Il y a des gestes de jardin qui transforment littéralement la récolte. Beaucoup se contentent de cueillir leurs mûres jusqu’à la fin de l’été sans intervenir davantage. Mais au fil du temps, les fruits s’amenuisent, les branches s’emmêlent, l’air circule mal et les maladies trouvent un terrain idéal. Le problème, c’est que chaque tige de mûrier n’a qu’une seule vie fructifère : elle donne, puis s’épuise. Si rien n’est fait, les années passent et la récolte décline, laissant place à des mûres petites, rares, et difficiles à atteindre.
Quand on découvre qu’un geste simple – couper les vieilles tiges en août – change radicalement la donne, le regard sur le mûrier n’est plus le même. Non seulement la plante respire mieux, mais elle concentre toute son énergie sur les jeunes pousses vigoureuses. Résultat : l’année suivante, la fructification est relancée avec une intensité surprenante, parfois doublée. C’est cette logique naturelle qu’il faut comprendre pour transformer un arbuste fatigué en véritable usine à fruits.
Sommaire
Pourquoi les vieilles tiges de mûrier doivent être supprimées
Le mûrier a un fonctionnement clair : une tige porte des fruits une fois, puis elle ne sert plus qu’à occuper de l’espace et faire de l’ombre. En la laissant, on étouffe les jeunes rameaux, qui pourtant détiennent le potentiel de la future récolte. Ces vieilles branches deviennent rigides, fragiles, parfois porteuses de maladies, et détournent la sève sans aucun retour. Leur suppression n’est donc pas un caprice de jardinier, mais une nécessité pour assurer la continuité d’une fructification généreuse.
Les effets concrets d’une taille en août
Intervenir en plein cœur de l’été, juste après la cueillette, permet à la plante de réagir immédiatement. Les nouvelles pousses de l’année, libérées de la concurrence, prennent de la vigueur. Elles se ramifient, s’allongent et se gorgent de réserves pour préparer les fruits de la saison suivante. Visuellement, on remarque vite que les tiges jeunes deviennent plus épaisses, mieux ancrées et qu’elles profitent de chaque rayon de soleil. C’est là que la différence se joue : plus de lumière, plus d’air, donc moins de maladies et une maturation homogène des fruits.
Comment bien couper les tiges de mûrier
La règle est simple : toute tige qui a donné des mûres doit disparaître. On coupe à la base, proprement, en évitant de blesser les jeunes pousses. Il ne s’agit pas de rabattre tout l’arbuste, mais de sélectionner : enlever l’ancien pour donner sa chance au neuf. Certaines méthodes vont plus loin, en arquant une pousse vers le sol pour provoquer un marcottage et obtenir ainsi de nouveaux plants. Ce geste, qui semble radical, devient vite une habitude : à mesure que les années passent, les rameaux remplacés assurent une récolte toujours plus abondante.
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Optimiser la vigueur des jeunes rameaux
La taille seule ne suffit pas. Pour que la promesse de la prochaine saison se réalise, il faut soutenir les tiges nouvelles. Un palissage vertical ou en éventail permet de les maintenir aérées et bien exposées. Le sol au pied du mûrier doit rester riche et frais : un paillage organique en automne aide à retenir l’humidité et nourrit la terre lentement. Ces gestes simples complètent la taille et garantissent que les rameaux, déjà pleins de vigueur, puissent développer tout leur potentiel.
Un équilibre entre taille et protection
Si couper est bénéfique, il faut savoir doser. Une taille trop sévère en automne ou en hiver expose la plante au froid et retarde son démarrage. La période d’août reste la plus favorable, car la plante est encore active et cicatrise rapidement. Ce calendrier respecte son rythme naturel et évite de perdre une saison de fructification. Chaque rameau laissé en place devient une promesse, chaque rameau supprimé un geste de renouveau.
⚠️ Ne taillez jamais vos mûriers en période de gel ou juste avant l’hiver : les plaies restent ouvertes, la plante s’affaiblit et les maladies s’installent rapidement.
Quand la récolte double grâce à un simple geste
Avec cette méthode, la différence est visible dès la saison suivante. Des grappes plus fournies, des fruits plus gros, une cueillette facilitée. Ce n’est pas une illusion : la suppression des vieilles tiges libère le plein potentiel du mûrier. En août, on prépare déjà l’abondance de l’été futur, et chaque année ce cycle peut se répéter. Une simple paire de sécateurs suffit à transformer un arbuste encombré en un généreux producteur, sans autre secret que celui de respecter le rythme naturel des tiges.
Mis à jour le 19 août 2025