Quand l’automne s’installe, beaucoup se préparent mentalement à voir leur jardin s’éteindre. Les branches se dénudent, les récoltes se raréfient, la lumière baisse. Un sentiment revient chaque année : dès octobre, la saison semble déjà terminée. Le problème est simple mais tenace. On se retrouve avec un verger silencieux alors qu’il suffirait parfois d’introduire une seule espèce pour redonner vie à l’hiver.
Cette impression d’abandon se renforce au fil des semaines. Les jardiniers qui aiment cueillir quelque chose chaque mois ressentent un manque. Le potager dort, les arbres fruitiers ne donnent plus rien et les seules saveurs disponibles viennent souvent de loin. Pourtant, une solution existe, discrète, méconnue, et déjà testée par de nombreux passionnés.
C’est là qu’entre en scène le feijoa. Un arbuste étonnant qui, planté en automne, peut offrir des fruits jusqu’en février. Une promesse rare qui invite à regarder l’hiver autrement.
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Pourquoi le jardin s’épuise-t-il si vite dès les premiers froids ?
La plupart des fruitiers traditionnels respectent un rythme précis : croissance au printemps, fructification en été, repos dès l’arrivée de l’automne. L’année est construite autour de cette cadence et les jardiniers s’y résignent. Pourtant, ce schéma n’est pas une fatalité. Il existe des espèces capables de décaler ce cycle, de prolonger la période productive ou de la déplacer sur les mois les plus froids.
Le manque de diversité est souvent en cause. Quand on plante exclusivement des variétés classiques, le jardin se tait tôt. Résultat : de novembre à février, rien ne se passe, et l’on pense à tort qu’aucune espèce ne peut offrir une récolte dans cet intervalle. Le feijoa apporte un contre-exemple brillant.
Peut-on réellement obtenir des fruits en plein hiver ?
Le feijoa, encore peu planté en France, prouve que oui. Plusieurs jardiniers amateurs racontent que leurs premiers fruits sont tombés naturellement sur une pelouse gelée, parfois début février. L’arbuste garde sa production pendant de longues semaines sans s’abîmer. Dans certaines régions tempérées, les fruits restent même intacts après plusieurs nuits à –5°C.
Certains cultivateurs le décrivent comme étonnamment robuste. L’un d’eux, pourtant sceptique au départ, avait planté un jeune sujet de 60 cm sans protection particulière. L’hiver est passé, et non seulement l’arbuste n’a pas souffert, mais il a fleuri l’année suivante. D’autres témoignent que leurs feijoas ont encaissé des pointes à –10°C sans broncher, preuve que la rusticité annoncée n’est pas qu’un argument théorique.
“Ne vous fiez jamais au silence d’un jardin en décembre : certains fruits attendent précisément le froid pour atteindre leur pleine saveur.”
Comment planter le feijoa en automne pour assurer une bonne récolte ?
L’automne donne au feijoa tout ce dont il a besoin pour s’installer : un sol encore tiède, des pluies régulières et une transition douce vers l’hiver. Cette période lui permet de former ses premières racines profondes. Une fois le printemps revenu, il démarre plus vite qu’un plant installé en fin d’hiver.
Les jardiniers rapportent que les variétés comme Coolidge, Apollo ou Mammoth s’acclimatent particulièrement bien. Les sujets en pot réussissent aussi, à condition de leur offrir un contenant suffisamment profond et un drainage impeccable. Le feijoa n’aime pas les excès d’humidité : c’est souvent la seule vraie fragilité évoquée par ceux qui en ont fait l’essai.
L’arbuste peut être planté en pleine terre dans la majorité des régions, sauf en montagne ou dans les zones les plus froides. Un paillage simple lui suffit pour passer ses premières gelées. À partir de la deuxième année, il devient très peu exigeant.
Quels retours donnent ceux qui cultivent déjà le feijoa ?
Les témoignages sont variés, mais globalement encourageants. Un jardinier de Loire-Atlantique raconte avoir ramassé ses derniers fruits le 12 février, le matin même où la pelouse était blanche de givre. Il ajoute qu’après plusieurs nuits froides, l’arôme du feijoa lui semblait encore plus intense.
D’autres ont constaté une grande floribondité, parfois même avant la première fructification. Un cultivateur raconte que son feijoa fleurissait abondamment depuis trois ans avant de donner enfin ses premiers fruits ; il souligne que la patience a fini par payer. À l’inverse, certains reconnaissent n’avoir jamais eu de fruits, souvent à cause d’un sol trop humide ou d’un manque de soleil. Ces retours nuancés aident à comprendre l’arbuste sans embellir sa réputation.
Beaucoup insistent sur l’intérêt de planter au moins deux sujets pour améliorer la pollinisation, même si certaines variétés se débrouillent seules. Et presque tous s’accordent sur un point : une fois bien installé, le feijoa devient l’un des arbustes les plus faciles à vivre du jardin.
Comment ce simple arbuste peut-il transformer le jardin d’hiver ?
Introduire un feijoa, c’est prolonger la saison fruitière au moment où elle disparaît normalement. Les jardins qui en accueillent prennent une autre allure : on ne traverse plus l’hiver en attendant vaguement le printemps. On guette la chute des fruits, on sent leur parfum sucré d’ananas et de fraise, on découvre une activité discrète mais réelle au cœur de la saison froide.
Ce décalage crée une dynamique différente. On a l’impression que le jardin souffle plus longtemps, qu’il garde un dernier secret pour l’hiver. Ceux qui en cultivent parlent souvent d’un « rituel de décembre », lorsqu’ils vont vérifier si les premiers fruits sont tombés naturellement.
Si vous avez déjà tenté l’expérience ou si vous envisagez de planter un feijoa cette année, racontez-le. Les retours réels sont précieux et enrichissent autant que les récoltes elles-mêmes.
Mis à jour le 1 décembre 2025