Publié par Michel

Ceux qui ont des poireaux peuvent semer de la mâche et récolter dès novembre

11 septembre 2025

salade mache
salade mache

À la fin de l’été, les poireaux sont bien installés, dressant leurs longues feuilles comme des drapeaux d’automne. Le potager commence à se vider, les jours raccourcissent, et l’espace entre les cultures reste souvent nu, inoccupé. Ce sol, pourtant travaillé, amendé, et parfois paillé au printemps, se retrouve inutilement exposé.

Et c’est bien là le problème : un sol laissé nu se fatigue plus vite. Il subit le ruissellement, la battance des pluies, les germinations d’adventices à contre-saison. Résultat : perte de nutriments, corvée de désherbage et culture suivante compromise. Pendant ce temps, certains légumes pourraient continuer à produire, discrètement, sans bousculer les cultures en place.

Semer de la mâche entre les poireaux, ce n’est pas juste un gain de place : c’est une réponse directe à cette perte silencieuse d’énergie et de rendement.

Quels sont les effets d’un sol nu entre les cultures en automne ?

Quand les cultures principales ne couvrent pas l’ensemble de la surface cultivée, la terre reste exposée. Cela entraîne des effets bien connus des jardiniers :

  • les pluies automnales tassent le sol et emportent les nutriments vers le fond, inaccessibles aux racines superficielles ;
  • les mauvaises herbes d’automne profitent du moindre espace libre pour s’installer rapidement, souvent avant même que le froid ne les freine ;
  • l’évaporation reste active tant que le sol est découvert, accélérant le dessèchement entre deux arrosages.

Ces petites pertes, accumulées sur toute la saison, finissent par peser lourd. Le carré de poireaux qui semblait propre et net début septembre devient une zone à entretenir, à désherber, à protéger… alors qu’il pourrait continuer à nourrir.

Pourquoi la mâche s’entend si bien avec le poireau ?

La mâche n’a pas été choisie par hasard. C’est une plante rustique, peu exigeante, qui adore les terrains frais et légèrement ombragés. Et quoi de mieux que l’ombre légère des feuilles de poireaux pour créer ce microclimat idéal ?

Son système racinaire très fin reste en surface, là où le poireau puise en profondeur. Aucun conflit, aucune compétition. Les deux plantes partagent le même sol sans jamais se gêner.

Le calendrier est lui aussi parfaitement synchronisé : alors que les poireaux poursuivent tranquillement leur croissance d’arrière-saison, la mâche s’installe discrètement dès fin août et commence à former ses premières rosettes courant octobre. Les premières récoltes, elles, peuvent démarrer dès novembre, sans avoir à attendre la fin de la culture principale.

Comment semer la mâche entre les rangs de poireaux ?

Pas besoin de retourner le sol ni d’arracher quoi que ce soit. Il suffit d’un simple passage entre les rangs avec un râteau pour griffer la surface, semer à la volée ou en ligne, puis plomber légèrement. La mâche se contente de peu.

« Ce que je dis toujours aux visiteurs du jardin partagé : le plus gros travail, c’est de penser à semer à temps », glisse Alain, jardinier bénévole en région Centre. « Quand on le fait début septembre, on est tranquille. Et on récolte quand tout le reste dort. »

L’arrosage doit rester léger mais régulier les premiers jours si le temps est sec. Ensuite, la mâche se débrouille toute seule. Elle pousse lentement, mais sûrement, sans envahir ni étouffer.

Nos lecteurs ont apprécié : Ces poireaux récoltés à 20 cm passent entre les mailles de la mouche du potager

Quels bénéfices concrets à cette association en automne ?

  • Une récolte bonus de salades tendres, riches en vitamines et disponibles à une période où peu d’autres plantes poussent encore.
  • Moins de désherbage, car la mâche couvre le sol et freine les indésirables.
  • Moins d’arrosages, car l’humidité reste mieux piégée.
  • Une meilleure santé du sol grâce à la couverture végétale continue.

Et surtout : un potager qui reste vivant. L’activité microbienne du sol continue, les vers de terre restent actifs, et les bénéfices se font sentir aussi sur les cultures suivantes.

“Un sol qui produit toute l’année, c’est un sol qui fatigue moins et donne plus longtemps. Laisser la terre nue, c’est comme laisser le frigo ouvert.”

Que faire maintenant si vos poireaux sont déjà en place ?

Prenez 15 minutes ce week-end. Ratissez doucement entre les rangs, semez la mâche, tassez avec le dos du râteau, et arrosez légèrement. C’est tout. Si les températures restent douces, vous verrez pointer les premières pousses en deux semaines. Et dans deux mois, c’est la salade d’hiver qui s’invite à table, directement du jardin.

Et vous, entre vos rangs de poireaux, qu’est-ce que vous allez faire pousser cet automne ?

Mis à jour le 11 septembre 2025

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Michel Dupont est un expert passionné en agriculture durable et fondateur de EcoleDagriculture.fr, une plateforme éducative innovante dédiée à la formation et au développement des compétences dans le secteur agricole. Retrouvons-nous sur : 👉 notre page Facebook ! Et partagez nos articles, commentez, c’est le meilleur moyen de nous soutenir !

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