveur des primeurs et de réserves qui tiennent tout l’hiver.
Et vous, comment gérez-vous vos pommes de terre en août ?
Certains préfèrent tout sortir, d’autres laissent la terre jouer son rôle de garde-manger naturel. Entre ces deux extrêmes, la récolte échelonnée attire de plus en plus de jardiniers. Alors, que faites-vous dans votre potager ? Vos retours d’expérience peuvent éclairer ceux qui, cette année, hésitent encore devant leurs rangs.