Publié par Michel

Cette technique de repiquage héritée des maraîchers d’Île-de-France donne des plants plus costauds

9 mai 2025

repiquage
repiquage

Vous rêvez de plants plus vigoureux, qui résistent mieux au stress et aux maladies ? Beaucoup de jardiniers amateurs arrosent, fertilisent, bichonnent… sans jamais obtenir des résultats à la hauteur de leurs efforts. Pourtant, une méthode ancienne, issue du savoir-faire des maraîchers d’Île-de-France, change la donne.

Imaginez : des plants de tomates ou de salades qui s’enracinent plus vite, se tiennent droit sans tuteur, et produisent abondamment. Cette technique, peu connue du grand public, repose sur trois gestes simples mais puissants : le repiquage en deux temps, la coupe ciblée de la racine pivot, et le bon dosage de la profondeur de plantation. Et le mieux ? Elle est 100% naturelle et gratuite.

Et si vous l’adoptiez dès aujourd’hui ? Que vous cultiviez en pleine terre ou en bac, ces gestes transforment radicalement le développement de vos jeunes plants.

Pourquoi vos plants peinent à s’installer après repiquage

Quand on repique un plant trop tôt, trop tard, trop profond ou trop sec, le choc est immédiat. Les racines s’affaiblissent, les feuilles flétrissent, et la croissance ralentit. Ce que beaucoup ignorent, c’est que la racine pivot – la première à se former – peut parfois gêner l’enracinement latéral si elle n’est pas maîtrisée. Résultat : le plant s’ancre mal et reste chétif.

C’est ici que l’expérience des anciens maraîchers entre en jeu. À une époque où la survie de leur production dépendait d’une efficacité maximale, ils ont peaufiné un geste de repiquage ingénieux qui optimise l’enracinement et renforce naturellement la vigueur des plants.

Le repiquage en deux temps : un secret oublié qui change tout

Le principe est simple mais contre-intuitif : au lieu de transplanter définitivement le plant dès sa sortie de godet, on le repique une première fois dans un contenant intermédiaire, plus petit, pour stimuler son réseau racinaire. Une dizaine de jours plus tard, il est installé en pleine terre ou en pot définitif.

Ce double repiquage oblige la plante à développer des racines latérales plus nombreuses, plus denses, mieux réparties. Elle est ainsi préparée à mieux absorber l’eau et les nutriments dès qu’elle est mise en condition réelle de culture. C’est un peu comme muscler ses racines avant de les confronter à la vraie vie.

Pourquoi couper la racine pivot renforce la plante

Ce geste peut sembler brutal : couper légèrement la racine principale d’un jeune plant. Et pourtant, c’est précisément ce que faisaient les maraîchers d’Île-de-France avant chaque transplantation. En sectionnant cette racine principale d’un tiers de sa longueur, on force la plante à créer un réseau secondaire plus performant, qui s’étale au lieu de descendre en profondeur sans profiter au reste du système racinaire.

Avertissement : Ne coupez jamais la racine pivot sur des espèces à enracinement profond essentiel (carottes, panais, radis noirs). Cette méthode s’applique uniquement aux plants destinés à se ramifier comme les tomates, laitues, choux, etc.

Ce geste est à faire juste avant le repiquage en contenant intermédiaire. Utilisez un outil tranchant, propre, et faites une coupe nette sans écraser la racine.

Profondeur du trou : l’erreur que font 8 jardiniers sur 10

Un plant trop enfoncé risque l’étouffement, un plant trop exposé sèche et flanche. La règle des maraîchers ? Toujours planter à une profondeur correspondant à 1,5 fois la hauteur de la motte. Pour les tomates, on peut aller jusqu’à enterrer une partie de la tige pour encourager la formation de racines adventives, mais pour la plupart des légumes-feuilles, rester précis est la clé.

Creuser un trou bien large et aéré autour de la motte permet aussi d’éviter la compaction du sol. Un sol tassé, c’est un enracinement entravé. Prenez le temps de travailler la terre au fond du trou, voire d’y intégrer un peu de compost mûr pour encourager une reprise rapide.

Un retour aux gestes simples qui fait toute la différence

Les techniques des maraîchers franciliens ont traversé le temps parce qu’elles fonctionnent. Elles ne nécessitent aucun équipement sophistiqué, juste de la précision et de l’observation. Le double repiquage, la taille de la racine pivot, et la bonne gestion de la profondeur sont trois leviers puissants pour renforcer naturellement vos plants.

Testez-les sur quelques pieds de tomates ou de choux ce printemps : vous verrez très vite la différence. Une croissance plus rapide, un feuillage plus vert, et surtout, une meilleure résistance aux maladies et à la sécheresse.

Mis à jour le 9 mai 2025

Votre avis
Michel Dupont est un expert passionné en agriculture durable et fondateur de EcoleDagriculture.fr, une plateforme éducative innovante dédiée à la formation et au développement des compétences dans le secteur agricole. Retrouvons-nous sur : 👉 notre page Facebook ! Et partagez nos articles, commentez, c’est le meilleur moyen de nous soutenir !

Partager l'article :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles relatifs

prunus malaheb

08/12/2025

En décembre, cette variété méconnue s’enracine mieux que la plupart des arbres fruitiers

Chaque année, beaucoup de jardiniers se heurtent au même dilemme : planter trop tôt, au risque que le gel abîme...

calathea

08/12/2025

Ceux qui tournent leur pot une fois par semaine voient leur calathea changer de teinte

Au début, tout allait bien : un calathea installé près d’une fenêtre, un feuillage ample, des teintes profondes… jusqu’à ce...

lilas des indes

08/12/2025

Cette variété d’arbuste reste méconnue alors qu’en décembre elle offre une installation quasi parfaite

Chaque fin d’année, de nombreux jardiniers hésitent à planter par peur du froid. Le sol semble trop dur, trop humide,...