Publié par Michel

Élaguer en septembre ? Oui, mais seulement pour ces 5 types d’arbres

13 septembre 2025

elaguer arbre
elaguer arbre

Il suffit d’un dimanche matin, sécateur en main, pour que l’on soit tenté de « faire un peu de ménage » dans les branches devenues trop longues. À cette période, septembre semble pratique : il ne fait ni trop chaud, ni trop froid, et les arbres commencent à ralentir leur croissance. Pourtant, c’est souvent à ce moment-là que les erreurs les plus irréversibles se produisent.

Le problème, c’est que tous les arbres ne réagissent pas de la même façon à la taille. Certains entrent en dormance plus lentement, d’autres continuent à faire circuler leur sève bien après la fin de l’été. Une taille mal placée ou au mauvais moment peut alors déclencher ce qu’on appelle des « pleurs » : une sève qui s’écoule en quantité, exposant l’arbre aux maladies et aux parasites. Ce n’est pas juste une perte de sève : c’est un affaiblissement profond qui peut compromettre la vitalité de l’arbre pendant plusieurs saisons.

La tentation de tailler « parce que c’est le moment où on a du temps » peut alors coûter cher. Et ce n’est pas une question d’esthétique, mais de survie pour certains végétaux.

Quels sont les risques à tailler au mauvais moment ?

Ce qu’on voit rarement venir, ce sont les effets différés. Un arbre peut sembler réagir normalement, puis montrer des signes de faiblesse l’année suivante : moins de feuillage, bois mort, champignons sur les coupes. Le problème vient souvent du fait que la plaie n’a pas pu cicatriser correctement.

Septembre, c’est une période-charnière : les températures redescendent, mais l’humidité augmente, et les spores fongiques sont partout. Une plaie fraîche, mal refermée, devient une porte d’entrée idéale.

C’est d’autant plus vrai pour les espèces sensibles comme l’érable ou le bouleau, qui sont littéralement « ouvertes » à cette période. Leur sève descend lentement, mais elle est encore bien active. Une coupe, même minime, peut alors déclencher un écoulement constant, stressant l’arbre inutilement.

Quels arbres peut-on vraiment élaguer en septembre ?

La bonne nouvelle, c’est que certains arbres, au contraire, profitent de cette période pour se préparer à la dormance. Leur activité ralentit naturellement, la circulation de la sève est modérée, et les tailles légères sont bien tolérées.

Voici cinq arbres pour lesquels septembre est une fenêtre favorable :

1. Le bouleau

Contre-intuitif ? Pas tant que ça. Le bouleau est connu pour « saigner » abondamment au printemps. En revanche, entre la fin de l’été et le début de l’hiver, il se calme. C’est le moment idéal pour supprimer les bois morts ou les branches qui déséquilibrent la silhouette. On privilégiera des coupes nettes, sans excès.

2. L’érable

Même principe que pour le bouleau : éviter absolument le printemps. En septembre, l’arbre commence à ralentir, et on peut éliminer quelques branches croisées ou abîmées. Attention : taille minimale. L’érable supporte mal les tailles drastiques.

3. Le peuplier

Le peuplier redémarre sa croissance très tôt, souvent dès la fin de l’hiver. Le couper à ce moment-là provoque des écoulements massifs. En revanche, une intervention légère en septembre permet de limiter les risques, notamment pour les branches mortes.

4. Le noyer

Ce grand solitaire n’aime pas être taillé. Mais juste après la récolte, en septembre-octobre, il tolère bien quelques ajustements, en particulier sur les branches basses. On agit surtout durant ses premières années pour lui donner une belle structure.

5. Les fruitiers à noyaux

Abricotier, pêcher, prunier, cerisier : ils n’aiment pas la taille hivernale. Une coupe douce en septembre, après la récolte, limite les risques de maladie tout en préparant la future floraison. Ici encore, on évite de « raccourcir » sans raison : on retire uniquement le bois malade, mort ou enchevêtré.

Comment éviter les erreurs qui affaiblissent un arbre ?

Le principal conseil des élagueurs expérimentés, c’est la retenue. Une taille, même bien placée, reste une blessure. Et une blessure demande à être refermée vite. Si l’arbre n’a pas l’énergie suffisante ou que le climat ne le permet pas, il devient vulnérable.

« Une branche coupée, c’est une plaie ouverte. Et si vous la laissez saigner en septembre, les champignons ne vous laisseront pas une seconde chance. »

Avant de sortir la scie, il faut donc observer : l’état du feuillage, la vigueur de l’arbre, la météo prévue pour les jours suivants. On désinfecte toujours ses outils, on évite les coupes trop larges, et on n’intervient que si c’est nécessaire.

Un jardinier m’a dit un jour : « Je préfère un arbre un peu de travers mais vivant, qu’un tronc parfait et sec. » Cette phrase résume assez bien l’état d’esprit à adopter. L’élagage, ce n’est pas de la chirurgie esthétique, c’est un soin d’entretien.

Faut-il appeler un professionnel pour élaguer en septembre ?

Dès que l’arbre dépasse 4 mètres, ou si la branche à couper est difficile d’accès, la réponse est oui. Non seulement pour votre sécurité, mais aussi parce que certaines erreurs ne se voient qu’après coup : mauvaise inclinaison de coupe, stress hydrique mal anticipé, infection non détectée.

Les élagueurs formés savent lire un arbre. Ils voient ce que nous ne voyons pas : une fissure cachée, un début de pourriture, un déséquilibre dans la charpente. Et en septembre, quand l’arbre commence à se préparer à l’hiver, leur intervention peut faire toute la différence.

Et vous, vous avez déjà taillé vos arbres en septembre ?

Votre expérience nous intéresse. Quels arbres avez-vous taillés à cette période ? Avez-vous remarqué une meilleure reprise ou au contraire des signes de fatigue ? Partagez vos observations en commentaire : elles aideront peut-être d’autres jardiniers à ne pas tailler au mauvais moment.

Mis à jour le 13 septembre 2025

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Michel Dupont est un expert passionné en agriculture durable et fondateur de EcoleDagriculture.fr, une plateforme éducative innovante dédiée à la formation et au développement des compétences dans le secteur agricole. Retrouvons-nous sur : 👉 notre page Facebook ! Et partagez nos articles, commentez, c’est le meilleur moyen de nous soutenir !

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